vendredi 10 mai 2019

Les Souffrances du jeune Werther De Goethe






« Quand je considère les étroites limites où sont renfermées les facultés physiques et morales de l’homme, quand je vois que toute son activité se borne à satisfaire des besoins qui n’ont euxmêmes d’autre fin que de prolonger sa misérable existence, et que sa tranquillité sur certains points de ses recherches, n’est que l’aveugle résignation d’un prisonnier qui, pour tromper l’ennui de sa captivité, s’amuse à couvrir de figures variées et de riantes perspectives, les murs de son cachot ; ô William ! je demeure interdit, confondu ; je rentre en moi-même et j’y trouve un monde, ou plutôt un chaos, un mélange confus d’ardents désirs, de vagues pressentiments. L’univers réel flotte et disparaît à mes yeux, et je m’enfonce avec joie dans le pays des chimères. »

«  Mes amis, savez-vous pourquoi le fleuve du génie déborde si rarement, pourquoi si rarement il retrempe dans ses eaux vivifiantes vos âmes léthargiques ? O mes amis, mes chers amis ! c’est que sur ses rives habite une race de gens froids, égoïstes ; ils craignent de voir submerger leurs maisonnettes, leurs petits jardins, leurs kiosques, leurs parterres de fleurs ; et, à force de digues, de saignées, ils parviennent à contenir le fleuve dans son lit et à se préserver du danger de l’inondation. »

« Depuis ce temps, soleil, lune, étoiles, peuvent s'arranger à leur fantaisie ; je ne sais plus quand il est jour, quand il est nuit : l'univers autour de moi a disparu. »

"« Tout dans cette vie aboutit à des niaiseries ; et celui qui, pour plaire aux autres, sans besoin et sans goût, se tuer à travailler pour de l'argent, pour des honneurs, ou pour tout ce qu'il vous plaira , est à coup sûr un imbécile. »





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