LES
ÉLECTIONS COMMUNALES
Le
comité central de la garde nationale a convoqué pour mercredi
prochain, 22 du courant, les électeurs des vingt arrondissements
dans leurs comices, afin de nommer le conseil communal de Paris.
Tous
les citoyens comprendront l’utilité et l’importance de ces
élections, qui assureront d’une manière régulière tous les
servies publics et l’administration de la capitale, dont le besoin
est si urgent dans les graves circonstances présentes. En votant
pour des républicains socialistes connus, dévoués, intelligents,
probes et courageux, les électeurs parisiens assureront non
seulement le salut de la capitale et de la République, mais encore
celui de la France.
Jamais
occasion aussi solennelle et aussi décisive ne s’est présentée
pour le peuple de Paris ; il tient son salut dans ses mains ; du vote
de mercredi prochain dépend son avenir.
S’il
suit le conseil que nous lui donnons il est sauvé ; s’il vote pour
des réactionnaires, il est perdu.
Il
ne peut donc hésiter ; il donnera une nouvelle preuve d’intelligence
et de dévouement en consolidant à jamais par son vote la République
démocratique.
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Les
mesures sages et prévoyantes prises par le comité central de la
garde nationale ont complètement calmé l’effervescence de la
population parisienne.
Sur
les boulevards et dans les rues, la circulation est aussi active que
d’habitude. Bien que les événements accomplis ces derniers jours
soient commentés avec animation, les citoyens acceptent franchement
le nouvel état de choses, garanti du reste par l’aide et le
concours de la garde nationale tout entière.
La
troupe régulière a, de son côté, compris que ses chefs ne
pouvaient plus lui commander le feu sur les Français après les
avoir fait fuir devant les Prussiens. Les auteurs de tous les maux
ont quitté Paris sans emporter le moindre regret. Et maintenant,
soldats, mobiles et gardes nationaux sont unis par la même pensée,
le même désir, le même but : nous voulons tous l’union et la
paix.
Plus
d’émeutes dans les rues ! Assez de sang versé pour les tyrans !
Que
les ambitieux ou les traîtres se le tiennent pour dit.
Vous,
commerçants qui voulez la stabilité dans les affaires ; vous,
boutiquiers qui demandez le va-et-vient favorables à la consommation
; vous, ouvriers qui avez besoin d’utiliser vos bras pour assurer
l’existence de vos familles ; vous tous enfin qui, après tant de
calamités, aspirez à jouir de la sécurité indispensable au
bonheur d’un grand peuple, rejetez les conseils funestes qui
tendent à nous mettre de nouveau entre des mains royales ou
impériales.
Pour
renverser notre république sacro-sainte, cimentée hier encore par
l’oeuvre commune, il faudrait supporter l’horreur d’une
nouvelle lutte fratricide, et passer sur nombre de cadavres
républicains.
Sacrifions
toutes nos jalousies, toutes nos rancunes sur l’autel de la Patrie,
et que de toutes les poitrines françaises parte ce cri grand et
sublime :
Vive
à jamais la république !
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