L'introduction de la politique dans les syndicats a
toujours été combattue de tous temps par les membres des syndicats.
Pourquoi ?
Tout simplement parce qu'une fois que l'idéologie
politique s'introduit dans un syndicat il y a volonté de dévoyer le
combat social, c'est à dire le mieux être de l'ouvrier dans un
premier temps , puis le changement de société dans un second temps.
Comme le dit si bien Blum la révolution politique se
termine lorsque le pouvoir est pris tandis que la révolution sociale
ne se fera que lorsque tout fonctionnement capitaliste de la société
sera mort et remplacé par un autre système de société avec des
moyens de production mutualisés ou autre. Il faudra y réfléchir.
Ce que le peuple espagnol a fait en 1936, sans y avoir
plus réfléchit que cela, a été la mutualisation des efforts et
des travaux. Chaque famille recevait selon ses besoins et participait
selon ses moyens.
Lorsque ceux qui devaient mener la révolution sociale
se sont laisser berner par le combat politique, sous le prétexte du
combat anti fasciste, et sont entrés dans un gouvernement dit de
gauche, immédiatement la révolution sociale avait perdu puisqu'ils
s'opposèrent à ce que la révolution sociale construisait.
C'est à ce moment là que la révolution sociale a péri
mais aussi le combat anti fasciste. Seule la révolution sociale
aurait pu vaincre le monde capitaliste et son excroissance naturelle
qu'est le fascisme.
Il en fut de même dans les conseils ouvriers allemands
où lorsque les ouvriers constatèrent que le combat de certains
d'entre eux devenaient politiques, ils quittèrent les conseils
ouvriers pour former des conseils révolutionnaires.
Pour poursuivre mon étude sur le syndicalisme, j'ai
découvert un document de travail et d'analyse sur « Le
syndicalisme en Europe de l'Est » sous le joug communiste,
stalinien mais aussi avec les idées des meneurs de la révolution
d'octobre que furent Trotsky et Lénine.
Prologue :
« En 1917, le rôle des
syndicats fut faible : le mouvement révolutionnaire s'appuya
essentiellement sur les conseils d'ouvriers, de paysans et de soldats
apparus un peu partout ».
« Les syndicats
resteront-ils des organismes de défense des travailleurs, ou bien,
ne doivent-ils en être que des organismes d'exécution ? »
Trotsky au IX° congrès du
parti :
« La militarisation est
impensable sans la militarisation des syndicats comme tels, sans
l'établissement d'un système tel que chaque ouvrier se sente
lui-même un soldat du travail, qui ne peut librement disposer de
lui-même, si on lui donne un ordre de transfert, il doit l’exécuter,
s'il ne l'exécute pas, il sera déserteur, il sera puni, qui
veillera à cela? Le syndicat. Il crée le nouveau régime. La clé
est la militarisation de la classe ouvrière. »
Lénine X° congrès 1921 :
« Il faut consentir à
tous sacrifices, user même, en cas de nécessité, de tous les
stratagèmes, user de ruse, adopter des procédés illégaux, se
taire, sceller parfois la vérité, à seule fin de pénétrer dans
les syndicats, d'y rester et d'y accomplir, malgré tout, la tâche
communiste. »
Allemagne
de l'Est :
Il y a cogestion avec le
patronat si il y a un parti qu pouvoir qui soutient les syndicats
cogestionnaires comme en Allemagne de l'est. La cogestion dans un
pays comme la France où le gouvernement est à la solde des grands
financiers est une mascarade et un danger pour tous les acquis
sociaux.
En Allemagne de l'Est, ça
marche : L'ouvrier donne 10% de son salaire et alors il a accès
à un nombre considérable de prestation : maisons de repos,
hôtels de vacances, colonies de vacances, crèches, dispensaires,
soins et médicaments gratuits ; tout le volet social mais aussi
les droits des salariés sont préservés : salaire, retraite,
congés payés, allocations familiales...Pour tout cela, il faut que
l'on aie un gouvernement qui garantisse la réalité de la cogestion.
En France, on nous vante celle ci simplement parce qu'elle permet de
garantir la victoire du patronat, de la finance et la soumission à
des syndicats qui ne défendent plus que leurs permanents.
Bulgarie
« A
partir du moment où le parti communiste arrive au pouvoir, il
interdit le droit de grève en 1936 ».
« Il convient de noter que
la législation du travail avait été, depuis 1923, en Europe, au
premier plan des préoccupations des esprits progressistes et
humanitaires, afin de fournir aux travailleurs des moyens efficaces
pour la défense de leurs intérêts. Il était important pour le
P.C.B. de se montrer , en 1946, comme le seul parti politique
s'intéressant à la classe ouvrière. Le patronat, qui vivait dans
une peur permanente de se voir taxer « d'ennemi du peuple
travailleur », ne pouvait que s'incliner. Il est vrai que les
arrestations de citoyens de toutes les classes sociales prirent des
proportions massives. Ceux qui, socialistes, agrariens ou
syndicalistes, osèrent protester contre ces pratiques ne tardèrent
pas à se retrouver en camp de concentration ».
