Qu'est ce que Invariance? Invariance est un organe de réflexion de la gauche sur différents sujets. Des discussions ont lieu entre les différentes tendances de la gauche afin de permettre de réfléchir à ce qui est le mieux pour l'amélioration des conditions de vie de la classe la plus défavorisée.
Invariance
N 0 :
« De même qu'un petit
parti radical ne peut faire une révolution, de même ne pas plus la
faire un grand parti de masse ou une coalition de partis divers. Elle
jaillit spontanément des masses , les actions décidées par un
parti révolutionnaire peuvent parfois donner l'impulsion
(toutefois cela arrive rarement) mais les forces décisives se
trouvent ailleurs, dans les facteurs psychiques, au fond du
subconscient des masses et au fond des grands événements de la
politique mondiale. La tâche d'un parti révolutionnaire consiste à
répandre à l'avance des notions claires de façon que, partout
dans la masse, des éléments qui sachent ce qu'ils doivent faire
dans de tels moments , et sachent juger par eux-mêmes de la
situation. Et pendant la révolution , le parti doit arrêter les
programmes, les solutions, les directives qui soient reconnus justes
par la masse agissant spontanément parce qu’elle y retrouve en
forme parfaite ses propres objectifs et s'élève vers eux par une
plus grande clarté ; c'est ainsi que le parti devient un guide
dans la lutte. Tant que les masses restent amorphes il peut sembler
qu'un tel travail soit inefficace ; mais, la clarté des
principes agit intérieurement sur de nombreuses personnes qui se
tiennent d'abord éloignées de la révolution et montre sa force
active en leur donnant une directive sûre. Si au contraire on
cherche à former un grand parti en édulcorant les principes , en
faisant des coalitions et des concessions, on donne la possibilité ,
lorsque survient la révolution, à des éléments douteux d'acquérir
de l'influence sans que les masses puissent s'apercevoir de leur
insuffisance. L'adaptation aux vues traditionnelles est un essai
d'acquérir le pouvoir sans qu'en soit vérifiée la condition
préalable, le bouleversement des idées. Cela agit donc dans le sens
de retenir les cours de la révolution . De plus, c'est une
illusion, car les masses, quand elles se mettent en révolution, ne
peuvent que saisir les idées les plus radicales ; au contraire,
tant que la révolution tarde, elles ne saisissent que les idées
modérées. Une révolution est, en même temps, une période de
bouleversement profond des idées des masses ; elle crée les
conditions d'une tel bouleversement et est à son tour conditionnée,
et c'est pour cela, par la force des principes clairs de
bouleversement du monde entier, que la direction de la révolution
revient au parti communiste ».
« Aucune minorité
résolue ne peut résoudre les problèmes qui ne peuvent l'être
que par l'activité de la classe toute entière , et lorsque la
population laisse s'accomplir avec une indifférence apparente une
telle prise de pouvoir , elle n'est pas en fait une masse réellement
passive , mais, dans la mesure où elle n'est pas acquise au
communisme, elle est capable à tout instant de retourner contre la
révolution , en tant que suite active de la réaction. Même une
« coalition avec le gibet tout de suite après »
ne serait qu'un palliatif insuffisant pour une telle dictature de
parti. Si le prolétariat par un soulèvement violent détruit le
pouvoir bourgeois en banqueroute, et que son avant-garde la plus
consciente, le parti communiste, assume la direction politique , il
n'a alors qu'un devoir : mettre en œuvre tous les moyens pour
extirper les causes de la faiblesse du prolétariat et en accroître
les forces afin de la rendre apte au plus haut degré aux luttes
révolutionnaires de l'avenir. Il faut alors pousser les masses à
l'activité la plus grande, stimuler leurs initiatives, renforcer en
leur confiance en elle-même, afin qu'elle se rendent compte par
elles-mêmes des tâches qui leur reviennent, car c'est seulement
ainsi qu'elles pourront s'en acquitter. Pour atteindre un tel
objectif, il est nécessaire de briser la prépondérance des formes
traditionnelles d'organisation et des vieux chefs – et donc en
aucun cas former avec eux une coalition gouvernementale, qui ne peut
qu'affaiblir le prolétariat- il est nécessaire de construire les
formes nouvelles, de renforcer les défenses matérielles des masses,
c'est ainsi seulement qu'il sera possible de donner une nouvelle
organisation à la production , de défendre véritablement la
révolution contre les assauts du capitalisme venant de l'extérieur
, et ceci est la première condition pour empêcher la
contre-révolution ».
« La puissance que la
bourgeoisie possède encore à l'heure actuelle est constituée par
la servitude spirituelle et l'absence d'indépendance du prolétariat.
