« Pacifiste, mais non
passiviste ». Cette formule comporte, sans doute, un jeu de mots, mais elle
exprime aussi, bien nettement, clairement, et sans la fatale équivoque qui
embrouille toujours cette question cardinale, le point de vue qui doit être
celui, de tout homme digne du nom d’homme.
C’est la formule même de la
morale humaine, qui n’a rien de commun avec le passivisme prêché par Tolstoï et
ses disciples, passivisme qui n’est qu’un écho lointain de l’abdication
bouddhique, véhiculée en Occident par le Christianisme et la morale
évangélique.
Quant à l’élimination
réelle, radicale, organique, de ce fléau : la guerre, il ne faut pas perdre de
vue que « le problème de la guerre et de la paix c’est la question sociale
elle-même » et que « c’est seulement en supprimant l’organisation antagonique
qui nous régit que nous pourrons abolir les effets nécessaires. » (Réponse à
l’Enquête de la revue Cœnibium sur la guerre, janvier 1913). Tout le reste
n’est que verbiage, illusion et fumée, que palliatifs ou expédients. Si nous
voulons organiser la paix internationale, il faut que nous organisions d’abord
la paix économique ; il faut que le régime individualiste du « chacun pour soi
» et du droit quiritaire ait fait place enfin au droit social, au droit réel,
et a une organisation rationnelle, amicale et vraiment humaine de la vie
économique, base et fondement de la vie publique. C’est dans ce sens seulement
qu’une action psychologique peut être réellement d’une efficacité durable,
d’une efficacité définitive. Et c’est dans ce sens que nos efforts doivent
s’orienter méthodiquement, si nous voulons fonder la paix.
- Paul Gille
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