jeudi 31 août 2017

Débats sur le parlementarisme

Pour conclure cette série d'articles sur le parlementarisme, paru dans la revue "Invariance, anthologie", j'y ajoute les deux dernières contributions: celle qui provient du parti communiste Belge et du parti communiste Hollandais.

De cette façon, vous aurez des arguments pour défendre telle ou telle opinion. Nous pouvons, si nous ne sommes pas communistes, mettre de côté les éléments rhétoriques concernant cette direction politique. Malgré cela, ça ne remet aucunement en cause la réflexion qui, je le pense, est centrale. Pour parvenir à nos fins, devons-nous utiliser les instruments de ce qui nous opprime déjà ou devons-nous en crée d'autres afin de vider de sa substance les autres? 

Pour ma part, je suis de plus en plus convaincu par la nécessité de mettre en place dans tous les lieux où existent le travail salarial, des groupes de réflexion et d'action afin de contrer les méfaits locaux de nos patrons. Mettre ce travail là dans les mains de certains qui se disent prêts à assumer cette tâche, tels les syndicalistes professionnels, nous met dans la position de spectateurs et non d'acteurs et de tomber entre les mains d'opportunistes.

Voici la contribution Belge dans son intégralité: 

"1 Le parlement est l'organe central de l'état bourgeois. Il est donc, comme tous les organes de la démocratie bourgeoise moderne issus de l'ordre économique capitaliste actuel , totalement assujetti à la puissance financière et bancaires des classes possédantes.
Les représentants de la social-démocratie se firent, au parlement, les défenseurs des réformes sociales et démocratiques dont la bourgeoisie avait besoin pour son propre développement. Le programme de réformes des partis sociaux-démocrates se réalisa dans la mesure des intérêts de la bourgeoisie.

2 Durant les 25 dernières années, on crut pouvoir se servir de la tribune parlementaire pour affirmer publiquement les revendications révolutionnaires des travailleurs. Depuis déjà longtemps cette propagande est inefficace . Elle engendre seulement une atténuation et une déformation constante de l'esprit révolutionnaire.

3 Au stade actuel du développement capitaliste, de la grande industrie et du commerce mondial la social-démocratie est devenue impuissante à réaliser de véritables réformes par l'intermédiaire du parlement. Celui-ci est devenu une entrave à la lutte de classe des ouvriers. 
Expression exclusive d'un droit de lutte,le parlement empêche toute égalisation du droit. Organe politique des forces capitalistes , le parlement ne peut apporter aucune amélioration véritable à la classe ouvrière.

4 Le parlementarisme éloigne les travailleurs de leurs vrais moyens de lutte . Il entretient la passivité des masses qui s'en remettent  à la capacité des chefs. Le parlementarisme est un moyen hypocrite par lequel on tente de suggérer aux travailleurs que la transformation de la société peut s'opérer en leur faveur sur les bases de la société capitaliste.

Les dangers et les désavantages que présente le parlementarisme en vue de l'intensification de la lutte sont énormes. Ses avantages sont nuls.

5 Nous pensons donc que le parlementarisme doit disparaître en tant que moyen de lutte des travailleurs , même avant que ceux-ci n'aient pris le pouvoir et instauré leur dictature. Il est devenu un obstacle et un moyen de confusion dans la période où toute lutte repose sur le mouvement direct des masses.

6 Si nous renonçons à l'emploi des organes de l'état bourgeois, cela implique qu'ils doivent être abandonnés au moment même où le prolétariat commence à faire fonctionner les siens.

Avec la naissance des conseils, avec la nécessité de leur formation comme organe de lutte prolétarienne et cellule du futur organisme du pouvoir des travailleurs disparaît l'usage de l'organe bourgeois : le parlement."


Pour conclure la contribution des Pays-Bas:

"1 En période capitaliste, le parlement est, aux mains de la bourgeoisie, un instrument pour domination de l'état et le contrôle de la puissance de celui-ci. Il n'est pas pour le prolétariat , malgré la constitution démocratique , un moyen de supprimer, grâce à la puissance publique , la domination sur la masse populaire. Il est seulement un moyen pour la bourgeoisie de masquer sa domination. La prolétariat a pour tâche de détruire la puissance de l'état en s'emparant du pouvoir politique. Ceci n'est possible qu'au moyen de l'édification du système des soviets en tant qu'organes de la dictature du prolétariat. Le parlement ne peut pas être un organe assurant la victoire du prolétariat. On doit lui substituer le système des soviets en tant qu'organisation de gestion autonome de la totalité de la classe travailleuse.

2 Mais tant que le capitalisme en tant que système économique est fort et que la puissance de l'état n'est pas ébranlé , l'utilisation du parlementarisme  ( lutte pour le suffrage universel, pour des institutions démocratiques, pour des droits politiques, pour la participation aux élections) est un puissant moyen pour élever la classe travailleuse à la conscience de classe et pour l'organiser.

3 Ceci est également valable quand, sous l'impérialisme, le parlement devient le théâtre de la tromperie populaire , quand les affaires particulières sont réglées derrière les coulisses et quand le soutien des masses ainsi que la liberté de parole au parlement devient plus difficile . La lutte parlementaire , sous sa forme la plus aiguie de protestation contre les violences impérialistes et en liaison avant tout avec des actions en dehors du parlement peut être un puissant moyen d'éveiller les masses et de les appeler à la résistance.

4 Lorsque le système de production capitaliste est brisé et que la société entre en état de révolution, l'action parlementaire perd peu à peu de sa signification , en comparaison avec l'action des masses elle-mêmes. Lorsque, dans ces conditions, le parlement devient le centre et l'organe de la contre-révolution, et que, d'autre part, la classe ouvrière construit les organes de son pouvoir sous forme de soviets, il peut s'avérer même indispensable de répudier toute participation, quelle quelle soit, à l'activité parlementaire.

5 Comme ce procès de la révolution sociale n'est pas simultanée, n'a pas le même rythme  et ne se déroule pas dans les mêmes conditions , on doit laisser libre la classe ouvrière de chaque pays de décider quand et de quelle façon elle utilisera, dans sa lutte, le parlement."


Voilà le cycle des premiers articles sur le parlementarisme terminé. Ces questions étaient des questions que les personnes citées se posaient dans les années 1920.
Elles n'ont en rien perdu de leur vigueur lorsque l'on constate à quel point de perte d'acquis alors que la gauche, le parti socialiste, le parti ouvrier par excellence,est passé aux commandes du pays.

Avons-nous pu constater des améliorations dans nos conditions de travail ou de vie?
Vous avez pu constater, à la lecture de l'article de Médiapart sur la casse régulière du code du travail, que les "socialistes", peut-être devrions-nous les appeler "sociaux- démocrates" comme les militants anarchistes ou socialistes nommaient les traîtres à la classe ouvrière, ont participé activement à la dégradation des conditions de vie et de la perte de tous les conquis sociaux pour lesquels certains de nos ancêtres ont perdu la vie.

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