Mépris
pour les choses de la religion. Action, discours impie. Mépris pour
ce que les erreurs traditionnelles, les préjugés et les êtres «
bien pensants » disent devoir être respecté. En tout temps ceux
qui par leurs découvertes ou par leurs spéculations métaphysiques
détruisaient un préjugé, démontraient l'inanité et la nocivité
de certains concepts surannés se sont vus taxés d'impiété. Ne pas
saluer un drapeau, un corbillard ; ne pas admettre le patriotisme et
combattre le militarisme ; contester le droit à certains hommes de
juger leurs semblables et montrer le ridicule et la malfaisance de
toute espèce de tribunal ; nier l'autorité et combattre tous les
gouvernants ou aspirants gouvernants ; douter de l'existence de Dieu
et flétrir les églises et leurs actes criminels ; se rebeller
devant l'autorité familiale ; haïr les fourbes ; dénoncer la
propriété, le commerce et la finance comme des institutions
malfaisantes et scandaleuses ; adopter les idées darwiniennes et
celles qui en découlent sur l'origine des espèces ; en un mot se
rebeller contre tous les mensonges, toutes les hypocrisies, tous les
préjugés, toutes les conventions établies à la faveur de
l'ignorance, c'est commettre une impiété. L'impiété fut toujours
sévèrement réprimée. La mort, les galères, la prison, le
supplice furent appliqués aux auteurs d'impiété. Une loi dite du
sacrilège (voir ce mot) fut même édictée, sous Louis XVIII, qui
établissait des pénalités très fortes pour les irrespectueux de
l'Eglise. Toutes les lois sur la presse, la censure, la répression
de la propagande anarchiste, révolutionnaire et antimilitariste
n'ont pour but que de combattre les impiétés que nous lançons en
circulation. L'impiété signifie toujours idée de progrès. Les
fourbes, les hypocrites et les réacteurs auront beau faire ; ils
pourront déchainer la répression la plus féroce ; ils
n'empêcheront pas que dans les cerveaux, enfin éclairés des
hommes, ne pénètre l'impiété libératrice qui amènera la
Révolution sociale.
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