Si je peux me permettre quelques commentaires: nous voyons là toutes les limites que vont pouvoir avoir les interventions de la France Insoumise dans le cas où elle serait la forme de contestation la plus proche de la gauche prolétarienne. D'ailleurs, il serait bon de savoir les raisons de la non formation d'un front commun de contestation France Insoumise-Parti Communiste dans cette assemblée.
Le pouvoir de ces deux formations va être le pouvoir de l'éducation. Comme l'a fait lors des trois dernières campagne de Jean-Luc Mélenchon. Une éducation qui va permettre d'aller chercher les inconscients - ce que je veux dire précisément de ceux qui n'ont pas la conscience politique de leur positionnement dans la société. Car il est évident qu'un ouvrier qui vote pour Macron simplement parce qu'il est jeune n'est pas de la conscience politique. La conscience politique veut que l'on ne s'intéresse pas aux hommes politiques mais au programme qu'ils nous vendent. Hors Macron tout en étant jeune d'âge ne nous fait pas d'autres propositions que de nous enfoncer de plus en plus dans un libéralisme forcené, dans une précarité généralisée et nous enfonce dans une misère de plus en plus endémique, structurelle et pérenne. En fait, il va oser mettre en place que tous les autres libéraux n'ont jamais osé faire- , les non éduqués et les écœurés des opportunistes.
D'ailleurs, on peut se poser la question de savoir pourquoi France 3 nous enlève les séances publiques de l'assemblée nationale. Serait-ce parce que, pour une fois depuis bien longtemps, il y a des députés qui vont parler autrement, sans fard, sans peur, tels que Ruffin, Mélenchon mais aussi Quatennens.
Pour ce qui me concerne, je n'ai pas d'idole, aucune, réelle ou supposée, ni présente, ni passé; j'écoute, je regarde et je compare et je vous invite à vous abonner à toutes les chaines disponibles des députés de la France insoumise. Il y a des discours, des propositions dont nous devons nous emparer. Après les personnes, nous saurons voir sur le long terme.
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Le pouvoir de ces deux formations va être le pouvoir de l'éducation. Comme l'a fait lors des trois dernières campagne de Jean-Luc Mélenchon. Une éducation qui va permettre d'aller chercher les inconscients - ce que je veux dire précisément de ceux qui n'ont pas la conscience politique de leur positionnement dans la société. Car il est évident qu'un ouvrier qui vote pour Macron simplement parce qu'il est jeune n'est pas de la conscience politique. La conscience politique veut que l'on ne s'intéresse pas aux hommes politiques mais au programme qu'ils nous vendent. Hors Macron tout en étant jeune d'âge ne nous fait pas d'autres propositions que de nous enfoncer de plus en plus dans un libéralisme forcené, dans une précarité généralisée et nous enfonce dans une misère de plus en plus endémique, structurelle et pérenne. En fait, il va oser mettre en place que tous les autres libéraux n'ont jamais osé faire- , les non éduqués et les écœurés des opportunistes.
D'ailleurs, on peut se poser la question de savoir pourquoi France 3 nous enlève les séances publiques de l'assemblée nationale. Serait-ce parce que, pour une fois depuis bien longtemps, il y a des députés qui vont parler autrement, sans fard, sans peur, tels que Ruffin, Mélenchon mais aussi Quatennens.
Pour ce qui me concerne, je n'ai pas d'idole, aucune, réelle ou supposée, ni présente, ni passé; j'écoute, je regarde et je compare et je vous invite à vous abonner à toutes les chaines disponibles des députés de la France insoumise. Il y a des discours, des propositions dont nous devons nous emparer. Après les personnes, nous saurons voir sur le long terme.
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"En général, on admet aujourd'hui que la question du parlementarisme n'est pas une question de principe mais seulement de tactique. Bien qu'indubitablement juste, cette proposition pâtit,néanmoins, de beaucoup d'obscurité. Abstraction faite qu'elle est énoncée presque exclusivement par ceux qui sont en pratique pour le parlementarisme - de telle sorte que leur acceptation de cette proposition signifie presque toujours, pour eux, une prise de position favorable au parlementarisme - on n'a rien dit d'essentiel lorsqu'on a fait la constatation qu'une question n'est pas une question de principe mais seulement de tactique. Ceci particulièrement parce que, par suite de l'absence d'une effective théorie de la connaissance du socialisme , le rapport d'une question tactique aux principe est tout à fait obscur.
