Pour qui n’a pas idée de ce que les mots imposent comme image ne peut se faire l’idée de ce que ce fut. Cette position pour celui qui n’en a pas fait l’expérience ne peut inspirer qu’un choc joué feint voire même surjoué si le public n’est pas loin. Et il l’est forcément et de plus en plus. Voire même en tout instant. A se poser la question de savoir si nous ne sommes plus que des acteurs et si peu des humains.
« Le corps est tombé sans même faire le
bruit que fait un corps qui tombe. Tu ne sauras jamais bien si c’est toi qui
auras été là, immobile, ou si c’est un autre. »
A posteriori la question se pose on se pose
cette question de savoir de se rappeler si le vécu fut vraiment vécu ou si un
rêve n’aurait pas pris la place à ce moment-là. Nous n’aimons pas vivre l’horreur
mais nous en faisons le récit puis l’analyse puis un constat. Ensuite, il faut
jongler avec les données avec le récit que l’on veut en faire ou taire.
« Est-il possible que mourir ne soit
rien « à ce point ? » ».
Et toi, qui lutte sans cesse pour que peu d’images
de toi ne soit plus sous contrôle que dire de celles qui vont ensuite circuler
dont le contrôle total est absent. La conscience que ce n’est plus à toi que tu
es redevable de ton image à cet instant précis où il n’y a plus de question il
n’y a plus qu’un constat. Tu es là par une action une décision une impulsion à
un moment donné où il y a à l’intérieur de toi quelque chose qui s’est
déconnecté à la réalité totalement branché sur une sur-émotion.
« Ce tas, sur le sol, dans son sang, ce
pourrait être aussi bien le mort-né dans ses eaux. Tu ne serais pas davantage
mort que tu n’es né. Te tuant, tu te donnais moins tort que tu ne leur donnais
raison. Tu le sais maintenant : ce sont eux qui ont tiré, pas toi ».
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