Le fléau
est un instrument d'agriculture servant à battre le blé. Battre le
blé au fléau. Le fléau n'est plus guère utilisé dans les pays
industriels et de grande culture où l'on emploie des machines
agricoles d'un rendement beaucoup plus grand et d'une production plus
rapide. Au sens figuré on désigne sous le nom de fléau, une grande
calamité, un désastre, une catastrophe qui affligent le genre
humain. La peste, le choléra, la guerre sont des fléaux. Il fut un
temps où les hommes s'imaginaient que les fléaux étaient des
châtiments exercés sur une population par la « Providence». Le
fléau était considéré comme une vengeance des « Dieux ». Ces
croyances stupides disparaissent de plus en plus dans les pays
occidentaux grâce aux progrès réalisés par la science et à
l'instruction et à l'éducation des grandes masses d'hommes. On sait
aujourd'hui les causes déterminantes de certains fléaux et on les
combat avec acharnement. Les fléaux disparaîtraient avec rapidité
si toute l'activité des savants était orientée vers la réalisation
du bonheur universel. Malheureusement une grande partie des
découvertes scientifiques est prostituée au Capitalisme, ce qui
retarde d'autant plus l'heure de la libération humaine. On sait,
d'autre part, que certains fléaux, comme la tuberculose, par
exemple, puisent leur germe dans les usines et les taudis insalubres,
où fourmille une armée de travailleurs. On sait que si le
prolétariat se nourrissait de façon normale, s'il habitait des
logis aérés, ce fléau ne ferait pas ses terribles ravages ; on
peut donc dire que la tuberculose est un fléau déterminé par un
mauvais organisme social et que ses causes directes sont
l'exploitation, le capital et la propriété. Il en est de même pour
la guerre, pour la famine, qui font à travers le monde de sinistres
ravages. Les fléaux humains ne sont pas combattus parce qu'ils sont
provoqués par la rapacité de la classe dominante, qui spécule et
vit sur la misère de la classe productrice. A part certaines
catastrophes naturelles, la plupart des fléaux sont d'ordre social,
et c'est donc en réformant, en transformant l'ordre social que l'on
peut espérer leur disparition. Il est, par conséquent, nécessaire
que les hommes appartenant aux classes opprimées et qui sont les
premières victimes des redoutables calamités qui pèsent sur le
monde, s'organisent pour la lutte ; ce n'est que de l'union de tous
les asservis que pourra sortir un jour une société débarrassée de
tous les maux dont souffre aujourd'hui l'humanité et on éloignera
les fléaux lorsqu’aura disparu l'exploitation de l'homme par
l'homme.
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