dimanche 17 décembre 2017

Le syndicalisme en Europe de l'Est Partie 1

L'introduction de la politique dans les syndicats a toujours été combattue de tous temps par les membres des syndicats.

Pourquoi ?

Tout simplement parce qu'une fois que l'idéologie politique s'introduit dans un syndicat il y a volonté de dévoyer le combat social, c'est à dire le mieux être de l'ouvrier dans un premier temps , puis le changement de société dans un second temps.

Comme le dit si bien Blum la révolution politique se termine lorsque le pouvoir est pris tandis que la révolution sociale ne se fera que lorsque tout fonctionnement capitaliste de la société sera mort et remplacé par un autre système de société avec des moyens de production mutualisés ou autre. Il faudra y réfléchir.

Ce que le peuple espagnol a fait en 1936, sans y avoir plus réfléchit que cela, a été la mutualisation des efforts et des travaux. Chaque famille recevait selon ses besoins et participait selon ses moyens.

Lorsque ceux qui devaient mener la révolution sociale se sont laisser berner par le combat politique, sous le prétexte du combat anti fasciste, et sont entrés dans un gouvernement dit de gauche, immédiatement la révolution sociale avait perdu puisqu'ils s'opposèrent à ce que la révolution sociale construisait.

C'est à ce moment là que la révolution sociale a péri mais aussi le combat anti fasciste. Seule la révolution sociale aurait pu vaincre le monde capitaliste et son excroissance naturelle qu'est le fascisme.

Il en fut de même dans les conseils ouvriers allemands où lorsque les ouvriers constatèrent que le combat de certains d'entre eux devenaient politiques, ils quittèrent les conseils ouvriers pour former des conseils révolutionnaires.


Pour poursuivre mon étude sur le syndicalisme, j'ai découvert un document de travail et d'analyse sur « Le syndicalisme en Europe de l'Est » sous le joug communiste, stalinien mais aussi avec les idées des meneurs de la révolution d'octobre que furent Trotsky et Lénine.

Prologue :

« En 1917, le rôle des syndicats fut faible : le mouvement révolutionnaire s'appuya essentiellement sur les conseils d'ouvriers, de paysans et de soldats apparus un peu partout ».

« Les syndicats resteront-ils des organismes de défense des travailleurs, ou bien, ne doivent-ils en être que des organismes d'exécution ? »

Trotsky au IX° congrès du parti :

« La militarisation est impensable sans la militarisation des syndicats comme tels, sans l'établissement d'un système tel que chaque ouvrier se sente lui-même un soldat du travail, qui ne peut librement disposer de lui-même, si on lui donne un ordre de transfert, il doit l’exécuter, s'il ne l'exécute pas, il sera déserteur, il sera puni, qui veillera à cela? Le syndicat. Il crée le nouveau régime. La clé est la militarisation de la classe ouvrière. »

Lénine X° congrès 1921 :

« Il faut consentir à tous sacrifices, user même, en cas de nécessité, de tous les stratagèmes, user de ruse, adopter des procédés illégaux, se taire, sceller parfois la vérité, à seule fin de pénétrer dans les syndicats, d'y rester et d'y accomplir, malgré tout, la tâche communiste. »



Allemagne de l'Est :

Il y a cogestion avec le patronat si il y a un parti qu pouvoir qui soutient les syndicats cogestionnaires comme en Allemagne de l'est. La cogestion dans un pays comme la France où le gouvernement est à la solde des grands financiers est une mascarade et un danger pour tous les acquis sociaux.

En Allemagne de l'Est, ça marche : L'ouvrier donne 10% de son salaire et alors il a accès à un nombre considérable de prestation : maisons de repos, hôtels de vacances, colonies de vacances, crèches, dispensaires, soins et médicaments gratuits ; tout le volet social mais aussi les droits des salariés sont préservés : salaire, retraite, congés payés, allocations familiales...Pour tout cela, il faut que l'on aie un gouvernement qui garantisse la réalité de la cogestion. En France, on nous vante celle ci simplement parce qu'elle permet de garantir la victoire du patronat, de la finance et la soumission à des syndicats qui ne défendent plus que leurs permanents.



Bulgarie

« A partir du moment où le parti communiste arrive au pouvoir, il interdit le droit de grève en 1936 ».

« Il convient de noter que la législation du travail avait été, depuis 1923, en Europe, au premier plan des préoccupations des esprits progressistes et humanitaires, afin de fournir aux travailleurs des moyens efficaces pour la défense de leurs intérêts. Il était important pour le P.C.B. de se montrer , en 1946, comme le seul parti politique s'intéressant à la classe ouvrière. Le patronat, qui vivait dans une peur permanente de se voir taxer « d'ennemi du peuple travailleur », ne pouvait que s'incliner. Il est vrai que les arrestations de citoyens de toutes les classes sociales prirent des proportions massives. Ceux qui, socialistes, agrariens ou syndicalistes, osèrent protester contre ces pratiques ne tardèrent pas à se retrouver en camp de concentration ».

