jeudi 31 août 2017

Amnesty International Troisième Partie 2016/2017




Chypre :

DISPARITIONS FORCÉES
Le Comité des personnes disparues à Chypre (CMP) a exhumé les dépouilles de 96 personnes au cours de l’année, ce qui porte à 1 192 le nombre total de corps exhumés depuis 2006. Depuis 2007, les restes de 740 personnes portées disparues (556 Chypriotes grecs et 184 Chypriotes turcs) ont été identifiés. Les informations provenant de particuliers se faisant de plus en plus rares et l’accès du CMP aux dossiers militaires turcs étant toujours entravé, les processus d’exhumation et d’identification ont commencé à ralentir.

TORTURE ET AUTRES MAUVAIS TRAITEMENTS
En mai, un tribunal de Paphos a reconnu deux policiers coupables d’avoir infligé des coups et blessures et un traitement inhumain et dégradant à un détenu au poste de police de Polis Chrysochous en février 2014. Une vidéo de ces actes, filmée par une caméra de vidéosurveillance, avait été découverte en août 2015. À l’issue du procès, la commissaire à l’administration et aux droits humains s’est dite préoccupée par le soutien apporté par des policiers aux agissements de leurs confrères.
En août, une policière a été filmée en train de proférer des insultes à caractère raciste à l’encontre d’un migrant détenu dans le centre de détention pour migrants de Mennogeia. Une enquête disciplinaire a été ouverte sur cette affaire.

DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS
En septembre, un tribunal de Nicosie a mis fin aux poursuites contre Doros Polykarpou, directeur de l’ONG KISA, qui était accusé d’avoir agressé un policier en avril 2013. Plus tôt dans l’année, ce policier avait été reconnu coupable d’avoir insulté Doros Polykarpou.

Colombie

CONFLIT ARMÉ INTERNE
Au 1er décembre 2016, l’Unité gouvernementale d’aide aux victimes avait recensé près de huit millions de victimes du conflit depuis 1985, parmi lesquelles près de 268 000 avaient été tuées (essentiellement des civils), plus de sept millions déplacées de force, environ 46 000 soumises à une disparition forcée, au moins 30 000 prises en otage, plus de 10 000 soumises à la torture et quelque 10 800 victimes de mines antipersonnel ou de munitions non explosées. Ces crimes étaient imputables aux forces de sécurité, aux groupes paramilitaires et aux mouvements de guérilla.
L’apaisement des tensions entre les forces de sécurité et les FARC durant l’année a entraîné pour les civils une réduction importante des violences liées aux affrontements. Cependant, les communautés indigènes, afro-colombiennes et paysannes ont continué de subir des violations des droits humains et d’autres violences, en particulier dans les régions suscitant l’intérêt du secteur agro-industriel ou de l’industrie extractive, ou dans les zones concernées par des projets d’infrastructures. En août, quatre indigènes awás ont été abattus par des hommes non identifiés lors de trois attaques distinctes dans le département de Nariňo. Parmi les victimes se trouvait Camilo Roberto Taicús Bisbicús, responsable de la réserve indigène awá de Hojal La Turbia, dans la municipalité de Tumaco.
En mars, plus de 6 000 personnes, pour la plupart issues de communautés indigènes et afro-colombiennes, ont été déplacées de force de trois vallées fluviales du département de Chocó à cause d’affrontements entre groupes armés.

FORCES DE SÉCURITÉ
Cette année encore, des cas d’homicides illégaux imputables aux forces de sécurité ont été signalés, et des allégations de recours excessif à la force au cours de manifestations, en particulier par l’unité antiémeute de la police, ont été formulées.
Le 29 février, des militaires ont tué Gilberto de Jesús Quintero, un paysan du hameau de Tesorito, dans la municipalité de Tarazá (département d’Antioquia). L’armée a dans un premier temps affirmé qu’il était membre de l’ELN et qu’il avait été tué au cours d’affrontements. Cependant, des témoins ont raconté avoir vu des soldats tenter de rhabiller son cadavre avec une tenue militaire, et l’armée a ensuite reconnu l’avoir tué par erreur.
Les enquêtes pénales sur les exécutions extrajudiciaires impliquant des membres des forces de sécurité progressaient lentement. Un rapport du Bureau du procureur de la Cour pénale internationale rendu public en novembre a indiqué que, en juillet, le parquet colombien enquêtait sur 4 190 cas d’exécutions extrajudiciaires. En février, 961 condamnations avaient été prononcées, dont très peu concernaient des officiers supérieurs. Selon un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme [ONU] paru en mars, 7 773 membres des forces de sécurité faisaient l’objet d’une enquête concernant des exécutions extrajudiciaires à la fin de 2015. En novembre, un juge a déclaré plus d’une douzaine de militaires coupables des homicides illégaux de cinq jeunes hommes de Soacha, dans le département de Cundinamarca, en 2008.

