Quatrième Partie
Voilà le nom que nous
donnent les gens qui représentent l’ordre. Pourquoi ? Parce que nous enseignons
à nos frères de misère que tout ce qui existe doit appartenir à tous et nous
les invitons à ce qu’ils en prennent possession. Qui a fait la terre ?…
Est-ce que ce sont ces
messieurs en habits et à gants blancs qui l’ont faite et qui disent qu’elle
leur appartient ?…
Non, la terre est un bien
naturel, un bien commun à tous les êtres vivants. Qui a fait les maisons, les
vêtements, tout ce qui rend notre vie plus confortable ?… Est-ce que ce sont
ces messieurs qui vivent dans des palais ou des hôtels de luxe ?… Non, tout ça
est sorti des mains des pauvres personnes qui s’amoncellent dans des taudis,
qui pourrissent au bagne, qui se vendent dans les bordels et qui meurent dans
les hôpitaux, bien avant leur temps, ou dans un échafaudage, peu importe
l’endroit… Bandits ! Les bandits sont ceux qui ne veulent pas qu’il y ait de
bandits.
Non, messieurs les bourgeois
; les bandits ce sont vous qui, sans aucun droit, se sont appropriés les
produits du travail des hommes et tous les biens naturels que vous n’avez pas
encore transformés. Tout cela sans jamais laisser tomber une goutte de sueur.
Ce sont vous les bandits messieurs les bourgeois qui, illégalement, parce que
la loi est entremetteuse de votre esprit rapace, avez pris la majeure partie du
produit du travail des hommes sans qu’il n’y ait de danger de vous retrouver un
jour au bagne. Eh bien, entre bandit et bandit, moi je préfère celui qui,
couteau à la main et l’esprit résolu, sort d’un coin sombre en criant : « Ton
argent ou ta vie ! « Je préfère, et j’insiste, celui-là, que le bandit qui
assis à son bureau, froidement, l’esprit tranquille, sereinement, suce le sang
de ses travailleurs. Et pour le premier bandit, celui qui attaque
audacieusement et courre les risques dans cette aventure, il y a la prison ou
le peloton d’exécution ; pour l’autre bandit, celui aux gants blancs, il y a le
respect, l’honneur, le bonheur. Voilà comment les choses sont présentement dans
ce système d’injustice sociale. Pour ces personnes « honnêtes » et qui
respectent l’ordre, voler n’est pas un crime si le vol est considérable.
Les banquiers, les
commerçants ont des combines qui augmentent la faim et la tristesse dans
plusieurs centaines de lieux ; mais ça passe comme opération financière habillement
faite. Un homme qui souffre de faim
prend dans un magasin un morceau de pain ; c’est lui qui sera appelé voleur.
L’autorité, encore plus vile
que la loi puisqu’elle est son exécutrice, soutien tout cela.
Mort à l’autorité !
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