Représentation
d'une chose dans l'esprit. Manière de voir ; conception littéraire,
artistique, philosophique ou politique. Fausse ou raisonnée, issue
d'erreurs ou d’expériences, résultat de préjugés ou de
spéculations, l'idée se présente à tout cerveau humain sur toute
chose, tout événement ou tout individu. On peut avoir une idée
stupide, injuste, acrimonieuse, indifférente, passionnée, distante,
on ne peut pas ne pas avoir d'idée du tout. La vue d'un objet, d'une
personne, d'un être quelconque fait naître en nous une idée - idée
d'aspect, de couleur, d'appréciation, de critique, etc. Nous
recevons de nos parents, de nos instituteurs, de nos amis des idées
toutes faites et quelquefois radicalement fausses sur ce qui nous
entoure. Un philosophe, Descartes, pensait que pour avoir des idées
approchant la vérité, il fallait une fois dans sa vie se défaire
de toutes les idées reçues et reconstruire de nouveau, et dès le
fondement, tous les systèmes de ses connaissances. Il est de fait
que nous devons revoir toutes nos idées, les passer au crible du
raisonnement, les soumettre à l'épreuve de la discussion et de
l'expérience. Il nous faut, chaque jour et sous la poussée des
événements, corriger, modifier nos idées. Eviter d'adopter
d'enthousiasme les idées des autres, ce qui rend beaucoup plus
pénible la tâche de se faire une idée propre. Pour avoir une idée
saine, il faut qu'elle soit étayée sur un examen minutieux, sur une
analyse attentive. Il ne faut jamais craindre d’avoir une idée
neuve ; ne pas s'effrayer de l'audace de sa pensée. Quand il s'est
fait une idée sur les hommes, les événements, la société, etc.,
l'être humain doit essayer de la faire partager aux autres hommes.
Il ne faut jamais cacher son idée ou la camoufler. Il ne faut, non
plus, jamais hésiter à abandonner une idée quand les faits et
l'analyse en démontrent la fausseté. L'homme sincère et probe
envers lui-même n'hésitera pas à mettre tout en jeu : liberté,
situation, pour assurer le triomphe de son idée. Les anarchistes
sont même prêts à risquer leur vie pour que triomphe l'idée de
liberté, d'amour et de bien-être qu'ils ont adoptée après mûre
réflexion, parce qu'elle leur semble la seule juste et la seule
compatible avec la dignité d'homme. On dit aussi : j'ai quelque
chose en l'idée - le mot est alors pris dans le sens d'esprit qui
conçoit. Le mot idée est pris aussi dans le sens de souvenir,
image, imagination (être heureux en idée), anticipation (idée sur
la société future). L'idée fixe est une pensée dominante dont on
est obsédé.
* * *
IDEE
GENERALE de la Révolution au XIXème siècle Un des ouvrages les
plus solides de Proudhon, dans lequel l'auteur, avec maîtrise, fait
la critique du gouvernement et expose ses vues sur la tactique
révolutionnaire et où il affirme avec force la suppression du
gouvernement par l'organisation économique anarchiste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire