dimanche 30 juillet 2017

Révision N 1 Février 1938



« D'autre part, le syndicalisme, après la faillite de 1914, est rentré dans la vie publique par la petite porte des cabinets ministériels. Sa honte de paraître impropre à toutes les besognes assumées par les maîtres, lui a fait négliger l'amour de la lutte pour l'intelligence gratuite et la jonglerie des systèmes. Il se ravale ainsi au niveau des partis qui prétendent lutter d'égal à égal avec les bourgeois à la tribune du parlement. »

« Il écarte la grève générale prolétarienne pour des escarmouches syndicales d'allures revendicatives. Il substitue à l'armée en marche du prolétariat les bataillons bien alignés, les fédérations bien centralisés, auxquels le parti psychologue commandera de ces marches et de ces arrêts brusqués dont la grève des services publics nous a donné un exemple réussi. »

« Les syndicats réformistes ne sont pas toujours ceux où la conscience de classe ne soit la moins claire. Ce sont ceux qui, par la fonction de leurs membres, ont une place de première importance dans le système nerveux de la production capitaliste. »

« L'attitude du Populaire en cette circonstance et l'accueil que lui réserva le milieu ouvrier est la preuve qu'une telle grève ne pouvait être ni arrêtée ni freinée. Nier l'intérêt d'une grève au moment où les ouvriers la font, c'est prendre à contre-courant la psychologie du prolétariat qui voit l'action en elle-même et non les combines qui la déterminent. Le Populaire se lamente « sur la population ouvrière privée de métro et d'autobus »et « l'arrêt du travail dans le gaz et l'électricité comme dans l'enlèvement des ordures ménagères. » Le plumitif socialiste qui écrit ça ne nie pas seulement la valeur de l'action en soi , il méconnaît encore le rôle spectaculaire de la grève dans une agglomération policée où l'immobilisation des services publics est la préfigure de la catastrophe finale, de l'avant-goût de la défaite bourgeoise, l'image de la puissance du prolétaire, le moteur de son orgueil de classe, la démonstration qu'il est le maître puisqu'il peut détruire ce qu'il a créé ».



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