On doit cependant insister sans pouvoir traiter , ici, même sommairement , ce problème, sur ce qui suit : tactique signifie application pratique des principes théoriques établis. La tactique est donc le trait d'union entre le but posé et la réalité immédiate donnée. Elle est donc déterminée de deux côtés: les principes et les buts solidement fixés dans le communisme, la réalité historique constamment changeante. Quand on insiste sur la grande souplesse de la tactique communiste ( au moins en rapport avec ce qu'elle devrait être) , il ne faut pas oublier , pour la compréhension rigoureuse de cette phrase, que la souplesse de la tactique communiste est une conséquence directe de la rigidité des principes communistes. En effet, les principes immuables du communisme peuvent conserver cette souplesse seulement parce qu'ils sont appelés à transformer de façon vitale et fructueuse la réalité changeant sans cesse . Toute "politique réaliste", toute action non guidée par des principes, devient rigide et schématique. Elle le devient d'autant plus qu'elle sera affirmée par des principes arbitraires ( par exemple la politique impérialiste allemande). En effet, l'immanent dans le changeant, l'élément directeur au sein de la profusion des directions, ne peuvent être éliminés aucune "real-politique". Si l'action politique n'est pas guidée par une théorie féconde , capable d'influer fructueusement sur les événements et de leur devenir féconde, l'habitude, le poncif, la routine, prendront sa place , incapables de s'adapter aux besoins du moment.
Justement par sa cohésion avec la théorie et les principes, la tactique communiste se différencie de toute tactique selon la "real-politik" des bourgeois ou des sociaux-démocrates petits bourgeois. Si donc - pour le parti communiste- un problème se pose en tant que problème tactique , il faut se demander : 1° de quels principes dépend le problème en question? 2° Comment doit-on concevoir le lien d'une question tactique particulière avec les autres questions particulières, conformément, encore, à la liaison avec les questions de principe?
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Pour une compréhension plus adéquate du parlementarisme en tant que problème tactique du communisme, il faut partir du principe de la lutte de classe et de l'analyse concrète de la situation actuelle réelle des rapports de force , matériels et idéologiques entre les classes en lutte. De là découlent les deux modes décisifs de poser la question: 1 Quand le parlementarisme intervient-il comme arme, comme moyen tactique du prolétariat en général? 2 Comment cette arme peut-elle être utilisée dans l'intérêt de la lutte de la classe prolétarienne?
De par son essence, la lutte de classe prolétarienne nie la société bourgeoise . Ceci n'implique en aucune façon l'indifférence politique vis à vis de l'état critiqué, déjà, avec raison par Marx. Cela implique, au contraire, un type de lutte où le prolétariat ne se laisse pas assujettir aux formes et aux moyens que la société bourgeoise a érigé à ses propres fins., un type de lutte où l'initiative soit , dans tous les cas, du côté du prolétariat. Mais il ne faut pas oublier que ce type absolument pur de lutte de classe du prolétariat ne peut que rarement se déployer dans sa pureté. Avant tout parce que, dans des situations historiques données, le prolétariat se trouve dans une position de défensive vis à vis de la bourgeoisie, bien qu'il soit d'après sa mission historico-philosophique en lutte continuelle contre l'existence de la société bourgeoise . L'idée de la lutte de classe prolétarienne est celle d'une grande offensive contre le capitalisme. L'histoire fait apparaître cette offensive comme imposée au prolétariat. La position tactique où le prolétariat se trouve parfois , peut, en conséquence, se définir d'une façon très simple:, par son caractère défensif ou offensif. Par suite, sur la base de ce que nous avons dit, on en déduit que dans les situations défensives on est contraint d'utiliser des moyens tactiques qui, par leur essence la plus intime, sont en contradiction avec l'idée de la lutte de classe du prolétariat.
