Un autre socialisme est possible: Schroder
Depuis
sa déroute du 21 avril, la sociale-démocratie française s’échine
à reconstruire, sur les ruines de ses défaites électorales, un
programme qui lui permettrait de retrouver les places
institutionnelles (gouvernementales, parlementaires, municipales…)
qu’elle vient de se faire prendre par la droite. Dans cet effort -
plus ridicule que dérisoire - on peut l’observer, gesticuler,
courir à hue et à dia à la recherches d’alliances, d’expériences
et de personnalités sensés camoufler sa vacuité et donner un
semblant de reflet rose à ses Hollande, Strauss-Kahn et Fabius!
Croit-elle vraiment faire oublier les ravages de sa politique
anti-sociale en allant mendier tantôt une caution sociale auprès de
Lula, tantôt une caution syndicale en invitant
Thiblault-le-fossoyeur à ses Congrès, tantôt une caution
internationaliste en essayant de s’incruster dans les
rassemblements anti-mondialisation. Cet effort n’est pas propre aux
seuls socialistes français, il concerne l’ensemble de la sociale
démocratie
occidentale
prise en étau entre l’accentuation présente de la domination du
capital et, en retour, la radicalisation de sa contestation.
L’exacerbation
des contradictions (sociales, politiques, idéologiques,
écologiques…) dans la phase présente du capitalisme ruine les
bases et le sens même d’une position réformiste. Car aussi
longtemps que ne s’organisera pas et ne s’affirmera pas un
rapport de forces clairement inscrit dans un horizon de rupture avec
le capitalisme, le “réformisme de gauche” ne peut qu’être une
politique au service du Capital et du renforcement de sa domination.
Il
n’est qu’à regarder outre-Rhin. Quand, par le miracle d’une
catastrophe naturelle, l’abyssale grossièreté de son opposition,
et le renfort du Grand Timonier de l’opportunisme écologiste
européen (Joschka Fischer), la sociale-démocratie se maintient au
gouvernement, c’est sous les traits d’un Schröder. Elle
contribue ainsi à créer des conditions politiques, non pas de
“moindre mal” - comme on qualifié parfois le PS en France -,
mais pires encore que celles d’une opposition à un gouvernement
ouvertement libéral. En effet, la politique du socialiste Schröder
n’est pas seulement aussi anti-sociale que celle du libéral
Raffarin (certaines des dispositions de l’Agenda 2010, ce plan
septennal de démolition de la sécurité sociale
allemande
sont plus néfastes encore que celles des réformes Raffarin), mais
en outre elle paralyse la contestation et conduit à retarder et
minorer l’émergence d’un mouvement social en Allemagne.
Ce
n’est donc pas une politique à la Blair qui sommeille dans les
cartons de l’ex-gauche plurielle, mais plutôt un “schröderisme”
à la française. Or, face à la droite de combat, seule une gauche
de combat, animée d’un esprit et d’une culture de rupture avec
le capitalisme, peut défendre les intérêts du monde du travail -
toute autre posture la condamnant aux compromissions, démissions et
capitulation.
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