samedi 7 avril 2018

Journal Officiel de la Commune


On lit dans le Rappel :
Une foule considérable et profondément émue se pressait hier à la gare d’Orléans. Le cercueil du collaborateur que nous pleurons était attendu vers midi.
A l’heure dite, on a vu paraître le corbillard, derrière lequel marchaient, le visage en larmes, Victor Hugo et son dernier fils, François-Victor, puis MM. Paul Meurice, Auguste Vacquerie, Paul Foucher et quelques amis intimes. Ceux qui étaient venus témoigner leur sympathie attristée au grand poète si durement frappé et au vaillant journaliste, parti si jeune, se sont joints à ce douloureux cortège, et le corbillard s’est dirigé vers le cimetière du Père-Lachaise. Place de la Bastille, il y a une chose touchante. Trois gardes nationaux, reconnaissant Victor Hugo, se sont mis aussitôt aux côtés du corbillard et l’ont escorté, fusil sous le bras. D’autres gardes nationaux ont suivi leur exemple, puis d’autres,
et bientôt ils ont été plus d’une centaine, et ils ont formé une haie d’honneur, qui a accompagné jusqu’au cimetière notre cher et regretté camarade. Un moment après, un poste de gardes nationaux, très nombreux à cause des événements de la journée, apprenant qui l’ont enterrait, a pris les fusils, s’est mis en rang et a présenté les armes ; les clairons ont sonné, les tambours ont battu aux champs, et le drapeau a salué.




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