jeudi 31 août 2017

Invariance

Qu'est ce que Invariance? Invariance est un organe de réflexion de la gauche sur différents sujets. Des discussions ont lieu entre les différentes tendances de la gauche afin de permettre de réfléchir à ce qui est le mieux pour l'amélioration des conditions de vie de la classe la plus défavorisée.



Invariance N 0 :

« De même qu'un petit parti radical ne peut faire une révolution, de même ne pas plus la faire un grand parti de masse ou une coalition de partis divers. Elle jaillit spontanément des masses , les actions décidées par un parti révolutionnaire peuvent parfois donner l'impulsion (toutefois cela arrive rarement) mais les forces décisives se trouvent ailleurs, dans les facteurs psychiques, au fond du subconscient des masses et au fond des grands événements de la politique mondiale. La tâche d'un parti révolutionnaire consiste à répandre à l'avance des notions claires de façon que, partout dans la masse, des éléments qui sachent ce qu'ils doivent faire dans de tels moments , et sachent juger par eux-mêmes de la situation. Et pendant la révolution , le parti doit arrêter les programmes, les solutions, les directives qui soient reconnus justes par la masse agissant spontanément parce qu’elle y retrouve en forme parfaite ses propres objectifs et s'élève vers eux par une plus grande clarté ; c'est ainsi que le parti devient un guide dans la lutte. Tant que les masses restent amorphes il peut sembler qu'un tel travail soit inefficace ; mais, la clarté des principes agit intérieurement sur de nombreuses personnes qui se tiennent d'abord éloignées de la révolution et montre sa force active en leur donnant une directive sûre. Si au contraire on cherche à former un grand parti en édulcorant les principes , en faisant des coalitions et des concessions, on donne la possibilité , lorsque survient la révolution, à des éléments douteux d'acquérir de l'influence sans que les masses puissent s'apercevoir de leur insuffisance. L'adaptation aux vues traditionnelles est un essai d'acquérir le pouvoir sans qu'en soit vérifiée la condition préalable, le bouleversement des idées. Cela agit donc dans le sens de retenir les cours de la révolution . De plus, c'est une illusion, car les masses, quand elles se mettent en révolution, ne peuvent que saisir les idées les plus radicales ; au contraire, tant que la révolution tarde, elles ne saisissent que les idées modérées. Une révolution est, en même temps, une période de bouleversement profond des idées des masses ; elle crée les conditions d'une tel bouleversement et est à son tour conditionnée, et c'est pour cela, par la force des principes clairs de bouleversement du monde entier, que la direction de la révolution revient au parti communiste ».

« Aucune minorité résolue ne peut résoudre les problèmes qui ne peuvent l'être que par l'activité de la classe toute entière , et lorsque la population laisse s'accomplir avec une indifférence apparente une telle prise de pouvoir , elle n'est pas en fait une masse réellement passive , mais, dans la mesure où elle n'est pas acquise au communisme, elle est capable à tout instant de retourner contre la révolution , en tant que suite active de la réaction. Même une « coalition avec le gibet tout de suite après » ne serait qu'un palliatif insuffisant pour une telle dictature de parti. Si le prolétariat par un soulèvement violent détruit le pouvoir bourgeois en banqueroute, et que son avant-garde la plus consciente, le parti communiste, assume la direction politique , il n'a alors qu'un devoir : mettre en œuvre tous les moyens pour extirper les causes de la faiblesse du prolétariat et en accroître les forces afin de la rendre apte au plus haut degré aux luttes révolutionnaires de l'avenir. Il faut alors pousser les masses à l'activité la plus grande, stimuler leurs initiatives, renforcer en leur confiance en elle-même, afin qu'elle se rendent compte par elles-mêmes des tâches qui leur reviennent, car c'est seulement ainsi qu'elles pourront s'en acquitter. Pour atteindre un tel objectif, il est nécessaire de briser la prépondérance des formes traditionnelles d'organisation et des vieux chefs – et donc en aucun cas former avec eux une coalition gouvernementale, qui ne peut qu'affaiblir le prolétariat- il est nécessaire de construire les formes nouvelles, de renforcer les défenses matérielles des masses, c'est ainsi seulement qu'il sera possible de donner une nouvelle organisation à la production , de défendre véritablement la révolution contre les assauts du capitalisme venant de l'extérieur , et ceci est la première condition pour empêcher la contre-révolution ».