EXACTIONS PERPÉTRÉES PAR DES GROUPES ARMÉS

Groupes de guérilla
L’ELN et les FARC ont continué de perpétrer des violations des droits humains, bien que le nombre de cas imputables aux FARC ait diminué au fur et à mesure que le processus de paix progressait. Des dirigeants indigènes et des journalistes ont été menacés de mort. Par exemple, en juin, un homme prétendant appartenir à l’ELN a téléphoné à María Beatriz Vivas Yacuechime, dirigeante du Conseil régional indigène de Huila, la menaçant de la tuer et de faire subir le même sort à ses proches. En juillet, le journaliste Diego D’Pablos et le caméraman Carlos Melo ont reçu des menaces de mort par SMS provenant d’une personne qui se revendiquait de l’ELN. Les deux hommes et leur collègue journaliste Salud Hernández-Mora avaient été retenus en otages plus tôt dans l’année par l’ELN dans la région de Catatumbo, dans le nord du pays6.
Le 24 mars, deux hommes se revendiquant des FARC ont téléphoné au domicile du dirigeant indigène Andrés Almendras, dans le hameau de Laguna-Siberia (municipalité de Caldono, département du Cauca). Andrés Almendras n’étant pas chez lui, les deux hommes ont demandé à sa fille où se trouvait son « mouchard de père » car ils voulaient qu’il quitte la région.

Groupes paramilitaires
Les groupes paramilitaires restaient actifs dans le pays, malgré leur démobilisation supposée il y a 10 ans. Agissant seuls ou avec la complicité d’agents de l’État, ces groupes se sont rendus coupables de nombreuses violations des droits humains, notamment d’homicides et de menaces de mort.
En avril, des ONG locales ont signalé qu’un groupe armé composé d’environ 150 paramilitaires du groupe Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC) était entré dans la communauté afro-colombienne de Teguerré, située sur le territoire afrocolombien de Cacarica (département du Chocó). D’autres intrusions de l’AGC dans la région de Cacarica ont été signalées tout au long de l’année. Certains dirigeants communautaires ont été menacés par l’AGC, qui les a désignés comme des « cibles militaires ».
Des informations de plus en plus nombreuses ont fait état d’incursions paramilitaires dans la communauté de paix de San José de Apartadó (département d’Antioquia), dont certains membres ont été menacés.
Au 30 septembre, seuls 180 des plus de 30 000 paramilitaires censés avoir déposé les armes dans le cadre du processus de démobilisation lancé par le gouvernement avaient été condamnés pour des violations des droits humains au titre de la Loi de 2005 pour la justice et la paix ; la plupart d’entre eux ont fait appel de leur condamnation. Une majorité de paramilitaires ne s’étaient pas soumis au processus Justice et paix et bénéficiaient d’une amnistie de fait.