Le parlement qui l'instrument le plus caractéristique de la bourgeoisie peut donc représenter une arme défensive du prolétariat. Le problème du "quand" de son usage s'éclaircit maintenant de lui-même: il s'agit d'une phase de la lutte de classe où le prolétariat, à cause des rapports de force externes comme à cause de ses propres immaturités idéologiques, ne peut pas combattre la bourgeoisie avec ses propres moyens d'attaque. L'acceptation de l'activité parlementaire comporte donc pour tout parti communiste la conscience et l'admission que la révolution est impensable dans un proche avenir. Le prolétariat contraint à la défensive , peut se servir de la tribune parlementaire , il peut utiliser les possibilités que la "liberté" que la bourgeoisie accorde aux membres du parlement, comme substituts aux formes externes de lutte, provisoirement impossibles. Le prolétariat peut se servir des luttes parlementaires contre la bourgeoisie afin de rassembler ses propres forces , pour une préparation à la lutte effective, authentique contre la bourgeoisie. Qu'une telle phase puisse éventuellement durer un laps de temps passablement considérable, cela se comprend de soi-même, mais cela ne change en rien au fait que, pour un parti communiste, l'activité parlementaire ne peut rien être de plus qu'une préparation à la lutte vraie et propre, jamais l'authentique lutte du prolétariat.
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C'est encore plus difficile d'établir comment doit se comporter une fraction communiste au parlement quand la tactique parlementaire est applicable ( les deux problèmes sont étroitement liés) . On se réfère presque toujours l'exemple de Liebknecht et à la fraction bolchévique à la Douma (Radek en est le dernier exemple, cf : " le développement de la révolution mondiale") Mais justement ces deux exemples montrent à quel point il est difficile pour un communiste de trouver le comportement parlementaire adéquat. Cela présuppose des capacités exceptionnelles de la part du parlementaire communiste. En bref, la difficulté est celle-ci : le député communiste doit combattre le parlement au parlement et ceci doit être fait avec une tactique qui ne se place pas, même un instant,sur le terrain de la bourgeoisie, du parlementarisme. Nous ne nous réferons, pas ici, à la "protestation" durant les "débats" ( tout ceci reste parlementariste, légal, de la phrase révolutionnaire.), mais à la lutte contre le parlementarisme , contre la domination de la bourgeoisie au travers de l'action au sein du parlement même.
Cette action révolutionnaire ne peut tendre qu'à préparer le passage du prolétariat de la phase défensive à la phase offensive. Ce qui veut dire que, moyennant cette action, la bourgeoisie et ses complices sociaux-démocrates seront contraints à mettre à nu leur dictature de classe de telle façon que la continuité de celle-ci pourra être mise en péril. Il s'agit donc, avec cette tactique communiste, du démasquage de la bourgeoisie au parlement, non par une critique en paroles (qui est , dans beaucoup de cas, une phraséologie révolutionnaire tolérée par la bourgeoisie) mais une provocation pour qu'elle se mette ouvertement en avant, pour qu'elle se découvre elle-même par des actions qui peuvent, à un moment donné, lui être défavorables. Le parlementarisme étant une tactique défensive du prolétariat , il s'agit de ce fait, de préparer la défensive de telle sorte que l'initiative tactique reste toujours du côté du prolétariat et que les attaques de la bourgeoisie deviennent néfastes à celle-ci.
Cette brève et hâtive exposition montre avec suffisamment de clarté les énormes difficultés de cette tactique. La première difficulté à laquelle tous les groupes parlementaires succombent, presque sans exception, est la suivante: parvenir dans le parlement même à un dépassement effectif du parlementarisme. En fait, même la critique la plus aigue à l'action des classes dominantes reste pur verbiage, phrase révolutionnaire , si on n'arrive pas à percer, d'une façon ou d'une autre, le milieu strictement parlementaire; si son effet immédiat n'est pas d'allumer la lutte de classe , afin de mettre à nu les contradictions de classe, d'accélérer la réapparition de l'idéologie du prolétariat. L'opportunisme - le plus grand danger de la tactique parlementaire - a sa raison principale en ceci: toute activité parlementaire qui, par sa nature et effet, ne va pas au delà du parlement, qui n'a pas au moins la tendance à la destruction de la structure parlementaire, est opportuniste. Dans ce cas la critique la plus décisive à l'intérieur du parlement ne peut rien changer. Au contraire. Justement à cause de ceci : qu'une critique acérée de la société bourgeoise apparaisse possible, contribuera à la désorientation , souhaitée par la bourgeoisie, de la conscience de classe du prolétariat. La fiction de la démocratie parlementaire bourgeoise se base sur le fait que le parlement apparait non comme un organe d'oppression de classe, mais comme un organe de "tout le peuple". Tout radicalisme verbal - du fait même qu'il a la possibilité de se manifester au parlement - est opportuniste et répréhensible car il renforce les illusions des couches les moins conscientes du prolétariat au sujet de cette fiction.
