MALGRÉ
les
multiples preuves accumulées pour prouver l’innocence de nos
camarades, malgré le vif espoir, la presque certitude de voir, après
six années de martyre, triompher enfin la vérité et la justice, la
Cour suprême du Massachusetts a repoussé l’appel de Sacco et
Vanzetti. Ils restent condamnés à mort.Il paraît qu’il y a
encore d’autres formalités, d’autres appels à mettre en œuvre,
et que la sentence ne deviendra vraiment exécutoire que dans deux
ans. En attendant, le spectre de la chaise électrique demeure,
lancinant, effrayant, devant l’esprit des deux malheureux et de
tous ceux qui les aiment.
Nous
ne trouvons pas les mots – et, du reste, on ne nous les laisserait
pas dire – pour exprimer comme il se doit notre douleur et notre
indignation.
Nous
avons reçu une lettre écrite par Bartolomeo Vanzetti dès que la
triste nouvelle lui a été communiquée.
C’est
une lettre d’une simplicité sublime, pleine de courage et de foi
dans l’idéal, qui est la vraie cause de son martyre. Nous en
extrayons le passage suivant :
« Ne
soyez pas découragé à cause de nous : qu’aucun camarade ne
soit épouvanté par notre sort ; continuez la sainte bataille pour
une justice plus vraie, pour la liberté. Nous saurons affronter
notre sort. »
Il
n’y a pas à désespérer du genre humain, tant qu’il pourra
produire des hommes d’une telle trempe.
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