mardi 13 décembre 2022

Histoire du socialisme et du communisme par Alexandre Zevaes

 "Guesde et Vaillant proposent de reprendre, d'internationaliser en quelque manière la résolution que, quelques semaines auparavant, a adoptée dans son congrès national de Dresde la social-démocratie allemande. Cette motion, depuis connue sous le nom de la charte d'Amsterdam, est considérée jusqu'à la guerre de 1914 comme fixant l'es lois générales de l'action du socialisme organisé. Elle "repousse de la façon la plus énergique les tentatives révisionnistes, tendant à changer notre tactique éprouvée et glorieuse basée sur la lutte des classes et à remplacer la conquête du pouvoir politique de haute lutte contre la bourgeoisie par une politique de concessions à l'ordre établi". Elle condamne également "toute tentative destinée à masquer les antagonismes de classe toujours croissants". Elle proclame que la démocratie socialiste ne saurait "ni accepter aucune participation au gouvernement dans la société bourgeoise, ni approuver aucun des moyens de nature à maintenir au pouvoir la classe dominante".


"Quelques jours après, les deux délégations se réunissent. Après cinq séances de discussions, elles élaborent une déclaration où elles affirment les principes suivants: "Le parti socialiste est un parti de classe qui a pour but de socialiser les moyens de production et d'échange, et pour moyen l'organisation économique et politique du prolétariat. Par son but, le parti socialiste n'est pas un parti de réforme, mais un parti de lutte de classe et de révolution. les élus du parti au parlement forment un groupe unique en face de toutes les fractions politiques bourgeoises; il s doivent refuser les crédits militaires, les crédits de conquêtes coloniales, les fonds secrets et l'ensemble du budget".


"S'agit-il, aux congrès de Limoges ( 1-4 novembre 1906) et de Nancy (11-14 aout 1907), des rapports entre l'organisation syndicales et l'organisation politique de la classe ouvrière, autrement dit entre la confédération générale du travail et le parti socialiste? Jaurès estime que les deux organisations sont au point de vue social, d'identique valeur, que l'une ne saurait être subordonnée à l'autre, que chacune doit se mouvoir sur son terrain propre et que toute tentative pour les unir n'engendrerait que confusion et heurt. Au contraire, Guesde proclame la supériorité de l'organisation politique, qui est foncièrement révolutionnaire dans son burt, sur l'organisation syndicale qui est nécessairement réformiste, limitée dans ses moyens et ne peut être que "l'école primaire du socialisme"; toutefois, il considère que, loin de s'ignorer, les deux organisations doivent, dans l'action quotidienne, conjuguer leurs efforts."

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