Notre terre est une sphère
légèrement aplatie de 1/298 à ses pôles dont le rayon équatorial est de 6.378
km 250, le rayon polaire de 6.356 km. 844 m, le rayon moyen 6.371 km 107 m et
le diamètre conséquemment de 12.742 km. 214 m. Le tour de notre globe est à
l'équateur de 40.008 km ; au 30° parallèle, lat. du Caire : 34.744 km ; à
Madrid 40° 24' : 30.744 km ; au 50°, Paris 48° 50' : 25.812 km 720 m ; à 60°,
Leningrad 59° 57' : 20.089 km 800 ; au 70°, Vadsoc (Norvège) : 13.748 km. 460 ;
au 80° paral. (Océan Glacial), 6.982 km. 560. Nous appelons axe du monde la
ligne idéale inclinée de 23°, autour de laquelle la Terre accomplit son
mouvement de rotation diurne, et pôles les deux points du globe auxquels
aboutit cet axe. Nous appelons équateur le grand cercle de la sphère tracé à
égale distance des deux pôles. Nous appelons longitudes ou méridiens les 360
grands cercles de la sphère passant par les deux pôles et qui sont
perpendiculaires à l'équateur. Et nous désignons par le mot latitude les 360
petits cercles parallèles à l'équateur, tracés de là jusqu'aux pôles. Nous
comptons nos heures du méridien de Greenwich, près de Londres : 15 méridiens ou
longitudes font une heure. Lorsqu'il est midi à Londres, il est environ 7
heures du matin à New-York, 4 heures du matin à San-Francisco ; 9 heures du
soir au Japon, 3 heures de l'après-midi à l'Oural et 2 heures de l'aprèsmidi à
Leningrad.
- Frédéric STACKELBERG.
LATITUDE (et LONGITUDE) n. f. En astronomie, on appelle
latitude l'angle que fait, avec le plan de l'écliptique, le rayon visuel mené à
cet astre. La latitude géocentrique est l'angle sous lequel paraît, vue de la
terre, la distance perpendiculaire du centre d'une planète à l'écliptique. La
latitude héliocentrique est la distance angulaire d'un astre à l'écliptique,
pour un observateur placé au centre du soleil. Géographiquement, la latitude
d'un lieu est la distance de ce lieu à l'équateur. C'est l'angle formé dans le
plan du méridien d'un point quelconque par le rayon de l'équateur et celui qui
aboutit à ce point ou, en d'autres termes, la longueur de l'arc du méridien,
intercepté entre la station et l'équateur, soit céleste, soit terrestre
(latitude terrestre, latitude sidérale). La latitude s'obtient en prenant la
hauteur du pôle au-dessus de l'horizon du point envisagé, car elle est toujours
égale à cette hauteur. La latitude est boréale ou septentrionale quand elle
marque une distance prise entre le pôle nord et l'équateur ; elle est dite
australe ou méridionale quand elle appartient à l'autre hémisphère. Il s'ensuit
de la définition précitée que tous les points du globe, situés sur un même
parallèle, ont même latitude. Il existe plusieurs méthodes pour déterminer
pratiquement les latitudes. Mentionnons les plus usuelles, sans nous étendre
davantage : 1° par le double passage d'une étoile circumpolaire au méridien ;
2° par une seule hauteur méridienne, la déclinaison de l'astre étant connue ;
3° par la méthode de Dubourguet. Astronomiquement, la longitude est la distance
en degrés entre un astre rapporté à l'écliptique et le point équinoxial du
printemps, ou, autrement : la longitude du point d'un astre est l'arc de
l'écliptique compris entre le cercle de latitude de cet astre et le point
d'intersection de l'écliptique et de l'équateur. La longitude astronomique se
compte d'occident en orient, depuis le point équinoxial, où elle est 0 jusqu'à
360°. Comme nous l'avons vu pour la latitude, la longitude est géocentrique et
héliocentrique. En géographie, c'est la distance du méridien d'un lieu au
premier méridien, mesurée en degrés et divisions de degrés sur le parallèle du
lieu. Pendant longtemps, on s'est servi du méridien de l'île de Fer, dans les
Canaries, mais, aujourd'hui, chaque peuple a pris pour premier méridien celui
