Doctrine
visant à l'expansion de l'influence, de la domination d'un pays.
Bien que depuis le siècle dernier on parle couramment de
l'impérialisme des grandes-puissances, l'impérialisme ne date
malheureusement pas de l'époque dite contemporaine. Il y a plusieurs
sortes d'impérialismes : l'impérialisme militaire, l'impérialisme
colonial, l'impérialisme financier. Le premier a abouti au second
qui, conjugué avec le troisième, forme l'impérialisme capitaliste.
L'IMPÉRIALISME MILITAIRE, ou impérialisme d'Etat, naquit de
l'ambition démesurée de certains monarques ou chefs militaires
avides de lauriers et assoiffés de domination. C'est ainsi qu'en 559
avant Jésus-Christ, le roi des Perses, nommé Cyrus, s'empara du
royaume des Mèdes, puis en 554 de la Lydie. Se retournant ensuite
contre ses alliés, les Chaldéens, il s'empara de Babylone (538).
Bientôt il devint le maître incontesté de toute l'Asie
occidentale. Ses successeurs, Cambyse et Darius 1er, continuèrent
son œuvre de domination et, sous ce dernier l'Empire des Perses
comprenait, outre les conquêtes de Cyrus, l'Égypte, le Pendjab, le
bassin de l'Indus et une partie de la Scythie. Cependant
l'impérialisme perse devait se heurter à la ténacité d'un petit
peuple : les Grecs. Cette lutte entre l'esprit de despotisme et celui
d'indépendance donna lieu aux guerres médiques. Pendant quarante
ans les Spartiates et les Athéniens unis pour leur liberté,
résistèrent aux tentatives faites par Darius, Xerxès, Artaxerxès,
d'annexer la Grèce à leur empire. Finalement les impérialistes
furent vaincus. Cent ans plus tard, un roi de Macédoine, Philippe,
songea à se créer un vaste empire. Il conquit la Thrace, s'empara
des villes grecques du côté de la Mer Egée. En 338, il défit les
Athéniens à Chéronée, et cette défaite marqua la fin de
l'indépendance hellénique. Ce roi fut exécuté par Pausanias au
moment où il se préparait à marcher contre les Perses. Philippe
laissa un fils, Alexandre, qui hérita des ambitions de son père.
Alexandre soumit peu à peu tous les pays qui obéissaient au roi des
Perses : c'est-à-dire tout l'ouest de l'Asie et l'Egypte. Cette
conquête fut d'ailleurs vivement appuyée par la classe des
commerçants grecs, qui voyaient dans les visées d'Alexandre une
excellente opération financière. En effet, l'empire perse conquis,
c'était toute l'Asie occidentale ouverte au commerce hellénique.
Deux faits marquent de façon apparente l’influence des commerçants
grecs sur l'expédition : la destruction de Tyr, le grand port
phénicien, rival des grandes cités commerçantes de Grèce, et la
construction, aux bouches du Nil, sur la Méditerranée, du grand
port d'Alexandrie, destiné à ouvrir le marché égyptien aux
marchands hellènes. Comme on le voit, la race des profiteurs de
guerre date de loin! Les consuls romains eurent aussi l'ambition de
faire de Rome un vaste empire. Durant trois siècles (350-50 avant
J.-C.) les armées romaines conquirent successivement l'Italie, la
Grèce, le monde gréco-oriental. En 146, Carthage fut détruite.
Enfin tout le bassin occidental de la Méditerranée : l'Afrique du
Nord, l'Espagne, la Gaule, fut soumis à l'impérialisme romain. Dès
le milieu du premier siècle avant l'ère chrétienne, le monde
romain s'étendait autour de la Méditerranée entre l'Atlantique et
le Tigre, entre la Germanie et le Sahara Après chaque victoire, au
moment du partage du butin, les généraux se taillaient la part du
lion ; sortis de charge, ils recevaient des provinces à gouverner,
et quand un peuple était vaincu, on lui enlevait celles de ses
terres qui avaient appartenu à ses rois ou à l'Etat et elles
devenaient les terres du domaine public romain. Ces terres étaient
affermées. Les riches, ayant seuls de l'argent, étaient seuls en
état de les prendre à bail. Ils finissaient par ne plus payer le
loyer et s'appropriaient alors les domaines. La classe pauvre du pays
vaincu était réduite à l'esclavage. L'impérialisme romain fut à
son tour maîtrisé, réduit. Ce sont surtout les peuplades germaines
qui donnèrent le coup de grâce à l'Empire tombé en décadence et,
vers 476, il ne restait plus de toutes ces conquêtes qu'un vague
empire byzantin, qui se réduisait à Constantinople (anciennement
Byzance) et sa banlieue européenne et asiatique. A la fin du VIIIème
siècle un roi franc, Charlemagne, eut l'ambition de reconstituer
l'ancien empire romain d'Occident. Il conquit le nord de l'Italie sur
les Lombards, le nord de l'Espagne sur les Arabes, et la Germanie
entre le Rhin et l'Elbe sur les tribus germaniques. En 800, il se fit
couronner empereur romain par l'évêque de Rome. Il eut des ducs,
des comtes pris parmi ses compagnons d'armes, il créa des
inspecteurs ambulants pour faire exécuter les lois. Mais à sa mort
(814) son empire s'écroula. Plus tard, sous Charles VII, furent
inaugurées en France les armées permanentes avec, comme but,
l'agrandissement du royaume. Sous Louis XI, l'impérialisme militaire
fut un impérialisme nationaliste, mais sous Charles VIII, puis sous
Louis XII et François 1er l'impérialisme s'orienta dans le sens des
conquêtes, et ce furent les guerres folles et ruineuses qui durèrent
soixante ans, et que l'on connût sous e nom de guerres d'Italie.
Sous François 1er, l'impérialisme français s'affronta violemment
avec l'impérialisme autrichien, personnifié par Charles-Quint.
Plusieurs contrées furent ravagées par la guerre pour la seule
ambition de deux princes qui rêvaient le sceptre de Charlemagne!
Sous Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, l'impérialisme des
monarques, principalement des deux derniers, mirent la France dans un
état de misère et de famine épouvantables. Napoléon 1er fut
vraiment le dernier représentant de l'impérialisme militaire.
L'histoire n'est pas si reculée du règne de l'Ogre de Corse pour
qu'il soit besoin, dans ce court raccourci historique, de rappeler
les quinze ans de guerres ruineuses, et en argent et en hommes,
qu'amena la folle ambition de cet homme néfaste qui rêvait d'être
le maître de l'Europe. L'IMPÉRIALISME COLONIAL se manifesta pour la
première fois chez les romains. Ce fut bien, en effet, une
transformation de l'impérialisme militaire en impérialisme colonial
que cette habitude prise par les vainqueurs de répartir le butin et
les territoires entre les chefs militaires. Comme on l'a vu plus
haut, Rome donnait à ses généraux des provinces à gouverner.
Comme pendant longtemps ils n'eurent d'autre contrôle à subir que
celui d'hommes de leur classe, ils ne se gênèrent pas pour
rançonner leurs administrés. C'était une grande somme de profit et
l'occasion de se tailler une fortune que de conquérir une contrée.
D'autre part, les riches s'appropriaient de beaux domaines et les
commerçants romains établissaient de fructueux comptoirs dans les
pays conquis. Le Portugal, du XIVème au XVIème siècle, se crée un
véritable empire colonial, l'Espagne, durant la même période
l'imite en Amérique, l'Angleterre suit la marche. Au XVIIème
siècle, les Pays-Bas s'emparèrent d'une grande partie des colonies
portugaises pour y établir des comptoirs commerciaux. En France,
sous Henri IV, Champlain prit possession de Terre-Neuve et du Canada
(qui devaient être repris par l'Angleterre). Sous Louis XIV, un
ministre, Colbert, perfectionna l'organisation de la marine, et
Cavelier de La Salle occupa le bassin du Mississipi (Louisiane),
vendue plus tard aux Etats-Unis ; l'Inde fut déclarée terre
française, une compagnie de commerce fut autorisée à avoir une
armée et des fonctionnaires. Mais à côté de la compagnie
française des Indes, il y avait une compagnie anglaise qui, au bout
de cent ans, arriva à obtenir la possession britannique de l'Inde.
Mais, là encore, l'occupation des terres coloniales n'atteignit pas
le degré de sauvagerie et d'arbitraire qu'elle devait atteindre au
XIXème siècle. Jusque-là, il s'agissait simplement d'établir des
comptoirs, de vendre ou donner les terres à des colons volontaires.
Au commencement du XIXème siècle le commerce se développant
prodigieusement, l'industrie naissant, l'impérialisme colonial
devait avoir une vogue prodigieusement accrue parmi toutes les
grandes puissances. Il fallait à tout prix arriver à s'assurer des
comptoirs dans le plus grand nombre de contrées possible pour
écouler la marchandise, il fallait aussi, au fur et à mesure que
l'industrie se développait, aller chercher des territoires riches en
matières premières et en main-d’œuvre presque gratuite. C'est
ainsi qu'en 1830, sous un prétexte puéril, les gouvernements de
Charles X, puis de Louis-Philippe, se lancèrent à la conquête de
l'Algérie. C'était un pays fertile, plus grand que la France, où
des richesses sans nombre étaient à accumuler pour le commerce.
Durant dix-sept ans, une guerre impitoyable et sauvage fut livrée
aux Algériens, au cours de laquelle des scènes odieuses furent
provoquées pal' les colonisateurs. Citons le colonel Pélissier qui
enfuma 800 Arabes, hommes, femmes et enfants, qui s'étaient réfugiés
dans les grottes du Dahra. Vers la même époque, l'impérialisme
espagnol subit un coup mortel. Ses colonies se soulèvent et
réussissent à s'affranchir du joug odieux. Puis, vers 1860,
l'Angleterre se lance dans toute une série de guerres coloniales qui
s'étend jusqu'à nos jours. La révolution accomplie vers cette
époque dans l'industrie par l'introduction du machinisme, fait que
les capitalistes ont besoin de colonies nouvelles pour faire monter
les actions des usines, des mines, des compagnies de navigation, pour
accaparer les mines d'or du Transvaal, un autre jour le marché
chinois, etc., etc., - ce qui donna lieu à l'appellation
d'impérialisme anglais qui était monnaie courante avant 1914. La
France, avec Jules Ferry, encouragé par les généraux, les amiraux
et les officiers épris d'avancement, par les grosses maisons de
commerce avides de se créer des débouchés pour leurs produits,
d'écouler du matériel de guerre ou de transporter des troupes et
des munitions dans des conditions lucratives, favorisé par
l'enseignement trompeur donné à l'école qui éveillait les
passions belliqueuses qu'entretenaient les journaux, la France se
lance dans le colonialisme à outrance. Que de sang versé, que de
tortures infligées, que de pays ravagés, que d'argent dépensé
dans ces expéditions lointaines où la troupe se conduisait
ignoblement, encouragée dans la bestialité et dans la cruauté par
les chefs. Seulement, en France, on n'avouait pas directement le but
comme en Angleterre. Ici, on disait que c'était pour civiliser des
peuplades barbares, pour leur apporter les bienfaits de notre
civilisation, que nous entreprenions ces aventures. Il faut lire tous
les livres, tous les rapports publiés par différents auteurs sur
ces expéditions, pour se rendre compte de la monstrueuse hypocrisie
des gouvernants prétendus démocratiques. Il faut voir aux budgets
des années d'expédition combien de millions furent dépensés pour
permettre à une catégorie de requins de s'enrichir. L'IMPÉRIALISME
FINANCIER était né sous couleur de civilisation et presque de
croisade, au déclin du XIXème siècle. L'Eldorado africain et
asiatique fit fureur, comme jadis celui d'Amérique enthousiasma
l'Espagne. « Au lieu de s'entredétruire pour des jalousies
mesquines ou des annexions payées trop cher, le partage grandiose de
la planète ». Sur les routes de la haute mer où siègent les
orages, dans les profondeurs du Globe assimilé par des équipes
d'avant-garde, de promptes enquêtes permettent d'estimer les
meilleurs lots. Ceux-là, les lions et les aigles de la famille des
nations se les adjugent, suivant le code souverain de la jungle : ego
nominor leo. Sous les yeux avides des gouvernements, s'entassent tous
les trésors convoités, exposés avec le prix courant et le tarif
d'achat au tableau de la curée : l'or, le blé, le riz, la houille,
le fer, le caoutchouc et le pétrole, le coton, les diamants et les
pêcheries, sans parler des métaux, des marchandises de luxe qui se
rangeaient autrefois dans le compartiment des épices. On devine
pourquoi le capitalisme industriel et commercial des grands syndicats
est prêt à jouer le tout pour le tout. S'ils ne sont pas arrivés
bons premiers, ils ne songent qu'à enlever leur place aux voisins.
Par cette voie sanglante se sont enflammés, tour à tour, les cinq
parties des deux hémisphères. A côté d'une foule de petites
campagnes locales contre les tribus indigènes, émergent des guerres
assez importantes pour retentir sur le destin des groupes européens
et réagir sur leurs rapports. De ce nombre furent les expéditions
anglaises, au sud et au nord de l'Afrique, pour anéantir le
Transvaal, pour supprimer les Mahdistes. Du même type colonial
relève la guerre des Italiens en Abyssinie, la guerre des Etats-Unis
pour arracher Porto-Rico et Cuba à l'Espagne, la guerre de la Russie
en Mandchourie qui embrasa l'impérialisme japonais, les conquêtes
de Madagascar, du Tonkin, du Maroc, etc. Les grandes associations
financières avaient trop de profit dans toutes ces aventures pour
que l'Allemagne n'entrât pas en jeu et, au début du XXème siècle,
elle voulut, elle aussi, participer au festin. Et c'est du conflit de
cet impérialisme naissant avec le tout-puissant impérialisme
anglais que sortira la plus effroyable catastrophe : la guerre de
1914-1918. On peut s'ingénier à masquer les origines du conflit
mondial, rien ne pourra tenir devant les faits. L'Angleterre était
déjà contrebalancée au point de vue commercial et industriel par
les produits allemands. Devant la volonté allemande de constituer à
son tour un domaine colonial, les financiers anglais, tout-puissants
(comme en tous les pays, au reste) mirent tout en œuvre pour parer à
ce danger. Il fallait que l'Angleterre restât la maîtresse des mers
pour le plus grand bien des financiers britanniques. Le gouvernement
anglais, plus que tout autre, peut-être, (à part les Etats-Unis),
émanation directe de la finance, s'affola à la pensée que
l'Allemagne pourrait un jour contrebalancer son impérialisme. Il
fallait, par tous les moyens, empêcher cela. L'amiral Fisher, qui
fut premier lord de l'Amirauté anglaise et le favori d'Edouard VII,
a publié, en 1919, des Mémoires dans lesquels on peut se faire une
idée de la véracité de ce que j'avance. Voici, sous le titre Pour
Copenhaguer à la façon de Nelson, un monument de franchise qui en
dit long : « En mai 1907, l'Angleterre possédait sept dreadnoughts,
prêts pour la bataille, l'Allemagne pas un, Et l'Angleterre
entretenait des flottilles de sous-marins spécialement adaptées aux
mers germaniques, peu profondes. L'Allemagne n'en avait pas. En 1908,
presque en même temps que j'écrivais au roi Edouard, je vis Sa
Majesté et lui citai quelques aphorismes appropriés de M. Pitt sur
la destruction d'un ennemi probable, avant qu'il ne devienne trop
fort. Il fut admis que l'acte de Nelson d'attaquer et de détruire la
flotte danoise à Copenhague sans avertissement préalable, n'avait
rien de très chevaleresque ; mais « la raison du plus fort est
toujours la meilleure ». Donc, en face du dessein bien connu de
l'Allemagne de faire hésiter sur mer, même la puissante flotte
anglaise, il me semblait que pour l'Angleterre, c'était tout
simplement une opération prévoyante de supprimer la flotte
allemande, surtout quand l'accomplissement de l'opération - telle
que je l'ai tracée pour Sa Majesté était facile et probablement
sans effusion de sang. Mais, hélas, le plus petit chuchotement
autour de cet acte souleva contre le Premier Lord Marin, supposé
belliqueux, quand il était réellement pacifique, une telle fureur
que le projet fut abandonné. Et pourtant le moment favorable était
bien celui où la non-préparation de l'Allemagne rendait opportune
la répétition du coup de Nelson à Copenhague. Hélas! Nous n'eûmes
ni un Pitt, ni un Bismarck, ni un Gambetta pour donner l'ordre ».
Devant l'impossibilité de détruire la flotte allemande,
l'impérialisme anglais fit alliance avec l'impérialisme français
et l'impérialisme russe. La guerre, devenue inévitable, éclata en
1914. On sait que les puissances « alliées », par des traités
secrets, s'étaient assurées le partage des dépouilles du vaincu.
La révolution russe vint déranger tous ces plans. Depuis 1910, un
autre impérialisme s'est déclaré qui, depuis 1917 surtout, a pris
une grande place dans la compétition : l'impérialisme yankee. Aussi
rapace, aussi implacable, aussi cruel que tous les autres
impérialismes, il tente de profiter des suites de la guerre pour
dominer le marché mondial. Et c'est maintenant, entre l'Angleterre
et les Etats-Unis, une course folle aux armements maritimes. Ces
impérialismes financiers, ces impérialismes capitalistes sont des
dangers de guerre permanents. Il suffit d'une étincelle pour
rallumer un feu mal éteint. Il suffirait d'un heurt entre les
impérialismes rivaux pour ramener sur le monde une guerre interminée
par des traités imbus d'impérialisme. Cinq puissances sont,
actuellement, impulsées par un impérialisme forcené :
l'Angleterre, l'Amérique, la France, l'Allemagne et l'Italie. Elles
cherchent, chacune de son côté, à dominer les petites nations pour
les entraîner dans leur orbe. La Société des Nations n'est
actuellement que le champ clos dans lequel se livre sourdement une
bataille âpre et impitoyable entre les cinq impérialismes. D'autre
part, le gouvernement de l'U.R.S.S. cherche, lui aussi, à implanter
sa domination partout. Le parti communiste mondial cherche et
travaille par tous les moyens, à former une immense confédération
internationale soumise aux dictateurs du Kremlin. C'est ce que l'on
pourrait appeler l'impérialisme bolcheviste, forme nouvelle, mais, à
coup sûr imprévue, du marxisme, du socialisme autoritaire. Tous les
impérialismes modernes ont à leur disposition la diplomatie avec
laquelle on crée les incidents internationaux, et la presse, qui
trompe le peuple et l'endort avec des phrases à la Briand, et
distille, en des articles largement rétribués, toute la littérature
patriotique. Civilisation, droit des peuples, honneur national,
prestige national - et toutes autres calembredaines - sont les motifs
sur lesquels les virtuoses de la plume et du verbe se livrent à
d'innombrables variations et qui cachent les appétits insatiables
des impérialismes insatisfaits de la dernière tuerie et prêts à
déclencher de nouveau le cataclysme effroyable pour l'assouvissement
de leurs désirs. Les impérialismes anglais et français qui ont
remanié la carte de l'Europe pour le mieux de leurs intérêts, ont
créé une catégorie de petites nations dont les frontières ne les
satisfont pas. Aussi l'Europe actuellement est-elle un véritable
volcan prêt à l'éruption. Chaque nation renforce ouvertement ou
clandestinement ses armements ; une odeur de bataille plane dans
l'atmosphère, et divers incidents qui se produisirent depuis 1920 et
qui mirent en vedette des problèmes non encore solutionnés ou bien
solutionnés de manière insatisfaisante, ont montré que le danger
de guerre subsiste plus intense que jamais. Il faut à tout prix
entreprendre une vaste propagande au cours de laquelle tous les
impérialismes seront démasqués. Il faut montrer au peuple que tant
que le capitalisme existera, tant qu'un gouvernement subsistera,
l'impérialisme pourra créer les mêmes méfaits que ceux qu'il créa
depuis vingt-cinq siècles. Il faut bien pénétrer les gens de cette
idée que la révolution, que tant d'esprits timorés redoutent, ne
sera qu'une escarmouche (si terrible qu'elle puisse être) à côté
des guerres impérialistes, et que seule elle pourra nous délivrer à
jamais des guerres, en abolissant l'Autorité, la Propriété, la
Finance, sources de tous les impérialismes.
-
Louis LORÉAL.
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