« Le système de
planification, la nouvelle loi sur les normes de travail et la
fixation des prix ne laissaient aucune liberté aux syndicats pour
défendre les intérêts des ouvriers. Les dirigeants communistes
leur ont fait comprendre que le temps des revendications et des
grèves était terminé. La tâche des syndicats de style socialiste
est de défendre, d'expliquer et d'appliquer le programme et la
politique du P.C.B.. Cette nouvelle situation sera concrétisée par
le III° congrès des Unions des organisations professionnelles réuni
aussitôt après l'instance supérieure du P.C.B. Les résolutions
votées ont confirmé les activités des syndicats et de la classe
ouvrière dans l’État de démocratie populaire, conformément aux
décisions du V° congrès du P.C.B.. Au cours de cette étape de
transformations révolutionnaires, la classe ouvrière est soumise ,
au même titre que les autres citoyens, à une obéissance
inconditionnelle aux directives et à la politique du Parti
Communiste. Le livret de travail contenant tous les renseignements
concernant l'emploi du titulaire a été institué ; la
résiliation du contrat de travail ou le changement de métier sans
le consentement de la direction de l'entreprise furent interdits et
toute infraction à cette interdiction exposait les auteurs à des
peines graves. De même, la non observation des normes fixées prive
l'ouvrier ou l'employé d'une partie de son salaire. »
« La place des syndicats
dans la république populaire de Bulgarie est clairement déterminée
par le code du travail comme suit : « Les syndicats
exercent leurs activités sous la direction du parti Communiste
bulgare qui dirige et organise l'édification du socialisme dans
notre pays. Leur tâche est d'unifier les masses laborieuses sous le
drapeau du parti communiste, parti de Blagoev et Dimitrov. Les
syndicats luttent pour l'affermissement du pouvoir populaire et la
construction de l'unité politico-morale du peuple travailleur ;
ils contribuent ainsi au renforcement de l'amitié et de la
collaboration avec les peuples de l'union soviétique et des pays de
démocraties populaires. Ils organisent les ouvriers et les employés
dans la lutte pour le développement général et continuel de
l'économie nationale, pour faire de l'émulation socialiste une
règle permanente de travail dans la réalisation et le dépassement
des plans d’État, l'augmentation de la productivité du travail et
la diminution du coût de la production. »
« les statuts des
syndicats professionnels sont inclus dans le code du travail et
constituent un texte législatif obligatoire. Signalons que les
statuts ont été, après la condamnation des méthodes de direction
ayant cours pendant la période du culte de la personnalité,
modifiés et complétés en 1957 par le IV° congrès des syndicats :
les textes que nous produisons tiennent compte de ces modifications.
En réalité, les différences survenues après la condamnation du
stalinisme ne sont que d'ordre tactique. Les syndicats professionnels
participent activement à la réalisation du programme de la
politique du parti communiste., « car la classe ouvrière
n'est plus, en Bulgarie, un prolétariat au sens ancien du mot,
exploité et politiquement opprimé, puisqu'elle détient, à
présent, le pouvoir politique et joue le rôle de direction de
l'état et de la société. D'autre part, le travail n'est plus,
comme dans les pays capitalistes, une charge écrasante, mais
constitue un devoir d'honneur, de dignité, de gloire et
d’héroïsme » ».
« Droits et Obligations
des membres
Article 1 : Tout
ouvrier ou employé peut faire partie d'un syndicat. L'inscription se
fait sur demande de l'ouvrier ou de l'employé.
Article
3 : Chaque membre syndiqué
a droit :
a/ de
participer aux réunions des organisations professionnelles de poser
des questions et faire des propositions, de critiquer, dans les
réunions, conférences et congrès des syndicats, les activités de
tous les organes syndicaux et de présenter des plaintes ;
b/ d'élire
et d'être élu à tous les organes des syndicats professionnels ;
c/ de
demander à son syndicat la protection de ses droits en cas de
violation du contrat collectif ou des règles de la législation du
travail par les organes de l'administration, de l'entreprise ou de
l'organisation sociale.
Les
dispositions de l'article 4 déterminent les obligations :
Tout
membre est tenu de respecter librement la discipline de l’État et
la discipline du travail ; d’accroître sa qualification
professionnelle et la technique de production ; d'assister
régulièrement aux réunions syndicales, de respecter les statuts et
de payer régulièrement se cotisation de membre.
Le droit de grève :
aucun texte du code du travail
ne l'interdit, mais certains textes législatifs rendent toute grève
problématique « en raison des sanctions pénales et de la
responsabilité matérielle des ouvriers et employés en cas d'arrêt
de travail ou de retard dans la production.
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