Ce dernier
document situe d’une façon suffisamment claire la deuxième A.I.T.
pour qu’aucun doute ne subsiste sur sa doctrine et les buts qu’elle
se propose d’atteindre. Elle est, comme la première,
révolutionnaire et fédéraliste ; elle entend ainsi que le
syndicalisme, dans le cadre national et international, soit
complètement indépendant et maître de son action
Il apparaît
donc très clairement que nous nous trouvons en présence de trois
Internationales syndicales présentant les caractéristiques
suivantes :
1) La F.S.I.
d’Amsterdam, qui groupe les éléments social réformistes et de
collaboration de classes ;
2) L’I.R.S.
de Moscou, qui groupe les forces social-démocrates, de tendance
communiste, qui sont partisans de la dictature prolétarienne et de
la subordination du syndicalisme par les forces politiques
communistes ;
3) L’A.IT.
de Berlin, qui groupe les forces syndicalistes révolutionnaires et
fédéralistes qui assignent au syndicalisme son rôle de force
révolutionnaire essentielle et défendent son indépendance et son
autonomie.
Comme je
l’ai déjà dit, au cours de cette étude, les deux premières
internationales, parties d’une base identique, issues d’un même
arbre généalogique, fusionneront vraisemblablement, lorsque le
pouvoir dit prolétarien - et non la révolution - sera stabilisé en
Russie sur le plan démocratique.
La nouvelle
Internationale ainsi constituée renfermera alors toutes les forces
socialdémocrates et de collaboration de classes du monde. Elle sera
l’Internationale du nombre et de l’impuissance, à moins qu’elle
ne soit en définitive - et c’est ce qui est le plus probable -
l’artisan principal de la restauration du capitalisme dans tous les
pays
La seconde,
l’Association Internationale des Travailleurs, sera formée par
toutes les forces syndicalistes révolutionnaires, et si l’Italie,
l’Espagne, la Portugal parviennent à se libérer du fascisme, elle
ne tardera à devenir redoutable et à jouer un très grand rôle.
En tout cas,
quoi qu’il en soit, elle est le seul espoir mondial des
travailleurs. C’est entre elle et le capitalisme universel, soutenu
par la F.S.I. d’Amsterdam, renforcée de l’I.S.R., que se livrera
la lutte suprême du Travail et du Capital.
Tel est,
résumé aussi brièvement et aussi exactement que possible, l’exposé
de la vie, de l’activité, des tendances et de l’action des trois
Internationales syndicales actuellement existantes.
En le
rapprochant des autres études citées au cours de cet exposé, il
sera facile au lecteur de se renseigner sur toute l’organisation et
les luttes internationales des travailleurs.
— Pierre
Besnard
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