« Le système de planification, la nouvelle loi sur les normes de travail et la fixation des prix ne laissaient aucune liberté aux syndicats pour défendre les intérêts des ouvriers. Les dirigeants communistes leur ont fait comprendre que le temps des revendications et des grèves était terminé. La tâche des syndicats de style socialiste est de défendre, d'expliquer et d'appliquer le programme et la politique du P.C.B.. Cette nouvelle situation sera concrétisée par le III° congrès des Unions des organisations professionnelles réuni aussitôt après l'instance supérieure du P.C.B. Les résolutions votées ont confirmé les activités des syndicats et de la classe ouvrière dans l’État de démocratie populaire, conformément aux décisions du V° congrès du P.C.B.. Au cours de cette étape de transformations révolutionnaires, la classe ouvrière est soumise , au même titre que les autres citoyens, à une obéissance inconditionnelle aux directives et à la politique du Parti Communiste. Le livret de travail contenant tous les renseignements concernant l'emploi du titulaire a été institué ; la résiliation du contrat de travail ou le changement de métier sans le consentement de la direction de l'entreprise furent interdits et toute infraction à cette interdiction exposait les auteurs à des peines graves. De même, la non observation des normes fixées prive l'ouvrier ou l'employé d'une partie de son salaire. »

« La place des syndicats dans la république populaire de Bulgarie est clairement déterminée par le code du travail comme suit : « Les syndicats exercent leurs activités sous la direction du parti Communiste bulgare qui dirige et organise l'édification du socialisme dans notre pays. Leur tâche est d'unifier les masses laborieuses sous le drapeau du parti communiste, parti de Blagoev et Dimitrov. Les syndicats luttent pour l'affermissement du pouvoir populaire et la construction de l'unité politico-morale du peuple travailleur ; ils contribuent ainsi au renforcement de l'amitié et de la collaboration avec les peuples de l'union soviétique et des pays de démocraties populaires. Ils organisent les ouvriers et les employés dans la lutte pour le développement général et continuel de l'économie nationale, pour faire de l'émulation socialiste une règle permanente de travail dans la réalisation et le dépassement des plans d’État, l'augmentation de la productivité du travail et la diminution du coût de la production. »

« les statuts des syndicats professionnels sont inclus dans le code du travail et constituent un texte législatif obligatoire. Signalons que les statuts ont été, après la condamnation des méthodes de direction ayant cours pendant la période du culte de la personnalité, modifiés et complétés en 1957 par le IV° congrès des syndicats : les textes que nous produisons tiennent compte de ces modifications. En réalité, les différences survenues après la condamnation du stalinisme ne sont que d'ordre tactique. Les syndicats professionnels participent activement à la réalisation du programme de la politique du parti communiste., « car la classe ouvrière n'est plus, en Bulgarie, un prolétariat au sens ancien du mot, exploité et politiquement opprimé, puisqu'elle détient, à présent, le pouvoir politique et joue le rôle de direction de l'état et de la société. D'autre part, le travail n'est plus, comme dans les pays capitalistes, une charge écrasante, mais constitue un devoir d'honneur, de dignité, de gloire et d’héroïsme » ».

« Droits et Obligations des membres

Article 1 : Tout ouvrier ou employé peut faire partie d'un syndicat. L'inscription se fait sur demande de l'ouvrier ou de l'employé.

Article 3 : Chaque membre syndiqué a droit :
a/ de participer aux réunions des organisations professionnelles de poser des questions et faire des propositions, de critiquer, dans les réunions, conférences et congrès des syndicats, les activités de tous les organes syndicaux et de présenter des plaintes ;
b/ d'élire et d'être élu à tous les organes des syndicats professionnels ;
c/ de demander à son syndicat la protection de ses droits en cas de violation du contrat collectif ou des règles de la législation du travail par les organes de l'administration, de l'entreprise ou de l'organisation sociale.
Les dispositions de l'article 4 déterminent les obligations :
Tout membre est tenu de respecter librement la discipline de l’État et la discipline du travail ; d’accroître sa qualification professionnelle et la technique de production ; d'assister régulièrement aux réunions syndicales, de respecter les statuts et de payer régulièrement se cotisation de membre.

Le droit de grève : aucun texte du code du travail ne l'interdit, mais certains textes législatifs rendent toute grève problématique « en raison des sanctions pénales et de la responsabilité matérielle des ouvriers et employés en cas d'arrêt de travail ou de retard dans la production. 

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