« Dans
les rayons des librairies et des bibliothèques universitaires,
on trouve côte à côte des volumes sur « la terre d'Israël aux
temps préhistoriques », « la terre d'Israël au temps du royaume
des croisés », « la terre d'Israël aux temps de la conquête
arabe », etc. Lorsque des livres venus de l'étranger sont présentés
en hébreu, le mot « Palestine » est systématiquement remplacé
par la formule « terre d'Israël ». Il en va de même pour les
écrits des grands du sionisme, Theodor Herzl, Max Nordau, Beer
Borochov, et bien d'autres : alors qu'eux-mêmes employaient le terme
« Palestine » en usage à l'époque, celui-ci est effacé des
traductions en hébreu et toujours converti en « terre d'Israël ».
Cette linguistique politique donne lieu à d'amusantes absurdités :
ainsi, fréquemment, le lecteur hébreu candide ne comprend pas
pourquoi lors de la grande controverse qu'a connue le mouvement
sioniste au début du XXe siècle à propos de l'Ouganda comme
substitut à la Palestine, les nombreux opposants à ce projet
étaient qualifiés de « palestiniens » ou de «
palestino-centristes ». »
« Dans
la nouvelle traduction en hébreu du premier livre des Maccabées,
publiée en 2004 dans une édition de qualité, la « terre d'Israël
» figure cent cinquante-six fois dans l'introduction moderne et les
notes, alors même que les Hasmonéens ignoraient totalement qu'ils
dirigeaient une révolte dans un territoire de ce nom. Un historien
de l'université hébraïque de Jérusalem est allé encore au-delà
en publiant un ouvrage scientifique intitulé La Terre d'Israël
comme concept politique dans la littérature hasmonéenne, alors
même que ledit « concept » n'existe pas dans la période
considérée. »
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