dimanche 22 novembre 2020

Lignes N°61

 La bêtise de la foule ou le peuple à venir   Par Boyan Manchev


"C'est d'abord le capital qui est bête - et c'est pour cette raison qu'il a besoin de bêtise. Néanmoins, derrière les pulsions anti-économiques du capitalisme contemporain, dont l'issue est sans doute létale, il y a une raison bien rationnelle : abîmer le commun. Abîmer le commun est beaucoup est beaucoup plus grave que défaire le lien social: c'est affecter le coeur même de l'existence commune, de l'être politique - de la vie collective des êtres. On peut donc décrire "la bêtise générale" comme le processus d'homogénéisation réductrice - donc d'épuisement - de la puissance commune. L'opération de bestialisation s'effectue en déclenchant une force opposée à la volonté générale : une contre-volonté générale, si l'on veut. La bêtise n'est donc pas autre chose qu'une manière de désamorcer la puissance du commun. Une telle réduction de l'existence politique - l'effecament simultané du singulier et du commun - est la condition sine qua non du régime biocapitaliste.

On peut décrire ce processus que tant que fascisation -littéralement l'unification des faisceaux: une production de masse de type fasciste.

Thèse 4: Le fascisme performatif d'aujourd'hui  est le fascisme sans commun: ce n'est pas la communauté ; c'est l'ensemble sans commun de ceux dépourvus de commun."


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