Meurtre d'un
enfant. Se dit surtout, dans la législation criminelle, en parlant
d'un enfant nouveau-né : cette femme est accusée d'infanticide.
Meurtrier d'un enfant, ou de son propre enfant. La mère, auteur
principal ou complice, est punie, dans le premier cas, des travaux
forcés à perpétuité, dans le second cas, des travaux forcés à
temps ; mais ses complices ou co-auteurs sont passibles des peines
applicables à l'assassinat ou au meurtre. « L'infanticide est
l'effet presque inévitable de l'affreuse situation où se trouve une
infortunée qui a cédé à sa propre faiblesse ou à la violence »
(Beccaria). On sait que c'est le désespoir, la honte, la misère
qui, le plus souvent, poussent la main de l'infanticide. Les
véritables infanticides ce sont les bénéficiaires du régime
actuel, qui donnent un salaire de famine à ceux et à celles qu'ils
exploitent. Les femmes gagnent à peine de quoi pourvoir à leur
entretien. Certaines sont dans l'obligation, tout en travaillant, de
recourir à la prostitution. Lorsqu'un enfant naît dans de telles
conditions, la mère s'affole à la pensée que son petit être
manquera même de pain. Quant au recours à l'assistance publique,
souvent elle y renonce, sachant dans quelles conditions on lui prend
son enfant. L'infanticide est lié à la société capitaliste : tant
que celle-ci persistera, il sera, non seulement possible, mais
presque normal. La société se montre bien sévère à l'égard des
mères que la misère pousse à se débarrasser de leur progéniture,
alors que par centaines de milliers elle assassine chaque année des
enfants pauvres par manque d'hygiène ou par insuffisante
alimentation, sans compter les millions de jeunes hommes qu'elle
fauche sur les champs de bataille. Dans la société libertaire
l'infanticide disparaîtra. La femme, pauvre ou abandonnée, enfante
aujourd'hui dans la douleur. Libre et assurée du lendemain, elle
procréera dans l'espérance.
- Pierre
LENTENTE.
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