mardi 4 juillet 2023

Propos sur « le mort-né » de Michel Surya par M.A. Partie 1



Lorsque tout se fait dans un silence sans cri l’empreinte est plus incrustée sans cri cela se fait comme une évidence comme une vérité il n’est pas temps de lutter lorsqu’enfant que dans les bras nous recherchons le réconfort le rejet est plus subtil plus fin tout cela demande une approche quasiment professionnelle
Tout cela ne se voit pas au premier abord le traumatisme ne se voit que par passade par crise sans comprendre ce que la personne qui souffre ressent profondément sans l’expliquer sans lui-même en connaitre la cause il la cherche ou ne la cherche pas mais au détour d’un auteur d’un ouvrage le ciel s’éclaircit la compréhension se fait doucement les lumières percent les obscurités mais cela soigne-t-il cela éloigne-t-il la douleur


« Dégoût de toi enfant, dégoût d’eux vieux. Il n’y a pas, dans ton souvenir, jusqu’à la lumière que ton corps ne repousse dès lors que c’est sur toi que la lumière se pose. Il n’y a pas jusqu’à la lumière qu’eux ne rendent dégoûtante et dont tu ne te caches, incapable que tu te croies de prétendre à la lumière. Tu ne te souviens de rien aussi bien que de la honte où tu étais que quelque chose comme toi jouât, rît, s’émerveillât. Tu t’es émerveillé aussi sans doute, autant qu’un autre, au moins par moments ; par exemple d’être ainsi insouciant, pauvre petite figure, jambes nues, à la vérité si absolument insignifiante. C’est tout ce dont tu te souviens encore qui t’humilie. C’est tout ce que tu as de tout temps été que tu n’aimes pas. Tu commences à fuir avant que fuir ait pour toi un sens. Commences de te cacher avant que de disparaitre te semble possible. Commences de t’accuser avant de savoir de quoi. Il n’y a nul besoin qu’il y ait une faute pour que tu t’en sentes coupable. Nul besoin que quelqu’un doive disparaitre pour que ce soit toi. Il te suffit d’être vivant pour que ce soient toutes les fautes qui aient le sens que tu leur donnes. Et toutes les disparitions qui prennent ton visage. C’est une horreur dont tu ne t’es jamais tout à fait remis. Tu n’ignores pourtant pas que le monde ne serait pas moins laid si ta laideur ne s’y ajoutait pas. Si celle-ci n’y prenait pas la part qu’elle y a prise. Il suffit qu’elle y prenne la part qui est la sienne pour que ce soit tout ce que le monde a de laid qui fasse de toi le coupable qu’il attend ».

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