mardi 4 juillet 2023

Propos sur "Olivet" de Michel Surya par M.A. Partie 1

 Déstabiliser? Inconfort?

De la littérature qui empeste, qu’est-ce que le beau ? Le beau doit il absolument est l’alpha et l’oméga dans une description qui ne doit pas être « choquante » ?

Je cite : « …il semble que les choses soient ainsi que chacun de nous les veut nous devons savoir l’un et l’autre que nous ne pouvons plus rien vouloir l’un pour l’autre il cherche sa mort moi son oubli l’effort qu’il fait pour ne pas me voir pour me fuir est trop violent pour que je cherche à rien faire qui l’en soulage il veut sans doute que je mesure à cet effort qu’il fait auquel il ‘exténue la haine qui s’est emparée de lui avec laquelle me maudissant il mourra il est mort avec une haine pour moi que je n’avais peut-être plus pour lui que la pitié avait entre-temps atténuée je ne le reverrai plus « de face » sinon à quelques heures de sa mort en poussant la porte de la chambre qu’il occupe à la clinique Sainte-Croix … »

 

Peut-on aimer ce qui n’est pas beau mais nous touche nous émeut ou nous révolte nous choque ? que juge-t-on en disant « que c’est beau » ce que cela nous impose comme images ou ce que l’on ressent ?

 

« …je ne la revis pas les huit dernières années elle a soixante-dix-huit ans et est pitoyable on ne plaint pas un corps si pitoyable ni si vieux la masse est inerte mais c’est à peine si un corps si aminci forme encore une masse sa haine est éteinte elle a aussi peu existé que possible tout ce qu’elle a pu lui a nuit et tout ce qu’elle a voulu l’accuse tant de malheur accable elle est le malheur même je n’ai jamais vu personne qui le fût autant qu’elle ni qui s’identifiât à lui au point que ce qui lui arrivait lui semblât non pas seulement inévitable mais nécessaire non pas au titre d’une quelconque faute qu’elle eût commise et qu’il eût alors fallu qu’elle expiât mais bien plutôt à celui d’une « incarnation » il fallait que le malheur s’incarnât en elle il fallait qu’elle incarnât le malheur… »

 

Je suis terriblement ému par ces extraits donc ce qu’ils décrivent est en parfait accord avec le style, c’est une plainte qui suinte sans s’arrêter et ça s’arrêta son enfance maudite s’arrêta à l’issue de ces deux ouvrages « Mort-né/Eux » et « Olivet »

 

« ce qui n’est pas mort est à peu près devenu fou s’est au moins délabré dans un malheur semblable la vieille est morte sans s’être guérie de la honte que lui avaient été ces monstres sortis de son ventre ni consolée de l’horreur qu’ils n’en soient sortis que pour rentrer si tôt dans la terre je mourrai sans que se soit atténué le dégoût que naître d’une vieille qui connut cette honte et cette horreur m’humiliât enfant m’humilie encore m’humiliera mourant ni sans sournoisement préférer encore cette humiliation à tout autre naissance moi seul sais comme je suis né d’eux comment je leur suis lié je la reverrai trois jours avant sa mort il y aura huit ans que je ne l’aurai plus revue huit ans que j’aurai refusé de la revoir que je lui interdirai de le chercher… »

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