mercredi 27 décembre 2017

Edito A contre courant Janvier 2003

Alors je le dis tout de suite aux esprits chagrins: j'étais encore à la CGT à cette époque et de l'intérieur, je pensais que j'arriverai justement à remettre de l'anarcho-syndicaliste dans une organisation extrêmement autoritaire.
Donc on m'a expulsé de la CGT par des méthodes on ne peut plus pernicieuse...Mais cela est une autre histoire.
Le propos de mes articles ou de ce que je publie est de développer la critique et l’auto critique afin que le militant syndicaliste soit autre chose qu'un simple exécutant, la tête droite, les doigts sur la couture mais garde sur son organisation l’œil suffisamment affûte pour voir et combattre les dérives...Ou finalement choisir le bon syndicat comme ce fut mon cas...

"La lutte de classes n’aura pas connu de répit durant la soi-disante "Trêve des confiseurs". Ce sont en effet deux mauvais coups que le Capital vient d’asséner au monde du travail, finissant 2002 en s’attaquant à l’assurance chômage et commençant 2003 en dénonçant l’assurance retraite. Dans les deux cas, il aura pu profiter de la complicité d’une partie des appareils syndicaux qui, pour des causes diverses (opportunisme gestionnaire, corporatisme étriqué, bureaucratisation d'appareils, privilèges personnels et surtout collaboration idéologique) auront agi en véritable cinquième colonne du MEDEF.

La signature le 20 décembre dernier de l’accord scélérat de l’UNEDIC, n’a pu être obtenu qu’avec le soutien d’organisations syndicales à la botte du patronat (CFTC, CGC et, primus inter pares, CFDT). L’esprit et les principales dispositions de ce plan dit de "redressement" tendent à dénaturer encore plus ce droit social collectif qu’était l’assurance chômage en une aumône que consentent à verser à "leurs" pauvres dociles
et reconnaissants les Dames Patronnesses du MEDEF et les culs-bénits de la CFDT. Sûr de lui, la veille de cette oukase patronale, Raffarin pouvait claironner sur toutes les ondes qu’il offrait généreusement encore cette année la fameuse "Prime de Noël aux chômeurs" (ô combien équivoque), et se permettre le lendemain de la reprendre au centuple...
Quinze jours plus tard la droite ouvrait son chantier prioritaire de démolition du régime des retraites. L’épisode EDF-GDF aura été édifiant. C’est en effet avec le concours actif de syndicalistes réformistes que gouvernement et direction s’efforcent de démanteler les conquêtes sociales des électriciens et gaziers. Avec des responsables de la CFDT bien sûr, mais aussi des dirigeants de la CGT (c'est plus récent et ça n'arrange rien...) résignés face aux exigences du capitalisme financier. Denis Cohen, secrétaire général de la fédération Mines Energie - CGT, défendait le projet de la direction en déclarant "qu’il permettait à EDF d’obtenir une meilleure notation [par les marchés financiers !] pour mieux s’endetter afin de pouvoir poursuivre son développement [capitaliste!]". La résistance de la base et le résultat du référendum auront pour l’heure permis de faire échouer la manoeuvre.
La tâche du mouvement social s’annonce rude. Il lui faudra mener le combat contre patrons et gouvernement solidaires en organisant, comme en 95 (où les cheminots et... Thibault jouaient les fers de lance), la jonction de multiples luttes sectorielles. Mais il faudra aussi que la base déborde le plus largement et rapidement possible les bureaucraties syndicales et expulse des cortèges, comme Notat l'a été en 95, (Et hoooop !, Thibault, plus haut que Carrero !) tous ceux qui auraient dû logiquement faire carrière devant un ordinateur du Palais Brongniart.
Denis Cohen justifiait sa collaboration avec la direction par ce propos singulier: "Je me sens politiquement révolutionnaire, mais pas en tant que syndicaliste". Et si on lui faisait revivre, à celui-là, les origines anarcho-syndicalistes de la CGT ?..."

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