samedi 9 novembre 2019

Articles politiques de Errico Malatesta


« Ne faites pas confiance aux chefs qui vous prennent pour des idiots et qui retardent la révolution de jour en jour. C’est à vous de faire la révolution, si l’occasion s’en présente, sans attendre d’ordres qui ne viennent jamais, ou qui n’arrivent que pour vous demander d’abandonner votre action. Ayez confiance en vous, en votre avenir et vous vaincrez. »


« Liberté ou esclavage, anarchie ou état servile.
Ces deux solutions possibles donnent lieu à deux tendances divergentes, dont les éléments essentiels sont représentés, l’une par les anarchistes, l’autre par les soi-­disant socialistes réformistes. Avec la différence que les anarchistes savent et disent ce qu’ils veulent : la destruction de l’État et l’organisation libre de la société sur la base de l’égalité économique ; tandis que les réformistes se trouvent en contradiction avec eux-mêmes, puisque, se disant socialistes, leur action tend à perpétuer, en l’humanisant, le système capitaliste et à nier par conséquent le socialisme, qui signifie avant tout abolition de la division des hommes en prolétaires et propriétaires. »

« Salaire minimum établi par la loi, limitation légale de la journée de travail, arbitrage obligatoire, contrat collectif de travail ayant valeur juridique, personnalité juridique des associations ouvrières, mesures d’hygiène prescrites dans les usines par le gouvernement ; assurances par l’État contre les maladies, le chômage, les accidents de travail ; pensions de vieillesse, participation aux bénéfices, etc. ; voilà autant de mesures pour maintenir les prolétaires toujours prolétaires, et les propriétaires toujours propriétaires. Autant de mesures qui donnent aux travailleurs (quand elles le leur donnent) un peu plus de bien-être et de sécurité, mais les privent du peu de liberté qu’ils ont et tendent à perpétuer la division des hommes en patrons et serviteurs. »

« Jusqu’à présent lorsque nous disions que ce que les socialistes appellent « dictature du prolétariat » n’est en réalité que la dictature de quelques hommes qui, avec l’appui d’un parti, imposent leur présence dans les affaires du prolétariat, on nous traitait ni plus ni moins de calomniateurs. »

« Point du PSI ( partyi socialiste italien) :
« [L]a nécessité d’adapter le critère politique de chaque section de la Troisième Internationale communiste aux raisons historiques et aux contingences concrètes propres à chaque pays, en le renvoyant pour approbation à ­l’Internationale ; il est donc réaffirmé la nécessité de maintenir l’unité du PSI sur la base et les limites imposées justement par le point 21, selon lequel ceux qui refusent les principes et n’acceptent pas la discipline ne peuvent être membres de la Troisième Internationale[ 1]. Les cas individuels d’indiscipline doivent être rigoureusement examinés et sanctionnés, en donnant à la direction du Parti un pouvoir plus centralisé que jusqu’à présent. »
« Il arrive à Lénine ce qui arrive à tous les parvenus*, tous les nouveaux venus au pouvoir et à la richesse. Le nouveau riche est toujours plus odieux, plus insupportable que le seigneur de naissance. Le noble, qui est né et a vécu dans les privilèges, croit avoir droit à sa position et que le monde est ainsi fait, et donc, il exploite et opprime avec la conscience parfaitement tranquille. Il a un sentiment de sûreté et, sauf des cas de méchanceté individuelle, une certaine modération et une certaine affabilité qui le rendent malheureusement souvent sympathique à ses subordonnés. Le nouveau riche, en revanche, le pouilleux arrivé, a hâte de plaisirs, il a besoin d’ostentation et il semble vouloir étouffer dans le luxe et la morgue ses remords de conscience et sa peur d’être pauvre de nouveau.
Il en va de même en politique. Les vieux révolutionnaires arrivés au gouvernement sont plus tyranniques que ceux qui proviennent des classes gouvernementales traditionnelles ; les « libéraux », confrontés aux faits, se révèlent plus vils et réactionnaires que les conservateurs. »

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