Il faut donc saboter le parlement en tant que parlement et l'activité parlementaire doit être poussée au delà du parlementarisme. Par une telle attitude , cependant, la représentation parlementaire communiste va à l'encontre d'une difficulté tactique ultérieure qui, alors que le péril d'opportuniste semble dépassé , risque de mettre sérieusement en danger ce travail. Ce danger réside dans le fait que l'initiative et la supériorité tactique restent aux mains de la bourgeoisie , nonobstant tous les efforts que peut faire la fraction parlementaire communiste. Cette supériorité tactique se vérifie quand l'une des deux parties réussit à imposer à l'autre des conditions de lutte qui lui sont plus favorables. Mais on a dejà noté que tout lutte qui reste confinée au parlement est une victoire tactique de la bourgeoisie. Le prolétariat est donc, dans de nombreux cas, placé devant ce choix : éviter la lutte décisive ( mais arrêt au stade parlementaire = danger d'opportunisme) ou aller au delà du parlementarisme, recourir à l'appel aux masses , à un moment qui est favorable à la bourgeoisie. L'exemple le plus clair de l'insolubilité de ce problème nous est offert par la situation actuelle du prolétariat italien. Les élections qui, sous la bannière communiste, se sont déroulées en tant que grandioses "agitations" , ont fait gagner un grand nombre de mandats au parti. Et après? Où l'on prend part au "travail" parlementaire "positif" ( chose que souhaitent Turati et ses acolytes ) avec cette conséquence : victoire de l'opportunisme , avilissement du mouvement révolutionnaire, ou bien on opère un sabotage ouvert du parlement avec cette conséquence: avant ou après adviendra le heurt avec la bourgeoisie, quand le prolétariat ne sera pas en mesure de choisir le moment de ce heurt. Qu'on ne se méprenne pas, nous ne partons de la présupposition ridicule que l'on puisse "choisir le moment" de la révolution. Au contraire, nous croyons que les explosions révolutionnaires sont des actions spontanées des masses , à l'occasion desquelles la tâche du parti est de rendre le but conscient , d'indiquer la direction. Mais du fait même que le point de départ de ce heurt puisse être le parlement , la spontanéité des masses court un sérieux danger. L'action parlementaire se change en de vides démonstrations ( dont l'effet avec le temps conduit les masses à la prostration et les endort) ou porte aux provocations heureuses de la bourgeoisie. La fraction italienne craignant cette dernière éventualité , oscille sans arrêt entre les démonstrations vides et l'opportunisme larvé de la rhétorique parlementaire ( à côté de ces erreurs tactiques de méthode, d'autres erreurs tactiques portent sur le contenu, par exemple, la manifestation petite-bourgeoise pour la république).
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A l'aide de cet exemple, la théorie affirmant qu'une victoire électorale peut devenir dangereuse apparait tout à fait clairement. Car pour le parti italien le plus grand péril réside dans le fait que son activité parlementaire au parlement peut porter très facilement à la destruction du parlement même, sans que le prolétariat italien possède , sur le plan idéologique et organisationnel, la maturité nécessaire pour la lutte décisive. La contradiction entre la victoire électorale et la non-préparation éclaire vivement l'inconsistance de cet argument favorable au parlementarisme : celui ci serait une espèce de "revue" des forces prolétariennes. Si les voix obtenues signifiaient réellement des voix communistes , ces objections ne se poseraient pas , car la préparation idéologique existerait déjà. Ceci montre aussi que l'agitation électorale , en tant que simple moyen de propagande, n'est pas sans inconvénient. La propagande du parti communiste doit servir à la clarification de la conscience de classe des masses prolétariennes , à leur éveil à la lutte de classe.Conformément à cela, elle doit viser à accélérer le processus de différenciation au sein du prolétariat. C'est seulement de cette façon qu'on obtenir que d'un côté le noyau solide et conscient du prolétariat révolutionnaire ( le parti communiste) se développe en quantité et en qualité, que de l'autre côté, le parti, au moyen de l'enseignement pratique de l'action révolutionnaire , attire à lui les couches semi-conscientes et les porte à la conscience révolutionnaire de leur situation. L'agitation électorale se révèle, dans ce but, comme un moyen douteux. Car, voter n'est pas une action mais, ce qui est bien pire, une apparence d'action, l'illusion d'une action. Elle n'agit donc pas dans le sens de promouvoir la conscience mais de l'obscurcir. Il se produit, en apparence, une grande armée qui disparaît totalement même où une résistance sérieuse est nécessaire ( la sociale démocratie allemande en 1914 ).