IMPUNITÉ
Rares sont les auteurs présumés de crimes de droit international commis au cours du conflit qui ont été traduits en justice. Cependant, dans le cadre du processus de paix, le gouvernement et les FARC ont présenté des excuses officielles pour leur rôle dans plusieurs cas emblématiques de violations des droits humains.
Le 30 septembre, à La Chinita, dans la municipalité d’Apartadó (département d’Antioquia), les FARC se sont excusées d’avoir tué 35 habitants de ce village le 23 janvier 1994.
Le 15 septembre, le président Santos a présenté des excuses officielles pour le rôle joué par l’État, dans les années 1980 et 1990, dans le meurtre de quelque 3 000 membres de l’Union patriotique, une formation fondée par le Parti communiste colombien et les FARC dans le cadre du processus de paix avorté sous le gouvernement de Belisario Betancur. En février, la Cour constitutionnelle a confirmé la constitutionnalité de la réforme adoptée en 2015 (Acte législatif n° 1) conférant aux tribunaux militaires la compétence à l’égard des affaires liées au service militaire et aux crimes commis en service actif. Cette réforme prévoyait également que le droit international humanitaire, plutôt que le droit international relatif aux droits humains, s’appliquerait dans les enquêtes sur les membres des forces armées impliqués dans des crimes liés au conflit, bien que nombre de ces crimes n’aient pas été perpétrés au cours des affrontements et que les victimes soient en grande majorité des civils. Toutefois, la Cour a estimé que le droit international relatif aux droits humains devait également être appliqué au cours des enquêtes. On craignait cependant que la décision de la Cour n’aide guère à mettre fin à l’impunité, étant donné le bilan désastreux du système de justice militaire en termes de poursuites à l’encontre des membres des forces armées impliqués dans des atteintes aux droits humains.

DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS
Cette année encore, de nombreux cas de menaces et d’homicides visant des défenseurs des droits humains, en particulier des dirigeants communautaires, des militants des droits à la terre et des défenseurs de l’environnement, de la paix et de la justice, ont été signalés. Si la plupart des menaces ont été attribuées aux paramilitaires, il était difficile, dans la majorité des cas, d’identifier les groupes responsables des homicides. Selon l’ONG Somos Defensores, au moins 75 défenseurs des droits humains ont été tués entre le début de l’année et le 8 décembre, contre 63 durant toute l’année 2015. En général, ces homicides ont été commis en dehors des affrontements entre belligérants et constituaient des assassinats ciblés. Plusieurs organisations de défense des droits humains se sont par ailleurs fait voler des informations sensibles dans leurs bureaux. Au 20 décembre, l’École nationale syndicale, une ONG, avait recensé 17 homicides de syndicalistes. Le 29 août, trois responsables de l’ONG Comité d’intégration du massif colombien (CIMA), Joel Meneses, Nereo Meneses Guzmán et Ariel Sotelo, ont été abattus par un groupe d’hommes armés dans la municipalité d’Almaguer (département du Cauca).
En août, Ingrid Vergara, porte-parole du Mouvement national des victimes de crimes d’État (MOVICE), a reçu des menaces téléphoniques après avoir assisté à une réunion publique sur les droits humains au Congrès, dans la capitale Bogotá. Depuis des années, Ingrid Vergara et d’autres membres du MOVICE sont régulièrement menacés et harcelés en raison de leur action en faveur des droits humains.

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET
AUX FILLES
Cette année encore, des allégations de violences sexuelles ont été formulées à l’encontre de toutes les parties au conflit. Au 1er décembre, l’Unité d’aide aux victimes avait recensé plus de 17 500 victimes de crimes contre l’intégrité sexuelle commis dans le cadre du conflit depuis 1985.
En mars, l’ONG Groupe de suivi des arrêts n° 092 de 2008 et n° 009 de 2015 de la Cour constitutionnelle a publié un rapport sur l’application de ces deux arrêts par les autorités. Ceux-ci soulignaient le nombre important de violences sexuelles infligées aux femmes dans le cadre du conflit et ordonnaient à l’État de lutter contre ces crimes et d’en traduire les responsables présumés en justice. Le rapport concluait que, malgré certains progrès dans les
enquêtes menées sur ces actes, l’État n’avait pas pris de mesures concrètes pour garantir le droit des victimes à la vérité, à la justice et à des réparations. La grande majorité des responsables présumés de ces crimes n’avaient toujours pas été traduits en justice à la fin de l’année.
En août, le gouvernement a publié le décret n° 1314 portant création d’une commission chargée de développer un programme exhaustif de garantie pour les femmes dirigeantes et défenseures des droits humains, qui inclurait notamment des mécanismes de prévention et de protection. En juin, le ministère public a rendu publique une résolution instaurant un protocole pour les enquêtes sur les crimes de violences sexuelles.