qui passe par son observatoire. La longitude d'un lieu est dite orientale ou
occidentale suivant que, par rapport au premier méridien, ce lieu est situé du
côté où le soleil se « lève » ou du côté où il se « couche ». Elle se compte de
0 à 180°. De là il résulte que tous les points situés sur un même méridien et
d'un même côté de l'axe terrestre ont la même longitude. La longitude d'un
point de la terre est immédiatement donnée par la différence des heures que
l'on compte en ce point et à l'Observatoire de Paris, par exemple, précisément
au même instant. Cette différence, en vertu de la rotation de la terre,
correspond, en effet, à un arc de 15 degrés pour une heure de temps moyen, 15
minutes de degré, pour une minute de temps et 15 secondes de degré pour une
seconde de temps. La Connaissance des temps (publiée par le Bureau des
longitudes) donne, plusieurs années à l'avance, les heures exactes que l'on
comptera à l'Observatoire de Paris au moment même où l'on pourra observer
certains phénomènes célestes. Au moyen de ces données, la détermination de la
longitude d'un lieu revient à trouver l'heure en ce lieu au moment précis du
phénomène et il faire la réduction des temps en arcs ; à défaut des indications
du Bureau il faut avoir un chronomètre réglé sur le premier méridien et dont on
connaisse bien la marche. Les phénomènes célestes qui servent à résoudre le
problème des longitudes peuvent être une éclipse de lune, ou de satellite une
occultation d'étoile, un fait quelconque d'une durée très courte, sinon
instantanée. Les déterminations par ce moyen sont d'ailleurs délicates et
nécessitent des instruments précis et des calculs compliqués. On possède
heureusement d'autres méthodes, telle celle dite de Borda : elle revient
toujours à comparer les heures comptées, dans deux lieux éloignés, au même
instant ou plus exactement à des moments très peu différents.
C'est en connaissant à la fois la latitude et la longitude
d'un lieu qu'on détermine la position de ce lien sur le globe et c'est pourquoi
nous avons groupé ici ces deux mots connexes. Pour fixer cette position, il
faut savoir : 1° sur quel parallèle se trouve ce lieu, ce point, c'est-à-dire
en connaître la latitude ; 2° la place occupée par ce lieu sur le dit
parallèle, c'est-à-dire la longitude. Le mot latitude est employé, par
extension, dans diverses acceptions. Il sert ainsi à désigner le climat,
envisagé par rapport à sa latitude : on trouve l’être humain sous toutes les
latitudes. Les « hautes latitudes » s'appliquent aux pays situés vers les
pôles. Au figuré, on emploie dans divers sens, plus ou moins rattachés à
l'étymologie (latitudo, largeur, expansion, limites reculées), le mot latitude.
C'est ainsi l'espace ou la possibilité, la faculté d'entreprendre quelque
chose, de faire appel à un plus grand nombre de facteurs, de s'étendre sur un
sujet. « Vous avez toute latitude en cette affaire », dira-t-on à quelqu'un
pour souligner la liberté qu'il a de faire intervenir tous les moyens d'action
en son pouvoir. Chacun de nous a plus ou moins la latitude de réaliser ses
projets : plus que d'autres il manque aux nécessiteux la latitude d'organiser
leur existence selon leurs goûts. La latitude peut aller jusqu'au relâchement :
donner trop de latitude à une proposition, à des principes qui exigent une
certaine rigueur. Socialement, les franches coudées, le jeu normal des organes
et des facultés, la disposition raisonnable d'eux-mêmes manquent, par suite
dune organisation défectueuse, à la plupart des hommes. Et Sieyès manifestait une
espérance que nous n'avons cessé de poursuivre lorsqu' il disait : « Le
meilleur régime social est celui dans lequel tous jouissent tranquillement de
la plus grande latitude de liberté possible ».
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