mercredi 4 avril 2018

Faut-il interdire les pamphlets antisémites de Céline ?





Pour avoir lu ce texte et en avoir perçu, je pense, la source principale de cette haine, je crois qu'il ne faut rien caché sous le tapis. Rééditer ces textes là qui n'ont aucune valeur littéraire, qui ne redonne aucun éclat à l’œuvre de l'auteur de « Voyage au bout de la nuit », ne servirait qu'à contenter deux types de lecteurs :

-Les fous furieux qui cherchent absolument tous les textes antisémites de la création afin de justifier à l'envie leur haine anti-juif et tenter d'en trouver une analyse scientifique, un peu comme ceux qui tentent de lire les textes des négationnistes qui reviennent sur la Shoah et autres événements comme Oradour sur Glane.

-Et ceux qui veulent avoir l'information complète sur l'auteur de ce texte. Cela permet aussi de placer le curseur de la haine au plus près de la réalité. Par exemple, Céline est quelqu'un qui trouve que des gens comme Charles Maurras, avec ce que l'on connaît des actes et des pensées de cet homme ; et Jacques Doriot, qui, rappelons le, a lutté sous l'uniforme allemand nazi dans la Légion des Volontaires Français, trouve que ces gens ne sont pas assez antisémites.

Alors, oui, ils sont nécessaires ces textes dans la mesure où cela nous permet de dire que c'était une pourriture intégrale et que aucune œuvre, fut-elle si géniale que, parait-il « Voyage au bout de la nuit », qu'il faut séparer l’œuvre de ce qu'était l'homme.


Citations tirées du texte « L'école des cadavres » :

« Qui donc a mis comme ça Rothschild sous les verrous ? pour spéculations ? C’est pas Schussnig, c’est pas Cachin, c’est pas Jouhaux, c’est pas Blum, c’est pas Chamberlain, c’est pas Staline, c’est Hitler.
Quel est le véritable ennemi du capitalisme ? C’est le fascisme.
Le communisme est un truc de Juif, un moyen d’asservir le peuple plus vachement encore, absolument à l’oeil.
Quel est le véritable ami du peuple ? Le Fascisme.
Qui a le plus fait pour l’ouvrier ? L’U.R.S.S. ou Hitler ? C’est Hitler. Y a qu’à regarder sans merde rouge plein les yeux.
Qui a fait le plus pour le petit commerçant ? C’est pas Thorez, c’est Hitler !
Qui nous préserve de la Guerre ? C’est Hitler !
Les communistes (juifs ou enjuivés), ne pensent qu’à nous envoyer à la bute, à nous faire crever en Croisades.
Hitler est un bon éleveur de peuples, il est du côté de la Vie, il est soucieux de la vie des peuples, et même de la nôtre. C’est un Aryen.
Les “chiens enragés de l’Europe” sont de ce côté du Rhin, Maurras !
Nos meneurs à nous, nos ministres ne sont que des larbins de juifs, Jean-Foutres maçons, envieux bousilleurs, [130] arrivistes insensibles, qui se foutent de notre existence comme de leur première couche-culotte. Ils nous sacrifient tout naturellement, c’est leur fonction naturelle. Ils nous flattent et nous chient. »

«C’est la petite bourgeoisie qu’a l’habitude de se priver, de se refuser tout plaisir, de même jamais rien désirer d’agréable, de prévoir toujours les pires catastrophes et toujours en définitive de se trouver marron, encore responsable. C’est pas le peuple. »

«Nos redresseurs nationaux, les hommes comme La Rocque, comme Doriot, Maurras, Bailby, Marin, la suite… ils redressent rien du tout, puisqu’ils parlent jamais avant tout, de virer les Juifs. Ils parlent vraiment pour ne rien dire. C’est des causeurs, des pas méchants. Ils servent qu’à noyer le poisson. Ils endorment la purulence, ils travaillent dans la compresse, le subterfuge, l’émollient. Ils crèveront jamais rien du tout, pas le moindre petit abcès. »


« Je ressens, tellement je suis drôle, des choses encore bien plus perverses. Des véritables sadismes. Je me sens très ami d’Hitler, très ami de tous les Allemands, je trouve que ce sont des frères, qu’ils ont bien raison d’être si racistes. Ça me ferait énormément de peine si jamais ils étaient battus. Je trouve que nos vrais ennemis c’est les Juifs et les francs-maçons. Que la guerre qui vient c’est la guerre des Juifs et des francs-maçons, que c’est pas du tout la nôtre. Que c’est un crime qu’on nous oblige à porter les armes contre des personnes de notre race, qui nous demandent rien, que c’est juste pour faire plaisir aux détrousseurs du ghetto. Que c’est bien la dégringolade au dernier cran de dégueulasserie. »


« Je suis de ces auteurs qu’ont du souffle, du répondant, du biscoto. J’emmerde le genre entier humain à cause de mon répondant terrible, de ma paire de burnes fantastiques (et bordel de dieu je le prouve !) Je jute, je conclus, je triomphe, je trempe la page de plein génie… De vous à moi, entre copains, c’est ce qu’on me pardonne pas du tout, à la ronde, ce qu’on me pardonnera jamais, jamais, la façon que je termine, que j’achève les entreprises, que je vais au pied comme une reine, à tous les coups. »

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