Le développement de la révolution correspond au processus
d'auto-libération du prolétariat d'une telle dépendance et de la
tradition des temps passés, et ceci n'est possible que par le moyen
de leur propre expérience dans la lutte. Là où le capitalisme est
déjà ancien et là où la lutte du prolétariat contre lui dure
déjà depuis quelques générations, le prolétariat dut créer à
chaque période , les méthodes, les formes et les instruments de
lutte qui fussent à chaque fois adaptés au degré précis de
l'évolution du capitalisme ; mais ces méthodes, forme et
instruments, bien vite, ne furent plus considérés dans leur réalité
de nécessités limitées dans le temps ; mais au contraire
furent sur-évalués comme des formes éternelles , absolument
bonnes, divisées idéologiquement, et devinrent donc plus tard des
obstacles à l'évolution qu'il est nécessaire de briser. Tandis la
classe est enchaînée dans un bouleversement , dans une évolution
toujours plus rapide, les chefs s'arrêtent à un stade déterminé,
en représentant qu'une phase déterminée, et leur influence
impportante peut entraver le mouvement, les formes d'action sont
élevés au rang de dogmes, et les organisations deviennent des fins
en elles-mêmes, ce qui rend difficile une orientation nouvelle et
l'adaptation à de nouvelles conditions de lutte. Ceci vaut aussi
pour maintenant, chaque phase évolutive de la lutte de classe doit
dépasser la tradition des phases précédentes afin de pouvoir
reconnaître clairement ses objectifs propres et les atteindre ;
seulement, à l'heure présente , l'évolution progresse à un rythme
bien plus accéléré. C'est ainsi que la révolution se développe
dans le processus de la lutte interne. Au sein du prolétariat
lui-même croissent les résistances qu'il doit surmonter. En les
surmontant, le prolétariat surmonte sa propre limitation et croît
vers le communisme ».
De la théorie du
prolétariat
« Le mouvement syndical,
dans la mesure où il luttait contre le capital,contre les tendances
absolutistes et génératrices de misère du capital, en le contenant
et en rendant ainsi possible une existence limitée à sa fonction
dans les cadres du capitalisme , le syndicat, donc, était lui-même
un membre de la société capitaliste. Mais avec l'avènement de la
révolution , lorsque le prolétariat , de membre de la société
capitaliste devient le destructeur de cette société , le syndicat
entre en conflit avec le prolétariat. Le syndicat devient
légalitaire, soutien déclaré de l'état et reconnu par lui , ou
bien avance comme mot d'ordre la « reconstruction de
l'économie avant la révolution « c'est à dire le maintien
du capitalisme. En Allemagne, des millions de prolétaires, qui
n'avaient pas jusqu'alors osé le faire, à cause du terrorisme
exercé par le haut, affluent maintenant dans les syndicats, avec un
mélange de vénération timorée et de désir de lutte. Maintenant,
la parenté entre les ligues syndicales , embrassant la quasi
totalité de la classe ouvrière, et l'organisme d'état, est devenue
encore plus étroite. Les fonctionnaires syndicaux sont en accord
avec les fonctionnaires d'état, non seulement dans la mesure où,
par leur puissance , ils tiennent en mains au profit du capital mais
aussi parce que leur « politique » tend toujours plus à
tromper les masses par les moyens pédagogiques et à les gagner
uniquement en vue de leur accord avec les capitalistes.
De plus, la méthode change
selon les circonstances, grossière et brutale, en Allemagne, où les
chefs des syndicats, par la force et le mensonge habile, imposent aux
ouvriers le travail aux pièce et l'allongement du temps de travail,
astucieusement raffinée en Angleterre , où cette bureaucratie
syndicale – de la même manière que le gouvernement- donne
l'apparence de se laisser mener à contre-coeur par les travailleurs
, tandis qu'en réalité elle sabote leurs revendications.
Par conséquent, ce que Marx et
Lénine ont précisé au sujet de l'état, doit également valoir
pour les organisations syndicales c'est à dire que, malgré la
démocratie formelle, son organisation rend impossible d'en faire un
instrument de la révolution. La force contre-révolutionnaire des
syndicats ne peut être affaiblie et détruite par un changement de
personnes, par la substitution de dirigeants syndicaux ou
« révolutionnaires » aux chefs réactionnaires. C'est
justement la forme de cette organisation qui rend les masses à peu
près impuissantes et les empêche de faire des syndicats les organes
de leur volonté. »
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Révoltes
des prolétaires en Inde
Les ouvriers textiles, les plus
pauvres salariés d'Inde, se sont mis en grève, une grève générale
massive.
« Toutes les armes
destructives de la guerre moderne ont été dirigées contre les
grévistes désarmés.Lors des meetings des soldats tiraient sur la
masse, même dans le dos. Les manifestations pacifiques des ouvriers
furent écrasées par des mitrailleuses , les tanks, les autos
blindées, et les avions. Comment le prolétariat britannique
répondit-il à cette révolte ? Quelle a été sa conduite
envers la manière dont fut faite la répression ?