Congo

RECOURS EXCESSIF À LA FORCE
Le 5 avril, les forces de sécurité ont procédé à des frappes aériennes sur des zones résidentielles du département du Pool, dans le sud-est du pays. Des hélicoptères ont largué au moins 30 bombes sur des quartiers d'habitations. Une école a été touchée dans la localité de Vindza alors que la cible était l’ancien domicile du pasteur Frédéric Bitsangou (alias Ntoumi), chef du groupe armé des « Ninjas ». Selon des représentants du département du Pool, jusqu’à 5 000 personnes ont été déplacées. Ces frappes aériennes faisaient suite à une flambée de violence survenue à Brazzaville après que la Cour constitutionnelle a validé les résultats de l’élection présidentielle, le 4 avril. Des tirs ont été échangés dans les rues ; des jeunes gens ont dressé des barricades à Makélékélé, un quartier du sud de la ville ; le bureau d’un maire et deux postes de police ont été incendiés et des hommes armés ont attaqué une caserne militaire. Les pouvoirs publics ont imputé ces violences aux « Ninjas ». Le 29 avril, une mission composée de policiers, de journalistes et de représentants d’organisations de la société civile et chargée d’évaluer les conditions de sécurité dans le département du Pool et d’enquêter sur les bombardements a été mise en place. Elle n’avait pas encore publié de rapport officiel à la fin de l’année. D’autres frappes aériennes ont été menées dans le Pool en septembre. Les informations à ce sujet étaient limitées compte tenu des difficultés extrêmes d’accès à la zone, notamment en raison de restrictions imposées par l’État.

TORTURE ET AUTRES MAUVAIS TRAITEMENTS
Le 29 septembre, Augustin Kala Kala, coordinateur national adjoint de la CADD, a été enlevé par des membres des forces de sécurité chargées de la protection présidentielle dans le quartier Sadelmy, à Brazzaville. Il a indiqué qu’il avait été menotté aux poignets et aux chevilles et qu’on lui avait administré des décharges électriques et provoqué des brûlures à plusieurs reprises en lui plaçant des sacs en plastique sur le dos et les mains. Il a également dit avoir été frappé avec des bâtons et une ceinture, et avoir passé neuf jours dans un conteneur. Il a été libéré le 13 octobre et déposé près de la morgue d’un hôpital de Brazzaville. Ses allégations n’ont fait l’objet d’aucune enquête.

Corée du nord

120000 personnes sont enfermées dans les 4 camps du pays

Corée du sud

Des restrictions ont continué de peser sur les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Des demandeurs d’asile ont été maintenus en détention et des objecteurs de conscience ont été emprisonnés pour avoir exercé leurs droits fondamentaux. La détention, dans un centre géré par l’État, de 13 employés du secteur de la restauration originaires de République démocratique de Corée (Corée du Nord) a remis en question la légalité du dispositif de soutien à l’installation des ressortissants nord-coréens arrivant dans le pays. Les autorités n’ont pas empêché des entreprises privées d’entraver les activités légales des syndicats, et elles n’ont réagi que tardivement aux effets sanitaires néfastes et aux morts causés par l’utilisation de produits dangereux. La décision du gouvernement de poursuivre le déploiement du système de défense antimissile à haute altitude Terminal High Altitude Area Defence (THAAD), fabriqué par les États-Unis, a suscité une vive opposition de la part d’associations nationales et a été condamnée par la Chine et la Corée du Nord. Le Parlement a voté la destitution de la présidente Park Geun-hye le 9 décembre ;
pour prendre effet, cette motion doit être validée par la Cour constitutionnelle

