Ce qui fait
qu'une chose est la même qu'une autre : l'identité de deux
propositions. Etat d'une chose qui demeure toujours la même :
l'identité de la personne humaine. En Mathématiques : Egalité dont
les deux membres sont identiquement les mêmes, ou encore dont les
deux membres prennent des valeurs numériques égales, quelles que
soient les valeurs numériques attribuées aux lettres. En
Philosophie : Principe d'identité, principe logique de la
connaissance, qu'on formule ainsi : A est A, ou : Ce qui Est, Est. En
Droit : Ensemble de circonstances qui font qu'une personne est bien
telle personne déterminée. Dans la matière, où tout est
changement, apparence, mouvement, phénomène, l'identité n'existe
pas. Il n'y a pas deux êtres qui soient absolument identiques, qui
soient absolument les mêmes. Deux cheveux pris sur la même tête,
deux feuilles sur le même arbre, ne sont pas identiques : ils ne
sont que semblables. Si l'on dit : « Ces deux sœurs portent les
mêmes robes, des robes identiques », mêmes, exprime la similitude
; identiques, est employé au figuré. Dans la matière, il n'existe
donc pas deux êtres identiques ; mais non plus, un être n'est
identique à lui-même dans le temps. Pour peu sensibles que soient
les modifications qu'il subit, elles existent. Aussi, en sciences
naturelles, ne procède-t-on jamais par identités, mais par
analogies. En Mathématiques, si on raisonne par identités, c'est
qu'on a d'abord posé en principe que A est identique à lui-même,
qu'il représente un absolu : A = A. Mais la question reste posée :
A représente-t-il vraiment un absolu, ou restera-t-il toujours : une
convention? Si l'Univers est tout matière, il n'y a pas d'identités,
pas d'absolus et A = A est une erreur. Si Dieu existait, lui seul
serait égal à lui-même, identique. Mais une identité, qui
n'existe qu'en soi, qui n'a pas d'autre identité en regard, ne peut
nous être d'aucune utilité.
- A.
LAPEYRE.
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