lundi 23 septembre 2019

Ravachol "Mémoires" partie 5 et fin

"Arrêté Quelques jours après, je rencontrai ma maîtresse qui me demanda : « Quand coucherons-nous ensemble? » — « Cette nuit, lui dis-je, si tu le veux » — « Mais où? me dit-elle, est-ce dans ton ancienne chambre ou dans la nouvelle? » — Instinctivement je répondis, l'ancienne chambre voulant en passer l'inspection, et détruire tout ce qui pouvait se rapporter au crime de NotreDame-de-Grâce. Cette réponse causa mon malheur. C'est en me rendant dans cette chambre que je fus arrêté, et même reconnu par un des agents civils, le nommé Nicolas qui s'écria lorsque je fus arrêté : « Tiens, c'est Koeningstein. » Le propriétaire de cette chambre l'avait fermée avec sa clef, moi j'y avais fait poser une autre serrure, la seule dont je me servais, ne m'occupant ni des clefs, ni de celle du propriétaire. Je rentrais par le derrière de la maison sans être vu. Arrivé près de ma chambre, impossible d'en ouvrir la porte, le bruit que je fis révéla ma présence, et, comme je me disposais à m'en retourner, je vis la porte du propriétaire s'ouvrir, et un homme en sortir. Sur le moment, je pris cet homme pour le propriétaire qui venait se rendre compte du bruit qu'il avait entendu, et, pensant en moimême qu'il pouvait supposer la présence d'un cambrioleur, je ne voulus pas fuir. Au contraire, je m'arrêtai pour lui causer et me faire connaître. Aussitôt cet homme sauta sur moi, et les autres qui étaient cachés chez le propriétaire vinrent aussi me saisir. Ils eurent la chance que pour la première fois depuis l'affaire de l'ermite, je n'eus pas d'arme sur moi, car j'en aurais peut-être blessé quelques-uns, et j'aurais pu m'enfuir. Ils m'attirèrent dans le logement du propriétaire. Là je me suis débattu aussi violemment que possible, et je faisais même semblant d'appeler à moi des camarades afin de les terroriser et de profiter de leur émoi pour m'échapper. Ils m'ont ensuite fouillé et ont trouvé sur moi une petite boîte en corne, boîte à bonbons provenant de l'ermitage. Elle était difficile à ouvrir. Le commissaire qui la tenait, essayant de l'ouvrir, je lui dis alors : « Prenez garde, elle va sauter. » Sur ce, un agent m'interpella en ces termes : « Nom de Dieu, il a encore l'audace de se f... de nous » (sic) . Là, ils me mirent les menottes et on est monté dans ma chambre où ils ont constaté que la pendule, cinq édredons et une quantité d'objets venaient des vols de la Côte. Ils essayèrent de me faire avouer et de leur donner des explications, mais je leur répondis que je ne parlerais qu'à l'instruction. Évadé Nous partîmes alors, et causâmes en route. Arrivés à trois cents mètres à peu près de la maison, près d'un chemin qui faisait une courbe, nous rencontrâmes un homme porteur, je crois, d'un paquet. Les agents l'interpellèrent. L'occasion de fuir me paraissant bonne, je fis semblant de connaître cet homme, en l'appelant par des « psitt ». Les paroles incohérentes que je lâchais, firent supposer aux agents que cet individu était mon complice et m'abandonnèrent pour se ruer sur lui. Aussitôt je pris la fuite en rebroussant chemin. Ils s'en aperçurent de suite, mais j'avais gagné du terrain, et malgré leur poursuite ils ne purent m'atteindre. Ils essayèrent toutefois de m'intimider en me tirant un coup de revolver, mais ils ne m'atteignirent pas, et je pus continuer ma route. Ceci se passait vers une heure du matin.



Malheureusement, la fin n'est pas lisible...

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