Alors je le dis tout de suite aux esprits chagrins: j'étais encore à la CGT à cette époque et de l'intérieur, je pensais que j'arriverai justement à remettre de l'anarcho-syndicaliste dans une organisation extrêmement autoritaire.
Donc on m'a expulsé de la CGT par des méthodes on ne peut plus pernicieuse...Mais cela est une autre histoire.
Le propos de mes articles ou de ce que je publie est de développer la critique et l’auto critique afin que le militant syndicaliste soit autre chose qu'un simple exécutant, la tête droite, les doigts sur la couture mais garde sur son organisation l’œil suffisamment affûte pour voir et combattre les dérives...Ou finalement choisir le bon syndicat comme ce fut mon cas...
"La
lutte de classes n’aura pas connu de répit durant la soi-disante
"Trêve des confiseurs". Ce sont en effet deux mauvais
coups que le Capital vient d’asséner au monde du travail,
finissant 2002 en s’attaquant à l’assurance chômage et
commençant 2003 en dénonçant l’assurance retraite. Dans les deux
cas, il aura pu profiter de la complicité d’une partie des
appareils syndicaux qui, pour des causes diverses (opportunisme
gestionnaire, corporatisme étriqué, bureaucratisation d'appareils,
privilèges personnels et surtout collaboration idéologique) auront
agi en véritable cinquième colonne du MEDEF.
La
signature le 20 décembre dernier de l’accord scélérat de
l’UNEDIC, n’a pu être obtenu qu’avec le soutien
d’organisations syndicales à la botte du patronat (CFTC, CGC et,
primus inter pares, CFDT). L’esprit et les principales
dispositions de ce plan dit de "redressement" tendent à
dénaturer encore plus ce droit social collectif qu’était
l’assurance chômage en une aumône que consentent à verser à
"leurs" pauvres dociles
et
reconnaissants les Dames Patronnesses du MEDEF et les culs-bénits de
la CFDT. Sûr de lui, la veille de cette oukase patronale, Raffarin
pouvait claironner sur toutes les ondes qu’il offrait généreusement
encore cette année la fameuse "Prime de Noël aux chômeurs"
(ô combien équivoque), et se permettre le lendemain de la reprendre
au centuple...
Quinze
jours plus tard la droite ouvrait son chantier prioritaire de
démolition du régime des retraites. L’épisode EDF-GDF aura été
édifiant. C’est en effet avec le concours actif de syndicalistes
réformistes que gouvernement et direction s’efforcent de
démanteler les conquêtes sociales des électriciens et gaziers.
Avec des responsables de la CFDT bien sûr, mais aussi des dirigeants
de la CGT (c'est plus récent et ça n'arrange rien...) résignés
face aux exigences du capitalisme financier. Denis Cohen, secrétaire
général de la fédération Mines Energie - CGT, défendait le
projet de la direction en déclarant "qu’il permettait à
EDF d’obtenir une meilleure notation [par les marchés
financiers !] pour mieux s’endetter afin de pouvoir poursuivre
son développement [capitaliste!]". La résistance de la
base et le résultat du référendum auront pour l’heure permis de
faire échouer la manoeuvre.
La
tâche du mouvement social s’annonce rude. Il lui faudra mener le
combat contre patrons et gouvernement solidaires en organisant, comme
en 95 (où les cheminots et... Thibault jouaient les fers de lance),
la jonction de multiples luttes sectorielles. Mais il faudra aussi
que la base déborde le plus largement et rapidement possible les
bureaucraties syndicales et expulse des cortèges, comme Notat l'a
été en 95, (Et hoooop !, Thibault, plus haut que Carrero !)
tous ceux qui auraient dû logiquement faire carrière devant un
ordinateur du Palais Brongniart.
Denis
Cohen justifiait sa collaboration avec la direction par ce propos
singulier: "Je me sens politiquement révolutionnaire, mais
pas en tant que syndicaliste". Et si on lui faisait revivre,
à celui-là, les origines anarcho-syndicalistes de la CGT ?..."
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