Les partis parlementaires bourgeois , au même titre que toute l'organisation de la société bourgeoise tentent, en dernières analyses - à obscurcir la conscience de classe. Minorité négligeable de la population, la bourgeoisie réussit à maintenir sa domination seulement parce qu'elle attire à sa suite toutes les couches sociales matériellement et idéologiquement incertaines et non définies. En conséquence, le parti parlementaire bourgeois est une résultante des intérêts de classe des plus variés (sans doute du point de vue du capitalisme, le compromis apparent est-il important que celui réel).Mais cette structure de parti est presque toujours imposée au prolétariat quand il participe à la lutte électorale. La vie propre d'un tel d'un tel mécanisme électoral qui travaille pour la plus grande "victoire" possible influe presque toujours sur les slogans, de façon à gagner les "sympathisants". Même quand ceci n'advient pas consciemment, il y a, dans toute la technique du vote, une séduction du "sympathisant" qui recèle en elle le plus grand danger : séparer le sentiment de l'action, et faire naître, ainsi, un penchant à l'embourgeoisement et à l'opportunisme. L'oeuvre d'éducation des partis communistes sur les couches confuses et indécises du prolétariat peut devenir réellement fructueuse, seulement si, au moyen de l'enseignement de la pratique révolutionnaire, on renforce en elles la conviction révolutionnaire. Toute campagne électorale -en liaison à son essence bourgeoise - prend une direction complètement opposée qu'on peut éviter dans de très rares cas seulement. Même le parti italien court ce danger. L'aile droite a considéré l'adhésion à la III°internationale, la revendication de la république des conseils, comme de purs mots d'ordre électoraux. Le processus de différenciation, la conquête effective des masses à l'action commune, peut commencer plus tard ( et vraisemblablement dans des conditions défavorables). En général les slogans électoraux, justement parce qu'ils n'ont aucune relation immédiate avec l'action, révèlent une surprenante tendance à l'élimination des contradictions , à l'unification des courants dissidents. Ce sont ces particularités qui sont très préoccupantes , spécialement à l'heure actuelle où il s'agit de l'unité effective et opérante du prolétariat, et non l'unité apparente des vieux partis.
Parmi les difficultés quasi insurmontables d'une action communiste au parlement, nous avons l'indépendance excessive et le pouvoir de décision, dans la vie politique, qu'on a l'habitude d'attribuer au groupe parlementaire. Que cela représente un avantage pour les partis bourgeois est indubitable. Nous ne pouvons pas analyser, ici, la question de plus près. Mais, ce qui est utile pour la bourgeoisie est presque toujours dangereux pour le prolétariat. Ainsi dans ce cas, on ne pourrait, avec quelque chance, éviter les dangers sus-indiqués, dérivant de la tactique parlementaire, que si l'activité parlementaire était inconditionnellement soumise à la direction centrale extra-parlementaire. Théoriquement la chose est évidente mais l'expérience nous enseigne que les rapports entre parti et fraction parlementaire se renversent presque constamment et que le parti est mis à la remorque de la fraction parlementaire.Ainsi, par exemple, dans le cas de Liebknecht durant la guerre quand, en face de la fraction parlementaire, il invoqua, naturellement en vain, les obligations du programme du parti.
Plus ardu encore que le rapport entre la fraction parlementaire et le parti, est le rapport entre la première et le conseil ouvrier. La difficulté de poser le problème de façon théorique rigoureuse, jette la plus vive lumière sur la nature problématique du parlementarisme dans la lutte de classe du prolétariat : les conseils ouvriers en tant qu'organisations de la totalité du prolétariat ( de celui conscient, comme de celui inconscient) dépassent, par leur simple existence, la société bourgeoise. De par leur nature , ils sont des organisations révolutionnaires de l'extension, de la capacité d'action et de la puissance du prolétariat et, en tant que tels, les véritables thermomètres de la révolution. Car tout ce qui se fait et s'obtient, dans les conseils ouvriers, est arraché à la résistance de la bourgeoisie.Cela a donc une grande valeur non seulement comme résultat, mais principalement comme moyen éducatif pour une action de classe consciente. Les tentatives ( telles celles de l'USPD -parti socialiste indépendant d'Allemagne) "pour ancrer" "les conseils ouvriers" "dans la constitution" afin de leur assurer une activité légale déterminée, apparaît donc comme le comble du "crétinisme parlementaire". La légalité tue le conseil ouvrier. Le conseil ouvrier existe en tant qu'organisation offensive du prolétariat révolutionnaire seulement dans la mesure où il menace l'existence de la société bourgeoise et combat, pas à pas, pour préparer la destruction de celle-ci et la construction de la société prolétarienne. Toute légalité , c'est à dire, tout insertion dans la société bourgeoise à l'aide de limitations déterminées de compétence transforme son existence en apparence. Le conseil ouvrier devient une mixture de club de débats , de comité - une caricature du parlement.
