On
lit dans le Rappel :
Une
foule considérable et profondément émue se pressait hier à la
gare d’Orléans.
Le cercueil du collaborateur que nous pleurons était attendu vers
midi.
A
l’heure dite, on a vu paraître le corbillard, derrière lequel
marchaient, le visage en
larmes, Victor Hugo et son dernier fils, François-Victor, puis MM.
Paul Meurice,
Auguste Vacquerie, Paul Foucher et quelques amis intimes. Ceux
qui étaient venus témoigner leur sympathie attristée au grand
poète si durement
frappé et au vaillant journaliste, parti si jeune, se sont joints à
ce douloureux cortège,
et le corbillard s’est dirigé vers le cimetière du Père-Lachaise. Place
de la Bastille, il y a une chose touchante. Trois gardes nationaux,
reconnaissant Victor
Hugo, se sont mis aussitôt aux côtés du corbillard et l’ont
escorté, fusil
sous le bras. D’autres gardes nationaux ont suivi leur exemple,
puis d’autres,
et
bientôt ils ont été plus d’une centaine, et ils ont formé une
haie d’honneur, qui a accompagné
jusqu’au cimetière notre cher et regretté camarade. Un
moment après, un poste de gardes nationaux, très nombreux à cause
des événements
de la journée, apprenant qui l’ont enterrait, a pris les fusils,
s’est mis en rang et a présenté les armes ; les clairons ont
sonné, les tambours ont battu aux champs,
et le drapeau a salué.
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