"Franz dit: "En Europe, la beauté a toujours eu un caractère intentionnel. Il y a toujours eu un dessein esthétique et un plan de longue haleine; il a fallu des siècles pour édifier d'après ce plan une cathédrale gothique ou une ville renaissance. La beauté de New York a une toute autre origine. C'est une beauté non-intentionnelle. Elle est née sans préméditation de la part de l'homme, comme une grotte de stalactites. Des formes hideuses en elles-mêmes, se retrouvent par hasard, sans plan aucun, dans d'improbables voisinages où elles brillent tout à coup d'une poésie magique."
Sabina dit : "La beauté non-intentionnelle. Bien sûr. On pourrait dire aussi: la beauté par erreur. Avant de disparaitre totalement du monde, la beauté existera encore quelques instants, mais par erreur. La beauté par erreur, c'est le dernier stade de l'histoire de la beauté."
Elle pensait à son premier tableau vraiment réussi; de la peinture rouge avait coulé dessus par erreur. Oui, ses tableaux étaient construits sur la beauté de l'erreur et New York était la patrie secrète et vraie de sa peinture.
Franz: "Peut-être que la beauté non-intentionnelle de New York est beaucoup plus riche et beaucoup plus variée que la beauté trop austère et trop élaborée née d'un projet humain. Mais ce n'est plus la beauté européenne. C'est un monde étranger"."
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