dimanche 22 avril 2018

Journal Officiel de la Commune


LES ÉLECTIONS COMMUNALES


Le comité central de la garde nationale a convoqué pour mercredi prochain, 22 du courant, les électeurs des vingt arrondissements dans leurs comices, afin de nommer le conseil communal de Paris.
Tous les citoyens comprendront l’utilité et l’importance de ces élections, qui assureront d’une manière régulière tous les servies publics et l’administration de la capitale, dont le besoin est si urgent dans les graves circonstances présentes. En votant pour des républicains socialistes connus, dévoués, intelligents, probes et courageux, les électeurs parisiens assureront non seulement le salut de la capitale et de la République, mais encore celui de la France.
Jamais occasion aussi solennelle et aussi décisive ne s’est présentée pour le peuple de Paris ; il tient son salut dans ses mains ; du vote de mercredi prochain dépend son avenir.
S’il suit le conseil que nous lui donnons il est sauvé ; s’il vote pour des réactionnaires, il est perdu.
Il ne peut donc hésiter ; il donnera une nouvelle preuve d’intelligence et de dévouement en consolidant à jamais par son vote la République démocratique.
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Les mesures sages et prévoyantes prises par le comité central de la garde nationale ont complètement calmé l’effervescence de la population parisienne.
Sur les boulevards et dans les rues, la circulation est aussi active que d’habitude. Bien que les événements accomplis ces derniers jours soient commentés avec animation, les citoyens acceptent franchement le nouvel état de choses, garanti du reste par l’aide et le concours de la garde nationale tout entière.

La troupe régulière a, de son côté, compris que ses chefs ne pouvaient plus lui commander le feu sur les Français après les avoir fait fuir devant les Prussiens. Les auteurs de tous les maux ont quitté Paris sans emporter le moindre regret. Et maintenant, soldats, mobiles et gardes nationaux sont unis par la même pensée, le même désir, le même but : nous voulons tous l’union et la paix.
Plus d’émeutes dans les rues ! Assez de sang versé pour les tyrans !
Que les ambitieux ou les traîtres se le tiennent pour dit.
Vous, commerçants qui voulez la stabilité dans les affaires ; vous, boutiquiers qui demandez le va-et-vient favorables à la consommation ; vous, ouvriers qui avez besoin d’utiliser vos bras pour assurer l’existence de vos familles ; vous tous enfin qui, après tant de calamités, aspirez à jouir de la sécurité indispensable au bonheur d’un grand peuple, rejetez les conseils funestes qui tendent à nous mettre de nouveau entre des mains royales ou impériales.
Pour renverser notre république sacro-sainte, cimentée hier encore par l’oeuvre commune, il faudrait supporter l’horreur d’une nouvelle lutte fratricide, et passer sur nombre de cadavres républicains.
Sacrifions toutes nos jalousies, toutes nos rancunes sur l’autel de la Patrie, et que de toutes les poitrines françaises parte ce cri grand et sublime :
Vive à jamais la république !

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