vendredi 1 novembre 2019

Sur l'espagne et le syndicalisme tiré de "Articles politiques" de Errico Malatesta





SELON CE QUE JE SAIS des événements espagnols, il me semble que ça va très mal. Je ne voudrais pas qu’il y ait une nouvelle période de réaction féroce.
Je trouve que la faute vient principalement des syndicalistes, dont la majorité se dit et se croit anarchiste, qui pensent servir de bonne foi la cause anarchiste.
En Italie, la faute revint principalement à la CGIL, qui était réformiste et était donc logique dans sa conduite. En Espagne, les nôtres sont les plus forts, mais…
Le fait est, je crois, que les organisations ouvrières, révolutionnaires, lorsqu’elles sont faibles et à mesure qu’elles gagnent en militants, se bureaucratisent et deviennent conservatrices, égoïstes, politiquement parlant. Cela aurait peut-être été le sort de l’USI si elle avait été la plus nombreuse.
Cependant, l’organisation ouvrière, quand on peut la structurer, est le meilleur moyen, sans doute le seul, de réunir assez de masse pour une action décisive.
Le problème est de profiter des avantages de l’organisation, et d’en éviter les inconvénients et les dangers. C’est un problème complexe.
Lettre à Gigi Damiani,
17 octobre 1931.

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