Est-il donc possible que le conseil ouvrier et la fraction parlementaire coexistent l'un à côté de l'autrecomme armes tactiques du prolétariat en général? Il serait facile de déduire , du caractère offensif du premier et défensif du second, la théorie qu'ils se complètent mutuellement. De telles tentatives de conciliation négligent cependant que l'offensive et de la défensive dans la lutte de classe sont des concepts dialectiques, chacun desquels contient tout un monde d'actions (dans les deux cas: offensives et défensives singulières ) , et peut être utilisé dans une phase déterminée de la lutte de classe , mais alors il exclut l'autre. On peut définir la différence entre les deux phases - de façon brève et en même temps la plus claire possible , pour la question dont il s'agit ici- en disant que le prolétariat se trouve dans la défensive tant que le procès de dissolution du capital n'a pas commencé, le prolétariat est contraint à l'offensive et il est indifférent que cette transformation soit déterminée consciemment ou non , qu'elle apparaisse ou n'apparaisse pas justifiable et fondée scientifiquement. Mais comme le procès évolutif de l'idéologie ne coincide pas facilement avec celui de l'économie, et ne se déroule jamais parallèlement à celui-ci , la possibilité objective et la nécessité de la phase offensive de la lutte de classe trouvent rarement le prolétariat préparé idéologiquement pour cette dernière. Sous l'effet de la situation économique l'action des masses prend évidemment une direction révolutionnaire. Elle est cependant toujours déviée sur de fausses voies par les dirigeants opportunistes qui ne veulent ou ne peuvent pas se libérer des habitudes propres à la phase défensive. Ou bien, elle est totalement sabotée. En conséquence, dans la phase offensive de la lutte de classe, il n'y a pas que la bourgeoisie et les couches sociales guidées par elle qui s'alignent contre le prolétariat mais ses propres dirigeants d'autrefois. On doit donc porter la critique non plus en premier lieu contre la bourgeoisie ( elle est déjà jugée par l'histoire ) mais contre l'aile droite et le centre du mouvement ouvrier, la social-démocratie sans l'aide de laquelle le capitalisme n'aurait dans aucun pays la moindre chance de surmonter - même temporairement - la crise actuelle.
La critique du prolétariat est en même temps une critique de l'action, une oeuvre éducative de l'action révolutionnaire, un enseignement par le fait. Dans ce but, les conseils ouvriers sont les instruments les plus favorables que l'on puisse imaginer. Leur fonction éducative est plus importante que toutes les conquêtes singulières qu'ils sont en mesure d'obtenir en faveur du prolétariat. Le conseil ouvrier est la mort de la social-démocratie. Tandis qu'il est possible, au sein du parlement, de cacher l'opportunisme sous des phrases révolutionnaires, le conseil ouvrier est contraint à l'action ou bien il cesse d'exister. Cette action, dont le guide conscient doit être le parti communiste, conduit à la dissolution de l'opportunisme et permet d'exercer la critique aujourd'hui nécessaire. Ce n'est donc pas si étonnant que la social-démocratie soit épouvantée devant l'auto-critique qui lui est imposée dans le conseil ouvrier. Le développement des conseils ouvriers en Russie de la première à la seconde révolution montre clairement où doit conduire ce développement.
La position du conseil ouvrier par rapport à celle du parlement pourrait être déterminée , théoriquement et tactiquement ainsi: là où un conseil ouvrier est possible (même dans un espace très limité) le parlementarisme est superflu. Même ceci est dangereux car il est dans la nature de ce dernier de permettre en son sein une critique de la bourgeoisie , non l'auto-critique du prolétariat. Mais le prolétariat, avant d'atteindre la terre promise, doit passer par l'épreuve de feu de cette auto-critique, par laquelle il se dépouille de la figure qu'il a , à l'époque capitaliste antérieure, et qui se manifeste de la façon la plus prégnante dans la social-démocratie, il parvient alors à la purification."
