Je viens de terminer « les
questions mémorielles sur la colonisation Française et la guerre d’Algérie »
de Benjamin Stora.
Dans un premier temps,
rappelons que ce rapport que Benjamin Stora a écrit était une commande du
président de la république Emmanuel Macron.
Dans ce fameux rapport, il
parle du général Aussaresses qui a raconté il y a quelques temps son expérience
et son vécu sur la guerre d’Algérie. Les points que la France a longtemps
rejeté dans l’oubli, voir dans le négationnisme avec cette proposition de loi
sur les bienfaits de la colonisation, le général Aussaresses en parle
ouvertement.
Quel était son but ?
Il essaie de le justifier dans
un livre au titre très clair : « Services spéciaux Algérie 1955 –
1957 » avec le bandeau très vendeur : « Mon témoignage sur la
torture ».
Ci-dessous, les justifications
du général sur ses raisons de l’écriture de ce livre.
« Avant-propos
Comme beaucoup de mes
camarades qui ont combattu en Algérie, j’avais décidé, non pas d’oublier, mais
de me taire. Mon passé dans les services spéciaux de la République m’y
prédisposait. De plus, l’action que j’ai menée en Algérie étant restée secrète,
j’aurais pu m’abriter derrière cette protection. Aussi s’étonnera-t-on
vraisemblablement qu’après plus de quarante ans, je me sois décidé à apporter
mon témoignage sur des faits graves qui touchent aux méthodes utilisées pour
combattre le terrorisme, et notamment à l’usage de la torture et aux exécutions
sommaires.
Même si je suis conscient que
le récit qui va suivre est susceptible de choquer – ceux qui savaient et
auraient préféré que je me taise comme ceux qui ne savaient pas et auraient
préféré ne jamais savoir –, je crois qu’il est aujourd’hui utile que certaines
choses soient dites et, puisque je suis, comme on le verra, lié à des moments
importants de la guerre d’Algérie, j’estime qu’il est désormais de mon devoir
de les raconter. Avant de tourner la page, il faut bien que la page soit lue et
donc, écrite.
L’action que j’ai menée en
Algérie, c’était pour mon pays, croyant bien faire, même si je n’ai pas aimé le
faire. Ce que l’on fait en pensant accomplir son devoir, on ne doit pas le
regretter.
De nos jours, il suffit
souvent de condamner les autres pour donner au tout-venant des gages de sa
moralité. Dans les souvenirs que je rapporte, il ne s’agit que de moi, Je ne
cherche pas à me justifier mais simplement à expliquer qu’à partir du moment où
une nation demande à son armée de combattre un ennemi qui utilise la terreur
pour contraindre la population attentiste à le suivre et provoquer une répression
qui mobilisera en sa faveur l’opinion mondiale, il est impossible que cette
armée n’ait pas recours à des moyens extrêmes.
Moi qui ne juge personne et
surtout pas mes ennemis d’autrefois, je me demande souvent ce qui se passerait
aujourd’hui dans une ville française où, chaque jour, des attentats aveugles
faucheraient des innocents. N’entendrait-on pas, au bout de quelques semaines,
les plus hautes autorités de l’État exigé qu’on y mette fin par tous les moyens
?
Que ceux qui liront cet
ouvrage se souviennent qu’il est plus aisé de juger hâtivement que de
comprendre, plus commode de présenter ses excuses que d’exposer les faits. »
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