Maison
d'assistance où l'on reçoit les orphelins, les infirmes, les
vieillards, etc. Qu'ils soient sous une direction d'administration
publique ou d'entreprises privées, les hospices d'enfants, de
vieillards et d'infirmes sont, actuellement, des lieux où l'on
souffre, où l'on se sent constamment à la merci de la direction,
d'où la liberté est presque totalement bannie. Sauf quelques très
rares exceptions, l'hospice fait porter à ceux qu'il héberge un
costume-uniforme de la maison, la discipline y est assez rigoureuse
et - surtout dans les établissements de l'Etat - la nourriture y est
insuffisante, tant par sa quantité que par sa qualité. Les
orphelins y sont exploités ignoblement au profit soit de l'œuvre,
soit des entrepreneurs civils qui les font travailler péniblement
pour un salaire dérisoire. Quant aux vieillards, leur condition est
si mauvaise, qu'ils sont, pour la plupart, obligés de se livrer à
quelques menus travaux au dehors pour pouvoir passer leurs derniers
jours plus que modestement. Comme les hôpitaux (voir ce mot), les
hospices actuels sont une véritable honte pour la société. Les
orphelins devraient être à la charge de la communauté, ils
devraient être élevés comme tous les autres enfants, entourés de
la même affection et des mêmes soins attentifs, jouir du même
bien-être. Les vieillards, après avoir donné toute leur jeunesse,
toutes leurs forces au profit de la collectivité, ne devraient pas
être obligés de solliciter leur admission dans un hospice (et
encore, cette admission ne leur est-elle accordée qu'après maintes
démarches) pour finir leurs derniers ans. Ayant participé au labeur
commun, ayant coopéré à la richesse générale ; ils devraient,
eux aussi, être à la charge de la communauté, jouir des mêmes
droits, des mêmes joies, des mêmes libertés que leurs cadets.
Entourés de l'affection de tous, ils devraient pouvoir passer la fin
de leur existence dans une atmosphère de bonheur et de sécurité
fraternelle. Les hospices n'ont de raison d'être que dans une
société où toute misère devient prétexte à charité. Ce n'est
pas soulager la misère qu'il faut ; c'est la supprimer, en en
détruisant les causes.
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