LIBERTÉ DE RÉUNION
Les autorités ont continué de restreindre le droit à la liberté de réunion pacifique, souvent sous prétexte de protéger l’ordre public. À la fin de l’année, les autorités n’avaient pas terminé l’enquête sur l’utilisation excessive de la force par la police lors du « Rassemblement populaire », une manifestation antigouvernementale qui s’était déroulée de façon largement pacifique en novembre 2015, ni amené les agents concernés ou leurs responsables à rendre des comptes. Baek Nam-gi, agriculteur et militant expérimenté qui avait été grièvement blessé par un canon à eau lors de la manifestation, est mort le 25 septembre, après avoir passé 10 mois dans le coma1. Si l’enquête sur les blessures de Baek Nam-gi a pris du retard, Han Sang-gyun, président de la Confédération coréenne des syndicats, coorganisateur de plusieurs manifestations et en charge de la participation des syndicats aux Rassemblement populaire, a en revanche été condamné à cinq ans de prison le 4 juillet, notamment pour avoir incité un petit nombre de manifestants à commettre des actes illégaux lors de ces rassemblements largement pacifiques. Sa peine a été ramenée à trois ans de prison le 13 décembre, à l’issue de la procédure en appel2. Les détracteurs du gouvernement ont également considéré comme une tentative de restreindre la liberté de réunion le fait que la marine coréenne ait porté plainte au civil contre 116 personnes et cinq associations qui s’opposaient à la construction d’une base navale sur l’île de Jeju. En mars, la marine a demandé 3,4 milliards de wons (2,9 millions de dollars des États-Unis) à titre de compensation pour les pertes dues aux retards de construction qui auraient été causés par des manifestations incessantes qui avaient lieu depuis huit ans.

DROITS DES TRAVAILLEURS
Des entreprises, en particulier dans le secteur du bâtiment, ont continué de faire obstacle aux activités syndicales de leurs employés et des ouvriers travaillant pour le compte de sous-traitants, sans être sanctionnées par le gouvernement. D’après un rapport publié en juin par le groupe de travail des Nations unies sur la question des droits humains et des sociétés transnationales et autres entreprises, certaines sociétés auraient mis en place des « syndicats jaunes » qui n’étaient pas indépendants et ne répondaient pas aux normes pour les négociations collectives. D’autres ont engagé des consultants juridiques pour développer des mesures « anti-syndicats », ainsi que des agences de sécurité privées pour harceler les syndicalistes.

Egypte

Les relations entre l’Égypte et l’Italie se sont dégradées après la mort dans des circonstances non élucidées de Giulio Regeni, un doctorant italien qui effectuait des recherches sur les syndicats égyptiens. Lorsque le corps de cet étudiant a été retrouvé le 3 février, un policier a affirmé aux médias égyptiens qu’il était mort dans un accident de la circulation, mais des autopsies ont conclu qu’il avait été torturé. Le 24 mars, 15 jours après que le Parlement européen eut condamné fermement ce crime, le ministre égyptien de l’Intérieur a annoncé que les forces de sécurité avaient tué des membres d’une bande criminelle responsable de la mort de Giulio Regeni. L’Italie a rappelé son ambassadeur en Égypte le 8 avril. Le procureur général a déclaré, le 9 septembre, que les forces de sécurité avaient brièvement enquêté sur cet étudiant avant sa disparition et son meurtre.
Après avoir passé plus de deux ans en détention sans procès, Mahmoud Mohamed Ahmed Hussein a été libéré sous caution le 25 mars sur ordre d’un tribunal. Il avait été arrêté parce qu’il portait un tee-shirt sur lequel figurait le slogan « Nation sans torture », ainsi qu’une écharpe portant le logo de la « révolution du 25 Janvier ».

Aser Mohamed, 14 ans, a été arrêté le 12 janvier par des agents de l’ASN, qui l’ont soumis à une disparition forcée pendant 34 jours. Cet adolescent a déclaré qu’on l’avait torturé pour le contraindre à « avouer » des faits liés au « terrorisme » et qu’un procureur l’avait menacé de nouveaux sévices s’il rétractait ses « aveux ». Son procès n’était pas terminé à la fin de l’année.

Une jeune fille de 17 ans est morte le 29 mai, semble-t-il des suites d’une hémorragie, après avoir subi des mutilations génitales féminines dans un hôpital privé du gouvernorat de Suez. Quatre personnes – la mère de la jeune fille et des membres du personnel médical – ont été déférées en justice pour avoir causé une blessure ayant entraîné la mort et pratiqué des mutilations génitales féminines.


Vingt-six civils qui travaillaient pour les chantiers navals d’Alexandrie et s’étaient mis en grève ont été traduits devant un tribunal militaire appliquant une procédure inéquitable. 

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