Système
judiciaire
Les
autorités avaient de plus en plus souvent
recours au placement en « résidence surveillée dans un lieu
désigné », une forme de détention au secret dans un lieu non
révélé, qui permet à la police de maintenir des personnes hors du
système de détention officiel pendant une période pouvant aller
jusqu’à six mois. Les suspects ainsi détenus sont totalement
coupés du monde extérieur, sans la possibilité notamment de
consulter un avocat de leur choix ni d’entrer en contact avec leur
famille, et sont exposés à un risque élevé de torture et d’autres
mauvais traitements. Cette forme de détention a été utilisée pour
entraver les activités de défenseurs des droits humains, dont des
avocats, des militants et des pratiquants de certaines religions.
Défenseurs
des droits humains
À
la fin de l’année, cinq personnes étaient toujours en détention
dans l’attente de leur procès pour « subversion de l’État »
ou « incitation à la subversion de l’État », et quatre autres
pour avoir « cherché querelle et provoqué des troubles » ou «
aidé une tierce personne à franchir illégalement la frontière
nationale ». Leur placement en détention était intervenu à la
suite de la vague de répression sans précédent lancée par le
gouvernement mi-2015 contre les défenseurs des droits humains,
notamment les avocats spécialisés dans ce domaine, dans le cadre de
laquelle au moins 248 avocats et militants avaient été interrogés
ou détenus par des agents chargés de la sûreté de l’État.
Soupçonnées d’implication dans des atteintes à la sûreté de
l’État, au moins 12 de ces personnes, dont d’éminents avocats
défenseurs des droits humains comme Zhou Shifeng, Sui Muqing, Li
Heping et Wang Quanzhang, avaient été placées en « résidence
surveillée dans un lieu désigné ». Certains de leurs proches ont
fait l’objet d’une surveillance policière, subi des actes de
harcèlement et vu leur droit de circuler librement soumis à des
restrictions. Zhao Wei, assistante juridique, et Wang Yu, avocate,
ont été libérées sous caution respectivement début juillet et
début août, mais elles demeuraient sous le coup de restrictions à
leur liberté de mouvement, d’expression et d’association pendant
un an et restaient menacées de poursuites.
Le
2 août, le militant Zhai Yanmin a été reconnu coupable de «
subversion de l’État » et condamné à une peine de trois ans
d’emprisonnement assortie d’un sursis courant pendant quatre ans.
Hu Shigen a été condamné à sept ans et demi d’emprisonnement le
3 août, et l’avocat Zhou Shifeng à sept ans d’emprisonnement le
4 août, tous deux pour le même motif que Zhai Yanmin.
L’avocat
Jiang Tianyong a « disparu » le 21 novembre. Sa famille a été
informée le 23 décembre qu’il était soupçonné d’«
incitation à la subversion de l’État » et avait été placé en
« résidence surveillée dans un lieu désigné ». Accusés
respectivement d’« incitation à la subversion » et de «
divulgation de secrets d’État », les défenseurs des droits
humains Liu Feiyue et Huang Qi, qui avait créé un site Internet,
ont été arrêtés en novembre. Les autorités de la province du
Guangdong, où les conflits sociaux et les grèves se multipliaient,
ont poursuivi la répression engagée en décembre 2015 contre les
travailleurs et les défenseurs des droits du travail. Au moins 33
personnes ont été arrêtées ; 31 ont été libérées par la
suite.
Après
avoir été privé du droit de consulter un avocat, le militant des
droits du travail Zeng Feiyang a été condamné début octobre à
une peine de trois ans d’emprisonnement assortie d’un sursis
courant sur quatre ans. Un autre défenseur des travailleurs, Meng
Han, a été condamné à un an et neuf mois de prison le 3 novembre.
Très souvent, les centres de détention n’autorisaient pas dans un
premier temps les détenus à consulter un avocat, arguant qu’il
s’agissait d’affaires « mettant en danger la sécurité
nationale ». Sur les plus de 100 personnes de Chine continentale
détenues pour avoir soutenu les manifestations en faveur de la
démocratie à Hong Kong fin 2014, six ont été condamnées à des
peines d’emprisonnement. Parmi elles figuraient Xie Wenfei et Wang
Mo, dirigeants du Mouvement de la rue du sud, qui se sont vu infliger
des peines de quatre ans et demi de détention pour « incitation à
la subversion ». Deux autres parmi les personnes arrêtées, Su
Changlan, une défenseure des droits des femmes, et Chen Qitang,
étaient toujours en détention sans qu’aucune date n’ait été
fixée pour leur procès. Zhang Shengyu, incarcéré pour avoir
soutenu les manifestations de Hong Kong, s’est plaint d’avoir été
frappé, et Su Changlan a indiqué que les autorités pénitentiaires
lui refusaient le traitement médical dont elle avait besoin.
