On
appelle cadre une bordure de bois, de bronze, etc... qui entoure une
glace, un tableau, un panneau, etc... Le même mot sert aussi à
designer toutes sortes de châssis. Enfin, le mot cadre est très
employé au sens figuré, notamment pour désigner le tableau des
services et des fonctionnaires d'une administration (ex. : être rayé
des cadres), ou bien l'ensemble des gradés et des employés spéciaux
d'une troupe militaire (ex. : les cadres d'un régiment). Tous les
systèmes sociaux autoritaires aiment à parquer les individus dans
des cadres où ils obéissent à une discipline méthodique et
avilissante. Pour les communistes - encore plus peut-être que pour
les bourgeois - l'organisation par le cadre est l'organisation rêvée;
c'est elle, en effet, qui transforme le plus sûrement l'homme en un
instrument passif et docile dont on peut retirer un rendement
maximum. L'esprit d'initiative et d'indépendance - ces forme si
dangereuses de l'esprit ! - sont peu à peu annihilées, et les
gouvernants peuvent agir en toute tranquillité sans craindre un
réveil de la masse. Il faut donc que le peuple refuse rigoureusement
de se laisser enfermer – et peu à peu étouffer - dans les cadres
que les puissants s'efforcent d'entourer d'avantages trompeurs. Tout
cadre est un collier pour une catégorie de citoyens. Les anarchistes
doivent donc briser les cadres comme ils briseraient des chaînes.
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