Le
bûcher est une pile de bois sur laquelle les anciens brûlaient les
corps ; c'est aussi une pile de bois sur laquelle, jadis, on brûlait
ceux qui avaient été condamnés au supplice du feu. Ex. : Le
courageux Etienne Dolet mourut sur le bûcher. Le bûcher funèbre a
été en usage chez beaucoup de peuples anciens, notamment chez les
Phéniciens, les Cypriotes, les Gaulois, les Grecs, les Etrusques et
les Roumains. Chez les Grecs, si l'inhumation est d'usage pendant la
période Mycénienne, la crémation devient prédominante dans la
civilisation homérique. Du VIe au IVe siècle prévaut l'inhumation,
puis la crémation revient à la mode pendant la période
hellénistique. Les Romains des premiers siècles paraissent avoir
préféré la sépulture par inhumation ; mais l'incinération domine
pendant les derniers siècles de la république et sous l'Empire,
jusqu'au IVe siècle de notre ère, époque où l'on revient à
l'inhumation sous l'influence néfaste des idées chrétiennes. Sur
le bûcher, enduit de poix, on plaçait le cadavre sur son lit
funèbre, avec ses vêtements, ses armes, etc... Les proches y
mettaient le feu en détournant la tête. La crémation terminée, on
éteignait la braise avec du vin et de l'eau. On triait les cendres
et les ornements, souvent enveloppés d'ailleurs dans un linceul
d'amiante ; on renfermait l'urne dans un coffret, que l'on déposait
dans un tombeau ou dans une niche de columbarium. Il faut regretter
qu'aujourd'hui on en soit toujours à la mode de l'inhumation,
conséquence du christianisme. L'incinération est, à tous les
points de vue, préférable à l'inhumation. Elle pourrait éviter,
notamment, beaucoup d'épidémies et de contaminations mystérieuses
qui proviennent très souvent d'une source dont le cours souterrain a
traversé le sol empesté d'un cimetière. Quant au bûcher, en tant
que mode de supplice, nous n'avons heureusement plus à déplorer son
emploi. La société ne pouvant conserver cet appareil barbare, l'a
remplacé par des procédés plus modernes : guillotine, pendaison,
chaise électrique, etc... C'est ce qu'elle appelle le Progrès...
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