Les
« aveux » soigneusement mis en scène se sont multipliés à la
télévision durant l’année. Des interviews de défenseurs des
droits humains emprisonnés ont notamment été diffusées par les
médias d’État et, à deux reprises, par des médias de Hong Kong
pro-Pékin. Dépourvus de valeur juridique, ces « aveux » n’en
portaient pas moins atteinte au droit à un procès équitable. La
télévision a notamment diffusé les « aveux » des avocats Zhou
Shifeng et Wang Yu, du militant Zhai Yanmin, du libraire de Hong Kong
Gui Minhai et de l’employé d’ONG suédois Peter Dahlin, qui a
été incarcéré puis expulsé. Zhao Wei et son avocat Ren Quanniu
ont publié des aveux sur les réseaux sociaux après avoir,
semble-t-il, obtenu leur libération sous caution.
Plusieurs
journalistes et militants portés disparus ailleurs qu’en Chine
continentale étaient détenus ou présumés détenus sur le
territoire chinois. Le journaliste Li Xin a disparu en Thaïlande en
janvier 2016. Il avait fui la Chine en 2015 après avoir été
soumis, selon ses témoignages dans les médias, à une forte
pression de la part d’agents de la sûreté de l’État chinois
qui voulaient qu’il joue le rôle d’informateur contre ses
collègues et amis. Il a téléphoné à sa compagne en février pour
lui dire qu’il était retourné « volontairement » en Chine afin
d’apporter son aide dans une enquête.
Personne
n’a eu de ses nouvelles depuis et on ignorait toujours où il se
trouvait à la fin de l’année. Tang Zhishun et Xing Qingxian ont
disparu au Myanmar en 2015, alors qu’ils aidaient le fils de deux
avocats chinois emprisonnés. Leur inculpation pour avoir « aidé
une tierce personne à franchir illégalement la frontière nationale
» a été officiellement notifiée en mai 2016, sans que les
autorités ne fournissent d'explication sur ce qu’il s’était
passé entre-temps.
En
mai également, il a été confirmé que les militants en faveur de
la démocratie Jiang Yefei et Dong Guangping avaient été arrêtés
pour « incitation à la subversion de l’État » et pour avoir «
aidé une tierce personne à franchir illégalement la frontière
nationale ».
Le
Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) leur
avait accordé le statut de réfugié, mais la Thaïlande les avait
renvoyés en Chine en 2015. Pendant les six premiers mois suivant
leur retour au moins, ni l’un ni l’autre n’a pu entrer en
contact avec sa famille ni avec un avocat de son choix ; Dong
Guangping n’avait toujours pas cette possibilité à la fin de
l’année.
Miao
Deshun, un militant des droits du travail arrêté pour avoir
participé aux manifestations de la place Tiananmen en faveur de la
démocratie en 1989, aurait été libéré en octobre, après avoir
passé 27 ans derrière les barreaux. Des militants étaient toujours
détenus pour avoir commémoré les événements de Tiananmen.
C’était notamment le cas de deux militants du
Sichuan,
Fu Hailu et Luo Fuyu1.
Liberté
d'expression
En
mars, au moins 20 personnes auraient été arrêtées par la police
en lien avec la publication d’une lettre ouverte critiquant le
président Xi Jinping et demandant sa démission. Cette lettre
ouverte reprochait au chef de l’État de tenter de mettre en place
un « culte de la personnalité » et d’abandonner la direction
collective. Seize personnes travaillant pour Wujie News, le site
Internet qui avait publié la lettre le 4 mars, figuraient parmi les
individus arrêtés.
Le
4 avril, le gouvernement a publié des lignes directrices visant à
renforcer l’application des lois dans le domaine culturel, afin de
« sauvegarder la culture nationale et la sécurité idéologique ».
Ces lignes directrices durcissaient la réglementation concernant de
nombreuses activités « illégales » ou non autorisées, notamment
en ce qui concerne l’édition, la distribution des films et des
programmes de télévision, la diffusion de chaînes de télévision
étrangères par satellite, les spectacles et les importations et
exportations de produits culturels.
La
Chine a continué de prendre des mesures renforçant son système
déjà très répressif de censure d’Internet. Des milliers de
sites web et de réseaux sociaux étaient toujours bloqués,
notamment Facebook, Instagram et Twitter, et les fournisseurs d’accès
et de contenus étaient tenus d’exercer une censure généralisée
sur leurs plateformes. Six journalistes de Tianwang, un site Internet
basé au Sichuan, ont été arrêtées pour avoir couvert des
manifestations liées au sommet du G20 organisé à Hangzhou en
septembre. L’une d’elles, Qin Chao, était toujours détenue à
la fin de l’année.