Les partis parlementaires bourgeois , au même titre que toute l'organisation de la société bourgeoise tentent, en dernières analyses - à obscurcir la conscience de classe. Minorité négligeable de la population, la bourgeoisie réussit à maintenir sa domination seulement parce qu'elle attire à sa suite toutes les couches sociales matériellement et idéologiquement incertaines et non définies. En conséquence, le parti parlementaire bourgeois est une résultante des intérêts de classe des plus variés (sans doute du point de vue du capitalisme, le compromis apparent est-il important que celui réel).Mais cette structure de parti est presque toujours imposée au prolétariat quand il participe à la lutte électorale. La vie propre d'un tel d'un tel mécanisme électoral qui travaille pour la plus grande "victoire" possible influe presque toujours sur les slogans, de façon à gagner les "sympathisants". Même quand ceci n'advient pas consciemment, il y a, dans toute la technique du vote, une séduction du "sympathisant" qui recèle en elle le plus grand danger : séparer le sentiment de l'action, et faire naître, ainsi, un penchant à l'embourgeoisement et à l'opportunisme. L'oeuvre d'éducation des partis communistes sur les couches confuses et indécises du prolétariat peut devenir réellement fructueuse, seulement si, au moyen de l'enseignement de la pratique révolutionnaire, on renforce en elles la conviction révolutionnaire. Toute campagne électorale -en liaison à son essence bourgeoise - prend une direction complètement opposée qu'on peut éviter dans de très rares cas seulement. Même le parti italien court ce danger. L'aile droite a considéré l'adhésion à la III°internationale, la revendication de la république des conseils, comme de purs mots d'ordre électoraux. Le processus de différenciation, la conquête effective des masses à l'action commune, peut commencer plus tard ( et vraisemblablement dans des conditions défavorables). En général les slogans électoraux, justement parce qu'ils n'ont aucune relation immédiate avec l'action, révèlent une surprenante tendance à l'élimination des contradictions , à l'unification des courants dissidents. Ce sont ces particularités qui sont très préoccupantes , spécialement à l'heure actuelle où il s'agit de l'unité effective et opérante du prolétariat, et non l'unité apparente des vieux partis.
Parmi les difficultés quasi insurmontables d'une action communiste au parlement, nous avons l'indépendance excessive et le pouvoir de décision, dans la vie politique, qu'on a l'habitude d'attribuer au groupe parlementaire. Que cela représente un avantage pour les partis bourgeois est indubitable. Nous ne pouvons pas analyser, ici, la question de plus près. Mais, ce qui est utile pour la bourgeoisie est presque toujours dangereux pour le prolétariat. Ainsi dans ce cas, on ne pourrait, avec quelque chance, éviter les dangers sus-indiqués, dérivant de la tactique parlementaire, que si l'activité parlementaire était inconditionnellement soumise à la direction centrale extra-parlementaire. Théoriquement la chose est évidente mais l'expérience nous enseigne que les rapports entre parti et fraction parlementaire se renversent presque constamment et que le parti est mis à la remorque de la fraction parlementaire.Ainsi, par exemple, dans le cas de Liebknecht durant la guerre quand, en face de la fraction parlementaire, il invoqua, naturellement en vain, les obligations du programme du parti.
Plus ardu encore que le rapport entre la fraction parlementaire et le parti, est le rapport entre la première et le conseil ouvrier. La difficulté de poser le problème de façon théorique rigoureuse, jette la plus vive lumière sur la nature problématique du parlementarisme dans la lutte de classe du prolétariat : les conseils ouvriers en tant qu'organisations de la totalité du prolétariat ( de celui conscient, comme de celui inconscient) dépassent, par leur simple existence, la société bourgeoise. De par leur nature , ils sont des organisations révolutionnaires de l'extension, de la capacité d'action et de la puissance du prolétariat et, en tant que tels, les véritables thermomètres de la révolution. Car tout ce qui se fait et s'obtient, dans les conseils ouvriers, est arraché à la résistance de la bourgeoisie.Cela a donc une grande valeur non seulement comme résultat, mais principalement comme moyen éducatif pour une action de classe consciente. Les tentatives ( telles celles de l'USPD -parti socialiste indépendant d'Allemagne) "pour ancrer" "les conseils ouvriers" "dans la constitution" afin de leur assurer une activité légale déterminée, apparaît donc comme le comble du "crétinisme parlementaire". La légalité tue le conseil ouvrier. Le conseil ouvrier existe en tant qu'organisation offensive du prolétariat révolutionnaire seulement dans la mesure où il menace l'existence de la société bourgeoise et combat, pas à pas, pour préparer la destruction de celle-ci et la construction de la société prolétarienne. Toute légalité , c'est à dire, tout insertion dans la société bourgeoise à l'aide de limitations déterminées de compétence transforme son existence en apparence. Le conseil ouvrier devient une mixture de club de débats , de comité - une caricature du parlement.