« La puissance que la bourgeoisie possède encore à l'heure actuelle est constituée par la servitude spirituelle et l'absence d'indépendance du prolétariat. Le développement de la révolution correspond au processus d'auto-libération du prolétariat d'une telle dépendance et de la tradition des temps passés, et ceci n'est possible que par le moyen de leur propre expérience dans la lutte. Là où le capitalisme est déjà ancien et là où la lutte du prolétariat contre lui dure déjà depuis quelques générations, le prolétariat dut créer à chaque période , les méthodes, les formes et les instruments de lutte qui fussent à chaque fois adaptés au degré précis de l'évolution du capitalisme ; mais ces méthodes, forme et instruments, bien vite, ne furent plus considérés dans leur réalité de nécessités limitées dans le temps ; mais au contraire furent sur-évalués comme des formes éternelles , absolument bonnes, divisées idéologiquement, et devinrent donc plus tard des obstacles à l'évolution qu'il est nécessaire de briser. Tandis la classe est enchaînée dans un bouleversement , dans une évolution toujours plus rapide, les chefs s'arrêtent à un stade déterminé, en représentant qu'une phase déterminée, et leur influence impportante peut entraver le mouvement, les formes d'action sont élevés au rang de dogmes, et les organisations deviennent des fins en elles-mêmes, ce qui rend difficile une orientation nouvelle et l'adaptation à de nouvelles conditions de lutte. Ceci vaut aussi pour maintenant, chaque phase évolutive de la lutte de classe doit dépasser la tradition des phases précédentes afin de pouvoir reconnaître clairement ses objectifs propres et les atteindre ; seulement, à l'heure présente , l'évolution progresse à un rythme bien plus accéléré. C'est ainsi que la révolution se développe dans le processus de la lutte interne. Au sein du prolétariat lui-même croissent les résistances qu'il doit surmonter. En les surmontant, le prolétariat surmonte sa propre limitation et croît vers le communisme ».
De la théorie du prolétariat

« Le mouvement syndical, dans la mesure où il luttait contre le capital,contre les tendances absolutistes et génératrices de misère du capital, en le contenant et en rendant ainsi possible une existence limitée à sa fonction dans les cadres du capitalisme , le syndicat, donc, était lui-même un membre de la société capitaliste. Mais avec l'avènement de la révolution , lorsque le prolétariat , de membre de la société capitaliste devient le destructeur de cette société , le syndicat entre en conflit avec le prolétariat. Le syndicat devient légalitaire, soutien déclaré de l'état et reconnu par lui , ou bien avance comme mot d'ordre la «  reconstruction de l'économie avant la révolution «  c'est à dire le maintien du capitalisme. En Allemagne, des millions de prolétaires, qui n'avaient pas jusqu'alors osé le faire, à cause du terrorisme exercé par le haut, affluent maintenant dans les syndicats, avec un mélange de vénération timorée et de désir de lutte. Maintenant, la parenté entre les ligues syndicales , embrassant la quasi totalité de la classe ouvrière, et l'organisme d'état, est devenue encore plus étroite. Les fonctionnaires syndicaux sont en accord avec les fonctionnaires d'état, non seulement dans la mesure où, par leur puissance , ils tiennent en mains au profit du capital mais aussi parce que leur « politique » tend toujours plus à tromper les masses par les moyens pédagogiques et à les gagner uniquement en vue de leur accord avec les capitalistes.
De plus, la méthode change selon les circonstances, grossière et brutale, en Allemagne, où les chefs des syndicats, par la force et le mensonge habile, imposent aux ouvriers le travail aux pièce et l'allongement du temps de travail, astucieusement raffinée en Angleterre , où cette bureaucratie syndicale – de la même manière que le gouvernement- donne l'apparence de se laisser mener à contre-coeur par les travailleurs , tandis qu'en réalité elle sabote leurs revendications.
Par conséquent, ce que Marx et Lénine ont précisé au sujet de l'état, doit également valoir pour les organisations syndicales c'est à dire que, malgré la démocratie formelle, son organisation rend impossible d'en faire un instrument de la révolution. La force contre-révolutionnaire des syndicats ne peut être affaiblie et détruite par un changement de personnes, par la substitution de dirigeants syndicaux ou « révolutionnaires » aux chefs réactionnaires. C'est justement la forme de cette organisation qui rend les masses à peu près impuissantes et les empêche de faire des syndicats les organes de leur volonté. »


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Révoltes des prolétaires en Inde

Les ouvriers textiles, les plus pauvres salariés d'Inde, se sont mis en grève, une grève générale massive.

