Du contre-pouvoir par Bernard Noel
"Comment un contre-pouvoir peut-il prendre le pouvoir et demeurer un contre-pouvoir? Cette question me poursuit depuis des années, depuis mon travail sur la Commune de Paris, il y a près de cinquante ans. Elle n'a cessé d'être ravivée par la perversion de la révolution bolchévique en dictature, et par l'imitation qu'en ont faites quelques révolutions similaires, qui se sont perverties alors même qu'elles croyaient aller dans leur propre sens."
"La violence disproportionnée de la répression policière est à la mesure, non pas des dégâts qu'on leur attribue, mais de la peur du pouvoir devant la contestation de son pouvoir."
"Et ce pouvoir, au contraire des Gilets qu'il combat et qui n'ont pas de tête, ne cesse d'afficher celle de son président, qui multiplie les rencontres populaires soigneusement triées et filtrées, sous le prétexte d'un grand débat nationale. ce perpétuel besoin de se mettre en valeur et de faire campagne aux frais de la nation, va bien sûr à l'inverse de la conduite des Gilets jaunes qui ne réclament que le droit de vivre décemment de leur travail dans un monde où les salaires sont toujours plus réduits afin d'augmenter les dividendes des actionnaires."
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