En dépit de toutes les preuves
contraires, le prolétariat Britannique croit apparemment que la
grève générale hindoue a été une simple démonstration
nationaliste. Trompé par ses chefs nationalistes, il s'abstint de
toute action précise nécessitées par la solidarité de classe. Une
grève générale simultanée en Grande-Bretagne aurait porté un
coup mortel à l'impérialisme capitaliste de la métropole et de la
colonie. Malheureusement, le prolétariat ne profita pas de
l'occasion. Un geste fut accompli, trop faible , et de caractère
petit-bourgeois. Ce fut une protestation publiée , au nom de la
classe ouvrière anglaise, et signée par R. Smillie, R. Williams, G.
Landsburry et J.H. Thomas où l'on ne pouvait pas reconnaître la
voie du prolétariat révolutionnaire insurgé pour défendre ses
intérêts de classe. Les leaders du mouvement ouvrier anglais ont
condamné la façon dont fut vaincue la révolte de l'Inde. Ils
soutiennent qu'avec ces mesures , le gouvernement de l'Inde expose à
de graves périls la « vie et les biens des femmes et des
enfants anglais dans ce pays ». En tant que vrais disciples du
libéralisme anglais , croyant en la Société des Nations, ils
admettent le droit du peuple Hindou à l'autodétermination et
demandent pour lui un gouvernement autonome. Ils écrivaient que
l'impérialisme anglais était devenu fou, voulant dire par là qu'il
devait agir plus raisonnablement afin d'accomplir sa mission de
démocratiser les peuples arriérés qui sont mis sous sa dépendance
et sa responsabilité ».
«Tant que le capitalisme
britannique sera certain de conserver la maîtrise absolue sur les
millions et les millions de bêtes de somme de ses colonies, il sera
capable de satisfaire les exigences conservatrices des
trade-unionistes anglais et avec cela retarder la révolution
prolétarienne qui finalement l'abattra. Pour un penny accordé aux
travailleurs de la métropole, une livre sterling sera volée à
leurs camarades des colonies. »
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Problème
de la crise Algérienne :
« L'histoire de la société
algérienne se caractérise par la persistance de la forme communiste
primitif. Les diverses invasions , romaine, arabe, turque se
détruisirent point cette forme de production. Il fallut la conquête
française pour que la propriété commune du sol disparaisse , et ,
néanmoins , 130 ans furent nécessaires pour arriver à ce résultat
( les dernières terres régies par cette forme furent, en effet,
expropriés par l'intermédiaire des camps de regroupement). »
« Le reflux de la vague
révolutionnaire fut suivi du triomphe, au sein de l'organisation
internationale, de l'idéologie frontiste puis de celle du front
populaire. Il fallait lutter contre le fascisme. Au nom de cette
lutte, le P.C.F. Refusa de soutenir le mouvement algérien (l'E.N.A.
« Etoile Nord Africaine » rompra avec le P.C.F. En 1935)
puis le sabota en traitant
ses chefs de fascistes. C'est au
nom de l'anti-fascisme que les staliniens réclamèrent et
justifièrent les massacres du Constantinois en 1945. Sous prétexte
que l'Algérie était une nation en formation, et pour ne pas gêner
le développement de la grandeur française, ils n'apportèrent
jamais d'aide décisive au mouvement algérien. Ils ne firent rien en
1954, au moment de la révolte, rien au moment des manifestations des
rappelés, en revanche ils permirent le vote des pouvoirs spéciaux
en 1956 ».
« Le compromis qui ne
saurait tarder ne sera pas la fin des antagonismes. L'Algérie
restera une poudrière de l'Afrique puisque le problème agraire ne
sera pas résolu par le F.L.N. Et parce que le nouveau pouvoir ne
pourra pas donner du travail aux millions de sans-travail. Elle le
sera aussi pour la France chez qui la perte de la grande propriété
foncière en Algérie amènera une concentration importante, chez qui
les problèmes du plein emploi se feront terriblement sentir. Le
prolétariat français aura à soutenir une dure lutte pour le
maintien de son niveau de vie ; seulement, il aura devant lui un
pouvoir renforcé, fascisé ( il n'a qu'à rappelé l'ordonnance sur
la défense). Il aura devant lui un état plus puissant, ce qui est
la caractéristique de la société française : toute crise
tend à renforcer le pouvoir de l'état. Le prolétariat devra toute
cette situation à la lutte politique des partis soi-disant ouvriers,
P.C.F. en tête, qui depuis 35 ans ne fait que trahir les intérêts
de la classe ouvrière même les plus immédiats ».
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