mardi 11 juillet 2023

A propos de « Chroniques du purin » de Marc Delouze Partie 1

 


 

« Les lâchetés d’un narrateur »

 

« Où suis-je ?

Dans quel rêve ?

Dans quel rêve de rêve ?

 

(Un rêve à l’intérieur d’un rêve est-il encore un rêve ?)

 

Le feu s’est éteint dans la cheminée

Pas la force de le ranimer.

 

Nazis et communistes ne pensaient pas pareil

(dit-on)

Mais ils pensaient pareillement

Au nom du mal

Au nom du bien

Du chaos primordial

De la lutte finale

Un même goût de meurtre réunit les idées qui brûlent les corps, celles qui consument les âmes. »

 

 

Cela aurait-il pu être mieux dit ?

Qui l’eut mieux dit qu’un communiste ? Qui l’eut mieux dit qu’un communiste convaincu et si peu repentant ?

Je précise : qui l’eut mieux dit qu’un communiste en charge d’une mission digne du KGB de l’époque?

Quoique la mission eut pu lui paraitre étrange ne l’a-t-il pas accomplie avec non moins de zèle et constance et jusqu’au bout ?

Un message comme un présage d’un nazi haï à un communiste vénéré pour l’heure pour une haine future?

« Vos prisonniers sont nos prisonniers…Les communistes allemands que nous avons incarcérés dans les camps l’ont été par vous aussi en 1937. Aujourd’hui on nous regarde avec horreur et on vous regarde avec amour et espoir mais, n’en doutez pas, ceux qui nous regardent avec horreur, vous regarderont, vous aussi, avec horreur ».

N’y a-t-il pas là un constat bien alarmant de savoir que ceux qui sont en prison sous le régime nazi l’ont été également (ou le seront) sous le régime communiste. Et de ce point-là, on peut à ce moment rejoindre ce que nous dit Delouze :

 

« Nazis et communistes ne pensaient pas pareil

(dit-on)

Mais ils pensaient pareillement. »

 

Ce qui m’amène à revenir sur ce que j’ai écrit dans mon blog le 24 juin 2023, je cite :

« Jusqu’à quel point les communistes doivent ils trahir pour que l’idée même du communisme cette idée primaire qui était la bonne et qui a été très vite pervertie, jusqu’à quel point doivent-ils trahir pour que cette idée devienne inenvisageable, insupportable,

On l’a vu en 36, quand Pablo Neruda lui-même faisait la police sur les quais de Barcelone avant de faire embarquer ceux qui voulaient fuir l’Espagne, ceux qui voulaient fuir le fascisme. Pablo Neruda disait oui aux républicains mais non aux anarchistes ; disait oui aux communistes Staliniens et non aux anarchistes. Les communistes Staliniens qui voulaient être Dieu en Espagne, qui jouaient à être Dieu en Espagne. Droit de vie et de mort. Ce qui a donné ces colonnes qui ont traversé les Pyrénées pour venir mourir dans les camps des Pyrénées françaises.

La trahison des communistes, je viens de l’apprendre, nous venons de l’apprendre grâce à l’entrée de Mélinée et Missak Manoukian au Panthéon, nous apprenons qu’eux aussi ont fait les frais des communistes.

On peut se poser la question de savoir si la résilience des communistes face aux massacres dus à la politique de Staline a suffi à purger les rangs, faire en sorte qu’il n’existe plus de stalinisme sans Staline.

Ou alors nous poser celle-ci : qui sont les communistes, l’idée du communisme d’aujourd’hui, qui passent de compromissions en compromissions acceptent des strapontins dans les mairies, les conseils généraux, ou départementaux, qui sont capable de prostituer encore plus l’idée pour arriver à quelque pouvoir que ce soit, même infime.

Il est donc de fait que le communisme, l’idée du communisme, le véritable, n’a pas survécu et surtout n’est absolument plus dans les consciences des hommes comme une idée qui est bonne, qui fut bonne et qui sera toujours la meilleure alternative au capitalisme.

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