L'hypocrisie
consiste à affecter une vertu, un sentiment louable qu'on n'a pas.
Hélas! Combien l'hypocrisie joue encore un grand rôle dans notre
siècle. Le « bon » patron qui est plein de mansuétude pour ses
ouvriers - alors qu'il les endort par ses paroles doucereuses pour
les mieux exploiter ; le politicien qui ne trouve que larmes et
colères pour parler du sort du prolétariat - alors qu'il s'en moque
pas mal et ne cherche qu'à décrocher un mandat électoral ; les
dames riches qui organisent des bals « de charité » - alors
qu'elles n'ont encore que l'occasion de déployer leur luxe et
montrer leurs belles toilettes ; le prêtre qui répète la parole du
Christ : « Aimez-vous les uns, les autres » - alors qu'il exalte la
guerre, qu'il défend la propriété et le patronat et qu'il prêche
la résignation aux spoliés ; le philanthrope qui fonde une
institution en faveur de la classe pauvre - alors qu'il ne doit sa
fortune qu'à avoir volé et dépouillé les pauvres ; le général
qui envoie ses soldats à l'assaut « pour la Patrie » - alors qu'il
ne pense qu'au bâton de maréchal ; bref, tous les actes et les
paroles publiques des privilégiés de la société en faveur de
l'amélioration du sort de la classe ouvrière alors que tous ne
vivent qu'en volant cyniquement cette classe ouvrière, - tout cela
constitue l'hypocrisie. C'est de cette hypocrisie que vivent les
rastaquouères de la politique qui, en faisant croire au peuple
qu'eux seuls peuvent lui donner le bonheur, qu'ils ne luttent que
pour son bien, qu'ils sont prêts à vaincre ou mourir pour la
défense de ses intérêts, mettent sur leurs faces le masque de
l'hypocrisie pour cacher leur soif avide d'honneurs, de pouvoir et de
prébendes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire