Degré
d'activité, d'énergie, de puissance. L'intensité du froid, des
convictions. « L'intensité de l'existence en diminue la durée »
(Buffon). L'intensité d'un courant, d'un champ (électrique,
magnétique), de la lumière (« j'ai fait voir qu'à égale
intensité de lumière un grand foyer brûle beaucoup plus qu'un
petit » (Buffon)), du son (elle dépend de l'amplitude des
vibrations), d'une force (mesurée en dynes : unité de force)... On
dira, parlant de l'amour, que « sa durée est en raison inverse de
son intensité ». Règle générale : le degré d'intensité
commande la dépense d'énergie et tend proportionnellement à
l'épuisement des foyers ou des sources dont l'aliment ne se
renouvelle pas à mesure... Les milieux révolutionnaires parlent
constamment de la nécessité d'intensifier leur propagande. En
l'espèce, il s'agit de propager le plus et le mieux possible
l'idéologie et la tactique révolutionnaire, et d'y employer, pour
en obtenir le rendement le plus élevé, tous les moyens dont on
dispose : parole, écrit, action. Certains événements sont
particulièrement favorables à un effort exceptionnel. Il n'est pas
nécessaire que ces événements aient un caractère spécifiquement
anarchiste, pour que les libertaires songent à en tirer parti. Il
suffit que, à la faveur des circonstances qui émeuvent l'opinion
publique, ils puissent saisir l'occasion d'affirmer leurs idées, de
dénoncer l'iniquité sociale, d'ameuter la conscience publique
contre les institutions établies, de flétrir la malfaisance
gouvernementale, de clouer au pilori la magistrature, la police, de
combattre le militarisme, de stigmatiser la rapacité patronale,
l'âpreté au gain du mercantilisme, l'imposture religieuse, etc.,
etc. C'est dans ces circonstances que les anarchistes, quelle que
soit la faiblesse des moyens qui leur sont propres, doivent écrire,
parler, agir, surtout agir, en un mot se dépenser exceptionnellement
et porter jusqu'au degré le plus élevé l'intensité de leur
propagande.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire