mercredi 5 juillet 2023

Propos sur « le mort-né » de Michel Surya par M.A. Partie 2

  


Il aura fallu un temps considérable pour que des mots expriment une pensée si précise qu’ils pourraient … Comme le style est d’une précision chirurgicale une incision précise qui ne fait pas mal que l’on ne sent pas que l’on n’a pas envie de sentir si précise que la douleur devient un plaisir une délivrance on sait pourquoi on a mal on a des mots des phrases qui ne sont pas les nôtres mais dont on se parent dans lesquels on aime se lover dans la douleur de ne pas savoir précisément les choses ils sont le réconfort malsain.. C’est un enchantement un envoûtement un plaisir qui nous caresse dans le tréfonds des souvenirs enfouis. Nous avons sans doute été un être maudit pour un instant un moment qui ne se prolonge pas forcément qui ne s’étire sur des mois ou des années mais quelques temps. Lorsque le temps s’étire que la sensation persiste nous faisons blocus avec nous-même nous extirpons notre moi dans une volonté de disparaitre pour ne plus souffrir ne plus ignorer pourquoi l’on souffre. Puis la défense devient systémique épidermique. Et nous l’imposons aux autres à ceux que l’on aime


«Il n’y a pas jusqu’à toi à ne pas te souvenir de toi. A ne t’en souvenir en rien, longtemps. C’est le peu que tu es que tu effaces encore. Dont tu veux que rien ne reste. Il doit être merveilleux de disparaitre « à ce point » si petit. Merveilleux de n’être rien déjà, même en ne disparaissant pas. Tu ne te souviens pourtant pas d’avoir voulu mourir. Pas même d’avoir voulu disparaitre. Au juste, tu ne te souviens de rien « réellement ». On le veut sans doute pour toi, mais pas assez pour que toi-même le veuilles aussi. »


« Tu connais depuis tous les état de l’abandon quand bien même nul ne t’abandonne plus. Quand bien même t’aime-t-on, « maintenant ». Quand bien même t’aime-t-on, tu ne peux pas faire que ne t’attire pas parfois le désir d’être tout de même abandonné. Tu as peur. Nul n’a plus peur que toi. Nul n’a plus que toi peur de rester seul. Non que tu veuilles si peu que ce soit que l’enfant que tu as été t’aide à être le mort que tu seras. Il suffit cependant que tu te mettes dans l’état de celui que tu as été, naissant, pour que compte peu celui qui disparaitra avec toi, mourant. Il suffit que tu éprouves de nouveau combien on a peu voulu que tu sois, vivant, pour que tu ne croies pas que tu retireras rien à ceux qui t’auront aimé, mourant. Tu auras pourtant sincèrement aimé la vie. Tu l’auras à la fin incomparablement plus aimé que la mort. Il faut bien d’ailleurs que tu aies aimé la vie plus tu n’as aimé la mort pour que la mort qu’on te voulait ne s’imposât pas à toi. Tu ne peux cependant pas empêcher qu’ont ait aimé la mort assez et « à ta place » pour que tu ne puisses pas mourir plus facilement qu’un autre. C’est ce que tu te dis, et redoutes. »

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