Comme je l'ai dit lors de la parution des premiers extraits, il me fallait lire ce livre qui a fait scandale lorsqu'il est sorti.
Mais le tout est de savoir pourquoi il a fait scandale? Parce qu'on publiait un homme qui a torturé? Ou parce qu'il dénonçait ce que tous savaient et que personne ne voulait entendre. D'ailleurs, c'est ce qu'il dit dans son avant propos. Mais a-t-il eu tort de parler? Je ne le crois pas. Il permet de définir précisément ce qu'il s'est passé à cette époque. Et en effet, ce n'était plus du maintien de l'ordre ou des "évènements" mais bien une guerre. Une guerre de décolonisation. Tout autant qu'à pu l'être la guerre d'Indochine. La France a eu un passé colonial soit, comme d'autres l'ont eu aussi. L'Angleterre en a encore un actuellement mais sous une autre forme. Bien sûr, que lorsque l'on colonise, lorsque l'on prend la terre d'un autre, le peuple ne se laisse pas faire. Donc des actes terribles ont été commis. Mais de part et d'autre, reconnaissons le. La France tente de prendre sa part de responsabilité, et le rapport de Benjamin Stora, le travail des historiens de part et d'autre de la méditerranée vont aider à faire ce travail long, pénible, mais très méticuleux afin de ne pas se perdre dans des idéologies partisanes.
Jacques Mesrine dans son livre autobiographique "Instinct de mort" dit que la guerre d'Algérie l'a détruit alors qu'il n'était qu'un appelé. On lui a appris à tuer sans honte, sans sourciller. Il dit, après avoir manqué d'un père qui le cadre dans sa turbulence, que la guerre d'Algérie l'a en très grande partie détruit.
"J’ai demandé à la municipalité de Philippeville de mettre les pompes funèbres à ma disposition et de me montrer où était le cimetière musulman. Il fallait creuser une fosse orientée vers La Mecque. Là-bas, au mois d’août, le sol c’est de la brique. Une pelle mécanique était indispensable. La seule qui fût disponible se trouvait à l’école d’agriculture. Je suis allé voir le directeur avec Soutiras, Issolah, Misery et deux autres hommes, des pieds noirs. Ils s’appelaient Maurice Jacquet et Yves Cuomo. Tous deux étaient des caporaux-chefs engagés, jusque-là utilisés comme chauffeurs et mécaniciens. couramment. Ils parlaient l’arabe Le directeur de l’école d’agriculture était un officier de réserve. Il a pourtant refusé de nous prêter sa pelleteuse. J’ai dû le menacer de l’arrêter pour le forcer à céder l’engin et un chauffeur. J’ai fait creuser une fosse de cent mètres de long, deux mètres de large et un mètre de profondeur. Nous y avons enseveli les corps."
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