Liberté
de religion et de conviction
Des
propositions de modification du Règlement relatif aux affaires
religieuses, rendues publiques le 7 septembre, élargiraient à
plusieurs autorités les pouvoirs de surveillance, de contrôle et de
sanction de certaines pratiques religieuses. Ces modifications, qui
mettent en avant la sécurité nationale et ont pour objectif déclaré
d’empêcher « l’infiltration et l’extrémisme », pourraient
être utilisées pour accroître encore la répression du droit à la
liberté de religion et de conviction, notamment à l’encontre des
bouddhistes tibétains, des musulmans ouïghours et des pratiquants
de cultes non reconnus.
Dans
la province du Zhejiang, la campagne de démolition des églises et
de démontage des croix chrétiennes des bâtiments, engagée en
2013, s’est intensifiée en 2016. Selon des informations relayées
par les médias internationaux, plus de 1 700 croix avaient été
enlevées à la fin de l’année, soulevant un concert de
protestations.
La
télévision d’État a diffusé le 25 février une vidéo montrant
les « aveux » de Zhang Kai, un avocat qui proposait une aide
juridictionnelle aux églises concernées ; sur les images, il
paraissait amaigri et épuisé. Soupçonné d’atteintes à la
sûreté de l’État et de « trouble à l’ordre public », il
avait été arrêté en 2015 et placé par la suite en « résidence
surveillée dans un lieu désigné ».
Il
a été libéré sans explication et est retourné chez lui, en
Mongolie intérieure, le 23 mars. Le 26 février, Bao Guohua et sa
femme Xing Wenxiang, tous deux pasteurs dans la ville de Jinghua
(province du Zhejiang), ont été condamnés respectivement à 14 et
12 ans d’emprisonnement pour détournement de fonds appartenant à
leur congrégation et pour avoir « rassemblé une foule afin de
troubler l’ordre social ». Bao Guohua s’était opposé haut et
fort à l’enlèvement des croix sur les églises.
Cette
année encore, les pratiquants du Fa Lun Gong ont été la cible de
persécutions, de détentions arbitraires, de procès iniques ainsi
que d’actes de torture et d’autres mauvais traitements. Chen
Huixia, pratiquante du Fa Lun Gong, a été arrêtée en juin et,
selon sa fille, torturée en détention en raison de ses convictions.
Peine
de Mort
Le
gouvernement a publié en septembre un livre blanc dans lequel il
affirmait que la Chine « [contrôlait strictement] la peine de mort
et l’utilis[ait] avec prudence afin qu’elle ne soit appliquée
qu’à un tout petit nombre de contrevenants ayant commis des crimes
extrêmement graves ». Les statistiques relatives à la peine de
mort et aux exécutions étant toujours classées « secrets d’État
», il était impossible de vérifier le nombre de condamnations à
la peine capitale prononcées et le nombre d’exécutions réalisées.
En
décembre, la Cour populaire suprême a infirmé la condamnation de
Nie Shubin pour viol et homicide volontaire. Le jeune homme avait été
exécuté en 1995. La cour a par ailleurs ordonné que l’affaire
soit rejugée et a confirmé les conclusions d’une juridiction
inférieure selon lesquelles il n’existait pas de preuves évidentes
de la culpabilité de Nie Shubin.
Région
autonome du Tibet et zones à population Tibétaine dans d'autres
régions
Les
Tibétains étaient toujours en butte à des discriminations et leurs
droits à la liberté de religion et de conviction, d’expression,
d’association et de réunion pacifique restaient soumis à des
restrictions. Selon des informations relayées par la presse en août,
le moine tibétain Lobsang Drakpa aurait été condamné à trois ans
d’emprisonnement lors d’un procès à huis clos. Il avait été
arrêté par la police en 2015 pour avoir mené une action
individuelle de protestation – une forme de manifestation de plus
en plus courante dans les zones à population tibétaine3.
Au
cours de l’année, au moins trois personnes se sont immolées par
le feu dans des régions à population tibétaine, en signe de
protestation contre la politique répressive des autorités. Le
nombre d’immolations par le feu connues depuis février 2009
s’élevait ainsi à 146.
Un
blogueur tibétain appelé Druklo a été condamné à trois ans
d’emprisonnement en février pour « incitation au séparatisme »,
en raison de ses publications en ligne sur la liberté religieuse, le
dalaï-lama et d’autres questions relatives au Tibet, ainsi que
pour avoir été en possession du livre interdit Funérailles
célestes.
Tashi
Wangchuk a été placé en détention en janvier et inculpé d’«
incitation au séparatisme » pour avoir défendu l’enseignement en
langue tibétaine et accordé une interview au New York Times.
Il se trouvait toujours derrière les barreaux à la fin de l’année.
