« Les lâchetés d’un narrateur »
« Où suis-je ?
Dans quel rêve ?
Dans quel rêve de rêve ?
(Un rêve à l’intérieur d’un rêve est-il
encore un rêve ?)
Le feu s’est éteint dans la cheminée
Pas la force de le ranimer.
Nazis et communistes ne pensaient pas pareil
(dit-on)
Mais ils pensaient pareillement
Au nom du mal
Au nom du bien
Du chaos primordial
De la lutte finale
Un même goût de meurtre réunit les idées qui
brûlent les corps, celles qui consument les âmes. »
Cela aurait-il pu être mieux dit ?
Qui l’eut mieux dit qu’un communiste ?
Qui l’eut mieux dit qu’un communiste convaincu et si peu repentant ?
Je précise : qui l’eut mieux dit qu’un
communiste en charge d’une mission digne du KGB de l’époque?
Quoique la mission eut pu lui paraitre
étrange ne l’a-t-il pas accomplie avec non moins de zèle et constance et
jusqu’au bout ?
Un message comme un présage d’un nazi haï à
un communiste vénéré pour l’heure pour une haine future?
« Vos prisonniers sont nos
prisonniers…Les communistes allemands que nous avons incarcérés dans les camps
l’ont été par vous aussi en 1937. Aujourd’hui on nous regarde avec horreur et
on vous regarde avec amour et espoir mais, n’en doutez pas, ceux qui nous
regardent avec horreur, vous regarderont, vous aussi, avec horreur ».
N’y a-t-il pas là un constat bien alarmant de
savoir que ceux qui sont en prison sous le régime nazi l’ont été également (ou
le seront) sous le régime communiste. Et de ce point-là, on peut à ce moment
rejoindre ce que nous dit Delouze :
« Nazis et communistes ne pensaient pas
pareil
(dit-on)
Mais ils pensaient pareillement. »
Ce qui m’amène à revenir sur ce que j’ai
écrit dans mon blog le 24 juin 2023, je cite :
« Jusqu’à quel point les communistes
doivent ils trahir pour que l’idée même du communisme cette idée primaire qui
était la bonne et qui a été très vite pervertie, jusqu’à quel point doivent-ils
trahir pour que cette idée devienne inenvisageable, insupportable,
On l’a vu en 36, quand Pablo Neruda lui-même
faisait la police sur les quais de Barcelone avant de faire embarquer ceux qui
voulaient fuir l’Espagne, ceux qui voulaient fuir le fascisme. Pablo Neruda
disait oui aux républicains mais non aux anarchistes ; disait oui aux
communistes Staliniens et non aux anarchistes. Les communistes Staliniens qui
voulaient être Dieu en Espagne, qui jouaient à être Dieu en Espagne. Droit de
vie et de mort. Ce qui a donné ces colonnes qui ont traversé les Pyrénées pour
venir mourir dans les camps des Pyrénées françaises.
La trahison des communistes, je viens de
l’apprendre, nous venons de l’apprendre grâce à l’entrée de Mélinée et Missak
Manoukian au Panthéon, nous apprenons qu’eux aussi ont fait les frais des
communistes.
On peut se poser la question de savoir si la
résilience des communistes face aux massacres dus à la politique de Staline a
suffi à purger les rangs, faire en sorte qu’il n’existe plus de stalinisme sans
Staline.
Ou alors nous poser celle-ci : qui sont
les communistes, l’idée du communisme d’aujourd’hui, qui passent de
compromissions en compromissions acceptent des strapontins dans les mairies,
les conseils généraux, ou départementaux, qui sont capable de prostituer encore
plus l’idée pour arriver à quelque pouvoir que ce soit, même infime.
Il est donc de fait que le communisme, l’idée
du communisme, le véritable, n’a pas survécu et surtout n’est absolument plus
dans les consciences des hommes comme une idée qui est bonne, qui fut bonne et
qui sera toujours la meilleure alternative au capitalisme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire