La
caducité et l'état de ce qui est vieux, faible, cassé, décrépit.
Le mot s'emploie aussi bien pour l'homme que pour les choses. L'homme
devenu caduc, est souvent un obstacle au progrès ; les idées
hardies l'effraient facilement, et il préfère la routine aux
initiatives osées. Or, les gouvernements sont en général composés
de politiciens déjà fort âgés et ce fait explique que, en dehors
de la nocivité des principes gouvernementaux, les dirigeants d'un
pays soient toujours réfractaires aux suggestions généreuses et
larges. Ne nous en plaignons pas, d'ailleurs, car leur intransigeance
et leur étroitesse d'esprit permettent au peuple de mieux mesurer
leur ignominie. Un manque de libéralisme est, en effet, toujours
plus dangereux qu'un autoritarisme brutal, car il parvient souvent à
tromper la multitude naïve et confiante. Mais la caducité de
l'homme n'est pas la seule qui soit à craindre. La caducité des
institutions, des lois et des morales est bien plus dangereuse
encore. Les vieillards néfastes qui sont a la tête des
gouvernements, par crainte d'une innovation qui pourrait être une
libération, renforcent des lois décrépites qui emprisonnent les
individus dans un tissu de menaces. Les moeurs ont beau changer avec
les siècles, les lois demeurent toujours les mêmes, toujours plus
oppressives. De même les morales officielles. De même les
institutions. Tout le bric-à-brac de l'autoritarisme, tout ce
matériel vieillot d'abrutissement tout l'héritage désuet du passé,
tout cela est rafistolé tant bien que mal par les politiciens en
exercice, - et les classes travailleuses doivent supporter ce fardeau
de Jour en Jour plus intolérable. Espérons que l'heure est proche
où les spoliés se refuseront à endurer plus longtemps l'emprise d
un passé tyrannique. Ce jour-là s'écrouleront toutes les entités
caduques qui barrent la route du progrès social et, enfin, nous
pourrons instaurer une vie nouvelle où, seules, prévaudront les
choses saines, vigoureuses et fécondes.
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