Droits
en matière de logement – expulsions forcées
Dans
la province du Sichuan, le gouvernement a commencé en juillet à
démolir en grande partie Larung Gar, réputé être le plus grand
institut bouddhiste tibétain du monde, installé dans le comté de
Seda (Serta), dans la préfecture autonome tibétaine de Ganzi
(Garzê). Les autorités chinoises locales ont ordonné la réduction
à 5 000 personnes – soit une diminution de plus de la moitié –
de la population de Larung Gar, à des fins de « correction et
rectification ». Des milliers de moines, religieuses et pratiquants
laïques étaient menacés d’expulsion forcée.
Région
Autonome Ouïghoure du Xinjiang
En
mars, le secrétaire du Parti communiste pour la région autonome
ouïghoure du Xinjiang, Zhang Chunxian, a annoncé que des progrès
avaient été réalisés dans le maintien de la stabilité sociale
dans la région, et que les actes de « terrorisme violent » avaient
été moins nombreux. Le gouvernement a néanmoins déclaré qu’il
allait poursuivre, pour une durée indéterminée, sa campagne de «
répression sévère » du « terrorisme violent ».
Les
autorités détenaient toujours des écrivains ouïghours et des
rédacteurs en chef de sites en langue ouïghoure. Zhang Haitao, un
défenseur des droits humains han, a été condamné à 19 ans
d’emprisonnement pour « incitation à la subversion » et «
transmission de renseignements à l’étranger ». Ses avocats
pensent que la sévérité de sa peine est due en partie à ses
commentaires sur les questions ethniques.
Cette
année encore, le gouvernement a bafoué le droit à la liberté de
religion et a réprimé tous les rassemblements religieux non
autorisés. Abudulrekep Tumniyaz, directeur adjoint de l’Association
islamique du Xinjiang, a déclaré en mars que tous les lieux de
prière clandestins du Xinjiang avaient été fermés.
Selon
des informations parues en octobre dans la presse, plusieurs
localités de la région autonome ont annoncé qu’elles allaient
demander à l’ensemble de leurs administrés de remettre leur
passeport à la police. De ce fait, tous les habitants du Xinjiang
devraient ensuite présenter des données biométriques – telles
que des échantillons d’ADN ou des scanners – avant d’être
autorisés à se rendre à l’étranger. Cette mesure est intervenue
dans un contexte de répression sécuritaire et de renforcement des
restrictions de déplacement visant les minorités ethniques de la
région autonome.
Droits
culturels
Le
gouvernement provincial a annoncé en août un plan de grande ampleur
prévoyant l’envoi, dans toute la Chine continentale, de 1 900
enseignants ouïghours chargés d’accompagner les élèves
ouïghours qui sont internes dans des régions peuplées
majoritairement de Hans. Il s’est engagé à augmenter le nombre de
ces professeurs détachés, avec un objectif de 7 200 d’ici à
2020.
Cette
mesure est présentée comme un moyen « de résister au terrorisme,
à l’extrémisme violent et au séparatisme et de promouvoir la
solidarité ethnique », mais des organisations ouïghoures
installées à l’étranger ont critiqué ce projet, estimant que
c’était une façon d’affaiblir l’identité culturelle
ouïghoure.
Région
administrative spéciale de Hong Kong
Cinq
libraires disparus en Thaïlande, en Chine continentale et à Hong
Kong fin 2015 ont réapparu à la télévision chinoise en janvier et
février 2016. Gui Minhai, Lui Por, Cheung Chi-ping, Lee Po et Lam
Wing-kee travaillaient pour Mighty Current Media, une maison
d’édition de Hong Kong connue pour ses livres sur les dirigeants
chinois et les scandales politiques. Lam Wing-kee a regagné Hong
Kong en juin et a tenu une conférence de presse, au cours de
laquelle il a déclaré avoir été détenu arbitrairement, maltraité
en détention et contraint de faire des « aveux ».
Les
étudiants Joshua Wong, Alex Chow et Nathan Law ont été jugés pour
leur rôle dans les manifestations organisées devant le siège du
gouvernement en septembre 2014, qui avaient donné naissance au
mouvement prodémocratique dit « des parapluies ». En juillet 2016,
Joshua Wong et Alex Chow ont été reconnus coupables de «
participation à un rassemblement illégal » et Nathan Law d’«
incitation à participer à un rassemblement illégal », aux termes
de dispositions très vagues de l’Ordonnance relative à l’ordre
public de Hong Kong. Les appels interjetés par les deux parties
étaient en instance à la fin de l’année.
Le
Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale a publié en
novembre une interprétation de l’article 104 de la Loi
fondamentale de Hong Kong concernant la prestation de serment de deux
parlementaires indépendantistes. Cette publication est intervenue
avant même que la Haute Cour de Hong Kong, saisie par le
gouvernement de Hong Kong, n’ait pu se prononcer sur une demande de
destitution de ces parlementaires.
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