Convergence anti capitaliste
Pôle,
regroupement, réseau, fédération… Appel de Ramulaud, appel de
Mille Bâbords, appel pour une nouvelle gauche… Les initiatives de
ce type se multiplient. C’est que l’échec de la revendication
directe du mouvement social de mai-juin 2003, en dépit de sa
puissance et de sa profondeur, a mis en lumière plus nettement une
double nécessité : celle d’une union plus serrée et d’une
meilleure coordination des forces engagées dans la lutte; celle
d’une affirmation nette et sans équivoque des bases sur lesquelles
s’opère la mobilisation. C’est à ces 2 conditions que se
renforcera la détermination et que s’élargira la base du
mouvement social; c’est la réalisation de ces 2 conditions qui
contribuera à rendre potentiellement victorieuses les prochaines
luttes sociales qui ne manqueront pas d’être engagées contre la
politique gouvernementale et patronale.
La
faiblesse du mouvement social aura en effet été triple.
Programmatique: refusant d’engager le combat sur des positions de
classe - Travail contre Capital - les centrales syndicales - au
premier rang desquelles la CGT - ne combattaient pas le principe
d’une réforme de régression sociale mais les modalités de cette
régression, d’où le refus de la revendication claire “37,5 pour
tous”! Pratique: les modes d’action les plus combatifs (contre
les bâtiments du Medef ou de la CFDT, barrages à l’entrée des
villes, blocage des dépôts…) et les plus imaginatifs (occupation
de locaux, dispositifs
d’auto-gestion
dans certains écoles et collèges…) n’ont pas su se généraliser.
Organisationnelle: une organisation et une coordination du mouvement
(AG, comités de grève, comité nationale) ne sont pas parvenues à
s’imposer face aux syndicats pour lui donner une orientation
autonome. C’est pour répondre au moins en partie à cette double
nécessité et remédier à cette triple faiblesse que de nombreux
militants ou groupes de base ressentent l’urgence d’une
convergence des forces anticapitalistes. L’affichage du caractère
non négociable de l’anticapitalisme; le refus de ce monde qui
marche sur la tête, destructeur et assassin; le rejet de sa morale
dominante et de ses valeurs; l’affirmation que l’histoire
continue et que le capitalisme n’est pas la forme achevée de tout
rapport social; qu’un autre monde est possible, que c’est à nous
de le penser et de le créer; voilà quelques unes des bases communes
sur lesquelles pourraient être initiée une première convergence de
ces forces. Cette convergence contribuerait à la définition des
axes programmatiques d’un mouvement anticapitaliste; elle
permettrait aussi de renforcer, notamment au moment des luttes,
l’efficacité de l’action. Ce sont là, pour de nombreux
militants et groupes de base, quelques unes des tâches majeures qui
nous attendent dans les mois à venir.
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