Déstabiliser? Inconfort?
De la littérature qui empeste, qu’est-ce
que le beau ? Le beau doit il absolument est l’alpha et l’oméga dans une
description qui ne doit pas être « choquante » ?
Je cite : « …il semble
que les choses soient ainsi que chacun de nous les veut nous devons savoir l’un
et l’autre que nous ne pouvons plus rien vouloir l’un pour l’autre il cherche
sa mort moi son oubli l’effort qu’il fait pour ne pas me voir pour me fuir est
trop violent pour que je cherche à rien faire qui l’en soulage il veut sans
doute que je mesure à cet effort qu’il fait auquel il ‘exténue la haine qui s’est
emparée de lui avec laquelle me maudissant il mourra il est mort avec une haine
pour moi que je n’avais peut-être plus pour lui que la pitié avait entre-temps
atténuée je ne le reverrai plus « de face » sinon à quelques heures
de sa mort en poussant la porte de la chambre qu’il occupe à la clinique
Sainte-Croix … »
Peut-on aimer ce qui n’est pas
beau mais nous touche nous émeut ou nous révolte nous choque ? que
juge-t-on en disant « que c’est beau » ce que cela nous impose comme
images ou ce que l’on ressent ?
« …je ne la revis pas les
huit dernières années elle a soixante-dix-huit ans et est pitoyable on ne
plaint pas un corps si pitoyable ni si vieux la masse est inerte mais c’est à
peine si un corps si aminci forme encore une masse sa haine est éteinte elle a
aussi peu existé que possible tout ce qu’elle a pu lui a nuit et tout ce qu’elle
a voulu l’accuse tant de malheur accable elle est le malheur même je n’ai
jamais vu personne qui le fût autant qu’elle ni qui s’identifiât à lui au point
que ce qui lui arrivait lui semblât non pas seulement inévitable mais
nécessaire non pas au titre d’une quelconque faute qu’elle eût commise et qu’il
eût alors fallu qu’elle expiât mais bien plutôt à celui d’une « incarnation »
il fallait que le malheur s’incarnât en elle il fallait qu’elle incarnât le
malheur… »
Je suis terriblement ému par ces extraits
donc ce qu’ils décrivent est en parfait accord avec le style, c’est une plainte qui
suinte sans s’arrêter et ça s’arrêta son enfance maudite s’arrêta à l’issue de
ces deux ouvrages « Mort-né/Eux » et « Olivet »
« ce qui n’est pas mort est
à peu près devenu fou s’est au moins délabré dans un malheur semblable la
vieille est morte sans s’être guérie de la honte que lui avaient été ces
monstres sortis de son ventre ni consolée de l’horreur qu’ils n’en soient
sortis que pour rentrer si tôt dans la terre je mourrai sans que se soit
atténué le dégoût que naître d’une vieille qui connut cette honte et cette
horreur m’humiliât enfant m’humilie encore m’humiliera mourant ni sans
sournoisement préférer encore cette humiliation à tout autre naissance moi seul
sais comme je suis né d’eux comment je leur suis lié je la reverrai trois jours
avant sa mort il y aura huit ans que je ne l’aurai plus revue huit ans que j’aurai
refusé de la revoir que je lui interdirai de le chercher… »
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