« Toutes les armes destructives de la guerre moderne ont été dirigées contre les grévistes désarmés.Lors des meetings des soldats tiraient sur la masse, même dans le dos. Les manifestations pacifiques des ouvriers furent écrasées par des mitrailleuses , les tanks, les autos blindées, et les avions. Comment le prolétariat britannique répondit-il à cette révolte ? Quelle a été sa conduite envers la manière dont fut faite la répression ?
En dépit de toutes les preuves contraires, le prolétariat Britannique croit apparemment que la grève générale hindoue a été une simple démonstration nationaliste. Trompé par ses chefs nationalistes, il s'abstint de toute action précise nécessitées par la solidarité de classe. Une grève générale simultanée en Grande-Bretagne aurait porté un coup mortel à l'impérialisme capitaliste de la métropole et de la colonie. Malheureusement, le prolétariat ne profita pas de l'occasion. Un geste fut accompli, trop faible , et de caractère petit-bourgeois. Ce fut une protestation publiée , au nom de la classe ouvrière anglaise, et signée par R. Smillie, R. Williams, G. Landsburry et J.H. Thomas où l'on ne pouvait pas reconnaître la voie du prolétariat révolutionnaire insurgé pour défendre ses intérêts de classe. Les leaders du mouvement ouvrier anglais ont condamné la façon dont fut vaincue la révolte de l'Inde. Ils soutiennent qu'avec ces mesures , le gouvernement de l'Inde expose à de graves périls la «  vie et les biens des femmes et des enfants anglais dans ce pays ». En tant que vrais disciples du libéralisme anglais , croyant en la Société des Nations, ils admettent le droit du peuple Hindou à l'autodétermination et demandent pour lui un gouvernement autonome. Ils écrivaient que l'impérialisme anglais était devenu fou, voulant dire par là qu'il devait agir plus raisonnablement afin d'accomplir sa mission de démocratiser les peuples arriérés qui sont mis sous sa dépendance et sa responsabilité ».

«Tant que le capitalisme britannique sera certain de conserver la maîtrise absolue sur les millions et les millions de bêtes de somme de ses colonies, il sera capable de satisfaire les exigences conservatrices des trade-unionistes anglais et avec cela retarder la révolution prolétarienne qui finalement l'abattra. Pour un penny accordé aux travailleurs de la métropole, une livre sterling sera volée à leurs camarades des colonies. »


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Problème de la crise Algérienne :

« L'histoire de la société algérienne se caractérise par la persistance de la forme communiste primitif. Les diverses invasions , romaine, arabe, turque se détruisirent point cette forme de production. Il fallut la conquête française pour que la propriété commune du sol disparaisse , et , néanmoins , 130 ans furent nécessaires pour arriver à ce résultat ( les dernières terres régies par cette forme furent, en effet, expropriés par l'intermédiaire des camps de regroupement). »

« Le reflux de la vague révolutionnaire fut suivi du triomphe, au sein de l'organisation internationale, de l'idéologie frontiste puis de celle du front populaire. Il fallait lutter contre le fascisme. Au nom de cette lutte, le P.C.F. Refusa de soutenir le mouvement algérien (l'E.N.A. «  Etoile Nord Africaine » rompra avec le P.C.F. En 1935) puis le sabota en traitant
ses chefs de fascistes. C'est au nom de l'anti-fascisme que les staliniens réclamèrent et justifièrent les massacres du Constantinois en 1945. Sous prétexte que l'Algérie était une nation en formation, et pour ne pas gêner le développement de la grandeur française, ils n'apportèrent jamais d'aide décisive au mouvement algérien. Ils ne firent rien en 1954, au moment de la révolte, rien au moment des manifestations des rappelés, en revanche ils permirent le vote des pouvoirs spéciaux en 1956 ».

« Le compromis qui ne saurait tarder ne sera pas la fin des antagonismes. L'Algérie restera une poudrière de l'Afrique puisque le problème agraire ne sera pas résolu par le F.L.N. Et parce que le nouveau pouvoir ne pourra pas donner du travail aux millions de sans-travail. Elle le sera aussi pour la France chez qui la perte de la grande propriété foncière en Algérie amènera une concentration importante, chez qui les problèmes du plein emploi se feront terriblement sentir. Le prolétariat français aura à soutenir une dure lutte pour le maintien de son niveau de vie ; seulement, il aura devant lui un pouvoir renforcé, fascisé ( il n'a qu'à rappelé l'ordonnance sur la défense). Il aura devant lui un état plus puissant, ce qui est la caractéristique de la société française : toute crise tend à renforcer le pouvoir de l'état. Le prolétariat devra toute cette situation à la lutte politique des partis soi-disant ouvriers, P.C.F. en tête, qui depuis 35 ans ne fait que trahir les intérêts de la classe ouvrière même les plus immédiats ».


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