Est-il donc possible que le conseil ouvrier et la fraction parlementaire coexistent l'un à côté de l'autrecomme armes tactiques du prolétariat en général? Il serait facile de déduire , du caractère offensif du premier et défensif du second, la théorie qu'ils se complètent mutuellement. De telles tentatives de conciliation négligent cependant que l'offensive et de la défensive dans la lutte de classe sont des concepts dialectiques, chacun desquels contient tout un monde d'actions (dans les deux cas: offensives et défensives singulières ) , et peut être utilisé dans une phase déterminée de la lutte de classe , mais alors il exclut l'autre. On peut définir la différence entre les deux phases - de façon brève et en même temps la plus claire possible , pour la question dont il s'agit ici- en disant que le prolétariat se trouve dans la défensive tant que le procès de dissolution du capital n'a pas commencé, le prolétariat est contraint à l'offensive et il est indifférent que cette transformation soit déterminée consciemment ou non , qu'elle apparaisse ou n'apparaisse pas justifiable et fondée scientifiquement. Mais comme le procès évolutif de l'idéologie ne coincide pas facilement avec celui de l'économie, et ne se déroule jamais parallèlement à celui-ci , la possibilité objective et la nécessité de la phase offensive de la lutte de classe trouvent rarement le prolétariat préparé idéologiquement pour cette dernière. Sous l'effet de la situation économique l'action des masses prend évidemment une direction révolutionnaire. Elle est cependant toujours déviée sur de fausses voies par les dirigeants opportunistes qui ne veulent ou ne peuvent pas se libérer des habitudes propres à la phase défensive. Ou bien, elle est totalement sabotée. En conséquence, dans la phase offensive de la lutte de classe, il n'y a pas que la bourgeoisie et les couches sociales guidées par elle qui s'alignent contre le prolétariat mais ses propres dirigeants d'autrefois. On doit donc porter la critique non plus en premier lieu contre la bourgeoisie ( elle est déjà jugée par l'histoire ) mais contre l'aile droite et le centre du mouvement ouvrier, la social-démocratie sans l'aide de laquelle le capitalisme n'aurait dans aucun pays la moindre chance de surmonter - même temporairement - la crise actuelle.
La critique du prolétariat est en même temps une critique de l'action, une oeuvre éducative de l'action révolutionnaire, un enseignement par le fait. Dans ce but, les conseils ouvriers sont les instruments les plus favorables que l'on puisse imaginer. Leur fonction éducative est plus importante que toutes les conquêtes singulières qu'ils sont en mesure d'obtenir en faveur du prolétariat. Le conseil ouvrier est la mort de la social-démocratie. Tandis qu'il est possible, au sein du parlement, de cacher l'opportunisme sous des phrases révolutionnaires, le conseil ouvrier est contraint à l'action ou bien il cesse d'exister. Cette action, dont le guide conscient doit être le parti communiste, conduit à la dissolution de l'opportunisme et permet d'exercer la critique aujourd'hui nécessaire. Ce n'est donc pas si étonnant que la social-démocratie soit épouvantée devant l'auto-critique qui lui est imposée dans le conseil ouvrier. Le développement des conseils ouvriers en Russie de la première à la seconde révolution montre clairement où doit conduire ce développement.
La position du conseil ouvrier par rapport à celle du parlement pourrait être déterminée , théoriquement et tactiquement ainsi: là où un conseil ouvrier est possible (même dans un espace très limité) le parlementarisme est superflu. Même ceci est dangereux car il est dans la nature de ce dernier de permettre en son sein une critique de la bourgeoisie , non l'auto-critique du prolétariat. Mais le prolétariat, avant d'atteindre la terre promise, doit passer par l'épreuve de feu de cette auto-critique, par laquelle il se dépouille de la figure qu'il a , à l'époque capitaliste antérieure, et qui se manifeste de la façon la plus prégnante dans la social-démocratie, il parvient alors à la purification."
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