Excitation
cérébrale, sorte d'hypertension nerveuse, mouvement de la pensée,
du sentiment, d'apparence spontanée, qui décuple l'activité
intellectuelle ct en particulier le jeu de l'imagination créatrice.
C'est un enthousiasme propice à l'éclosion des idées, au l'appel
et à la combinaison des images, aux envols de la pensée, au rythme
de la phrase et dont bénéficie l'œuvre du poète, du peintre, du
musicien, etc. L'inspiration de l'amour, de la foi, par exemple,
renforcent les dispositions de l'artiste. « Le génie est une sorte
d’inspiration fréquente », disait Marmontel. La mauvaise
orientation des décisions, des actes fait souvent dire : j'ai été
mal inspiré en procédant ainsi. Le mot inspiration désigne aussi
la chose inspirée. « L'amitié est une inspiration de l'âme »
(Laténa). Les natures moutonnières ne s'ébranlent qu'à
l'inspiration d'autrui. Beaucoup écoutent les inspirations de la
colère, du ressentiment, des préjugés et des croyances. Des
faibles, des irrésolus, des mystiques espèrent de quelque horizon
mystérieux l'aide qui doit les arracher à des difficultés
critiques : ils attendent l’inspiration. Cependant « la prévoyance
est plus sûre que l'inspiration » (E. de Girardin). Le conseil ou
l’intervention salutaire ainsi escomptés sont considérés comme
ayant leur source dans les régions incontrôlées de l'être et plus
souvent la crédulité les cherche hors de soi, en quelque
Providence... Les religions voient dans l'inspiration une communion
momentanée de l'intelligence humaine avec le Divin : c'est une
suggestion d'ordre spirituel dont ils rapportent à Dieu la
causalité. Les actes de nos monarques absolutistes ont été
présentés par leurs apologistes comme étant d'inspiration divine.
Les ouvrages sacrés, les livres saints ont été, selon l'histoire
religieuse, écrits sous l'influence de cette assistance céleste.
L'inspiration est ainsi, pour les théologiens, « le secours
surnaturel qui, s'exerçant sur la volonté de l'écrivain sacré, le
détermine à écrire en éclairant son intelligence de manière à
lui suggérer au moins le fond de ce qu'il doit dire » (Larousse).
Les hommes ne peuvent se laisser guider sans danger par la fantaisie
ou l'arbitraire des inspirations. Ils doivent arracher le plus
possible d’actes à l'incohérence et les faire entrer dans le
cadre réfléchi de la raison et du sentiment surveillé et porter
sur eux ensuite l'énergie propre de leurs résolutions.
- L
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