JPC 20 janvier 2008
"Mais il me faut quand même en préalable te préciser un principe que j'ai toujours fait mien au regard de la lie de lignes et que j'ai toujours rappelé ( la plupart du temps sous forme amusante si possible): je pense qu'une revue doit être dirigée par un seul. La contrepartie de cela, c'est que cette direction (comme chez les indiens Guaranis) est soumise à la critique de ceux qui font le contenu de la revue et qui doivent le faire d'autant plus que cette revus rassemble d'abord des gens qui se tiennent au plus loin du goût du pouvoir et n'ayant pour lui aucun goût ( et pas nécessairement aucun talent pour l'exercer) mais sachant aussi qu'ils acceptent le pouvoir exercé comme quelque chose dont ils ne veulent pas.
On ne saurait raconter l'histoire de Lignes sans se poser la question de savoir pourquoi et comment une écriture engage(j'y insiste, on n'est pas ailleurs que là où l'on est, et ce là a une histoire) s'est déployé là en visant quelque chose qui n'est ni le mouvement, ni le deuil, ni l'égo, ni la reconnaissance, ni etc.: en visant un "quelque chose" dont la revue était le véhicule, le moyen sans doute le mieuxs approprié, et que nul n'a jusqu'à ce jour n'a défini de façon satisfaisante.
Pour moi l'histoire de Lignes commence avec cette question: pourquoi quelques personnes répondent oui à l'invitation de reprendre la parole publique en prenant le risque de s'isoler sans chercher à se rassembler en mouvement, tribu, parti, clan, etc. C'est à ce titre que je m'insurge du fait de la référence publique faite à ta conversation avec nancy ( vis-à-vis de qui je ne nourris personnellement aucune animosité, je le précise: s'il y a irritation de ma part, elle est dans la disproportion des importances accordées aux propos des uns et des autres).
Bon, ce que je voulais une fois de plus préciser, c'est que ce qui semble discutable c'est le sens de Lignes (passé , présent et à venir). Et je sais que ce n'est pas une mince affaire que de penser Lignes avec des instruments autres que ceux que nous avons sous la main, mais c'est ainsi. Et les difficultés augmentent pour en parler de vive voix: je n'ai plus d'invitation à Paris et vous êtes en Normandie. Il faudra improviser autrement".
JPC 31 mai 2008
"Je n'en reviens pas de pouvoir supporter tant d'insupportable. J'imagine qu'en d'autres temps cela m'aurait fait éclater de rire comme on rit devant l'incongruité du réel, devant la crédibilité de l'absurde ou la perfection du désastre.
Même et surtout parler m'est difficile. Maintenant les travaux collectifs qui exigent un peu de présence aux autres soutenue me deviennent un cauchemar. J'ai souvent peur pour le futur qui déjà s'annonçait mal pour ne pas dire inexistant.
Je cherche en moi un extérieur possible, ne serait-ce que les ressources que je n'ai plus de l'extérieur.
Mais parfois, rire, oui."
MS 15 octobre 2008
"je deviens comme toi avec le temps: vivant seul et enfermé: j'ai du aller à paris trois fois depuis juin; et quand je suis ici, comme ces jours où Catherine n'est pas là, travaillant elle là-bas, je reste enfermé et ne vois personne. Est-ce que je travaille au moins? Quelquefois, quand la dépression n'emporte pas tout avec elle; ce qui est le plus souvent le cas. Je connais les motifs de ma dépression personnelle, certes; mais tu connais comme moi ceux de la dépression qui nous est commune".
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