On
appelle cahier un assemblage de feuilles de papier cousues ensemble.
Autrefois, le mot cahier servait à désigner un mémoire de
doléances ou de remontrances adressé au souverain. (Ex. : Les
cahiers du tiers.) De nos jours on entend encore par cahier des
charges, l'ensemble des clauses imposées à un adjudicataire ou à
un acquéreur. Le cahier des charges est déposé dans un lieu public
où chacun peut en prendre connaissance, et il en est donné lecture
avant la réception des offres. Dans les ventes faites par autorité
de justice, le cahier des charges est destiné à faire connaître
les conditions de vente aux futurs acquéreurs. Enfin, le mot cahier
est employé aujourd'hui dans l'expression cahier de revendications.
Le cahier de revendications est l'ensemble de légitimes exigences
d'un syndicat ou d'un certain groupe de travailleurs. C'est ce cahier
que les ouvriers lésés présentent au patron pour lui arracher
d'infimes améliorations de leur travail : journée de huit heures,
adaptation des salaires au coût de lit vie, etc... Souvent, hélas,
pour faire accepter ce cahier de revendication, les travailleurs sont
obligés de recourir à la grève. La mentalité patronale est telle,
en effet, que les ouvriers ne peuvent faire aboutir une revendication
que s'ils savent l'imposer. Les exploiteurs, ne connaissant qu'une
chose : la force, obligent leurs adversaires à en user. Mais le jour
n'est pas loin, espérons-le, où plus ne sera besoin de cahiers de
revendications. Ces améliorations de leur sort qu'on leur dispute si
âprement, les travailleurs sauront les conquérir de haute lutte sur
les parasites de l'industrie, de la politique ou du commerce. Et l'on
ne verra plus d'arrogants jouisseurs marchander une bouchée de pain
à des familles laborieuses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire