mercredi 4 septembre 2019

Introduction à l'ouvrage "Le mythe Bolchévik" de Alexandre Berkman

"Kronstadt a été écrasée aussi impitoyablement que Thiers et Galliffet ont massacré les Communards à Paris - et en même temps que Kronstadt, le pays tout entier et son dernier espoir."  La comparaison pèche sur un point crucial : ni Thiers, ni Galliffet ne se réclamaient d'un quelconque communisme , au contraire, alors que Trotski et Zinoviev sont les représentants d'un état qui prétend défendre les idéaux de ceux qu'il écrase et dont il usurpe le nom."

"Les paroles de Berkman nous permettent de mesurer la dimension humaine de cette prise de conscience:"Un sentiment de découragement m'envahit face à l'animosité amère qu'éprouvent les communistes à l'égard des autres éléments révolutionnaires. Ils se montrent même plus impitoyables dans leur volonté de réprimer l'opposition de gauche que celle de droite.""

"Inestimable et sans doute unique, en effet, ce témoignage sur une période où le pouvoir bolchévik consolide son assise sociale et politique sans être encore arrivé à ses fins se lit comme une mise à plat au jour le jour des méthodes du régime stalinien , alors que Staline n'exerce encore aucune des fonctions qui donneront naissance au stalinisme , preuve que le stalinisme existait avant Staline et lui survivra., tous les régimes du socialisme réellement existant étant voués au même rôle, l'exploitation de la force de travail."

"La falsification sémantique , dont Berkman souligne la présence , a atteint un tel degré qu'il eut put mettre en exergue de son récit  la réponse de Babeuf confronté au premier Thermidor conscient: " Et cependant encore, parce que nous voulons effectivement la refaire ( la révolution) , ils nous traitent d'anarchistes, de factieux, de désorganisateurs . Mais c'est par une de ces contradictions toutes semblables à celle qui leur fait appeler révolution la contre-révolution...Mais tel est le dictionnaire des palais, des châteaux et des hôtels , que les mêmes expressions offrent presque toujours l'inverse de signification qu'on leur reconnait dans les cabanes. A Versailles et aux Tuileries , de 90 à 92, les termes anarchistes, factieux, et désorganisateurs étaient infiniment usités , et ceux qui les appliquaient étaient les seuls et vrais désorganisateurs."


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